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Encore et toujours l’austérité au programme : mobilisons-nous pour un plan d’urgence pour l’éducation !

Le 1er février dernier l’ensemble de la communauté éducative (enseignant·es, personnels administratifs, assistant·es d’éducation, AESH…) a fait grève massivement et a fait entendre sa voix pour demander, entre autre, un véritable plan d’urgence pour l’éducation au regard des nombreuses difficultés qui accablent l’école publique : crise du recrutement, salaires très peu revalorisés et pas pour tout le monde notamment les plus précaires, conditions de travail dégradées avec des classes surchargées, déploiement d’une école du tri scolaire et social avec les réformes de la voie professionnelle, celle du « choc des savoirs » et des catastrophiques groupes de niveaux.  

La réponse du gouvernement a tout d’abord été le mépris : aucune prise de parole institutionnelle aux problèmes soulevés dans les mots d’ordre de la grève. Puis une nouvelle ministre a chassé la précédente. Le mépris s’est poursuivi puisque cette dernière n’a pas eu un mot pour les personnels depuis sa prise de fonction.

Le summum a été atteint dimanche 18 février avec l’annonce brutale par le ministre de l’économie d’un vaste plan d’austérité budgétaire qui va principalement porter sur les dépenses liées à l’éducation, l’enseignement supérieur. C’est près de 700 millions d’euros qui vont être pris sur le budget de l’éducation nationale. Ces annonces sont complètement injustes et injustifiables tant elles sont à rebours de l’intérêt commun.

Nous refusons d’être la variable d’ajustement budgétaire. En effet cette coupe sombre dans les dépenses dévolues aux services publics répond à l’injonction de réduction des déficits publics contenue dans les traités européens. Plutôt que d’augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises, l’exécutif fait porter les « efforts budgétaires », des sacrifices en fait, sur l’ensemble de la population, et en particulier les plus faibles. Pourtant d’autres solutions pour récupérer ces milliards sont envisageables, à commencer par la fin des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Celles-ci font des superprofits et abreuvent leurs actionnaires de superdividendes chaque année. Partageons donc ces profits-là. Ils nous reviennent. Que l’État arrête ces gaspillages pour des intérêts privés car le plan d’austérité annoncé va se traduire par la suppression de centaines de postes d’enseignant·es et d’assistant·es d’éducation (suppressions de postes déjà engagées avant cette annonce, en particulier dans les zones rurales) et d’AESH.

Au contraire, nous continuons de réclamer un plan de recrutement massif et des moyens un service public d’enseignement et pour une véritable démocratisation scolaire. 

Pour un plan d’urgence pour l’éducation, pour une école émancipatrice : toutes et tous en grève le 19 mars ! Et après on s’organise pour la suite du mouvement !

Soutien aux collègues en grève et en lutte dans le 93 depuis le 26 février à l’appel de l’intersyndicale !

8 mars :  journée internationale de lutte pour les droits des femmes : soyons toutes et tous en grève féministe !

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8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes : soyons toutes et tous en grève féministe !

La CNT-SO appelle à se mobiliser massivement pour la « journée internationale de lutte pour les droits des femmes » et la grève féministe du 8 mars 2024.

Nous serons en grève et dans la rue :

  •  Parce que malgré les droits arrachés, l’égalité réelle entre femmes et hommes butte toujours sur l’idéologie patriarcale de nos sociétés, rien n’est encore totalement acquis.
  •  Parce que malgré la libération de la parole des victimes ces dernières années, les violences sont toujours là, dans nos lieux de vie comme de travail : parole sexiste, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, emprise, contrôle coercitif, menaces, viols, violences conjugales, féminicides… 0,6 % des plaintes pour violences sexuelles aboutissent à une condamnation. La justice reste une injustice de genre. 
  •  Parce que certaines d’entre nous, en plus de l’oppression de genre, doivent subir d’autres discriminations : racisme, transphobie ou lesbophobie ; des conditions de vie dégradées et un déni de droits car sans-papiers ou migrantes.
  • Parce que le « réarmement démographique » souhaitée par Macron voudrait priver les femmes de leurs choix et confond plan de santé publique contre l’infertilité et politique réactionnaire et nataliste oppressive.
  •  Parce que ces dernières années, les femmes ont subi de plein fouet la crise sanitaire et sont particulièrement touchées par la réforme des retraites et toutes les attaques contre le service public ou contre les droits au chômage. C’est indirectement une guerre sociale qui est menée contre les femmes.
  • Parce que la montée du masculinisme infuse malheureusement auprès de certains élèves via des influenceurs d’extrême-droite qui revendiquent la domination masculine et les inégalités de genre. Le réseau Parents Vigilants, créé par Zemmour, harcèle des collègues, ainsi que d’autres franges réactionnaires qui s’en prennent à l’éducation à la sexualité et vie affective.

Dans notre secteur, comme ailleurs : précarité et violences sexistes et sexuelles

La nomination d’Amélie Oudéa-Castéra à la tête du ministère a été violente pour ceux et celles qui portent les valeurs féministes de l’égalité. A travers les choix personnels de la ministre (mais ici ses choix sont politiques !), ce sont les valeurs réactionnaires et mortifères (anti-avortement, sexisme, inégalités filles-garçons, homophobie…) qui ont été révélées.

Dans notre secteur, les femmes sont surreprésentées parmi les emplois les plus précarisés (à titre d’exemple, plus de 90% des AESH sont des femmes) : la conséquence c’est la pauvreté et la multiplication des boulots pour joindre les deux bouts. Il n’échappe évidemment pas non plus aux violences sexistes et sexuelles. Dans les faits, ce qui est prévu par la Circulaire du 9 mars relative à la lutte contre les VSS dans la fonction publique (Axe 1 : informer/sensibiliser, traiter les situations de VSS, Axe 2 : protéger et accompagner les victimes, Axe 3 : sanctionner les auteurs de VSS) est peu ou pas mis en place.

La grève féministe : pourquoi ?

Au travail ou dans la sphère domestique, nous assurons des taches essentielles au fonctionnement de la société, en partie de manière invisible et non-rémunérée. Faire la grève dans toutes ces sphères c’est nous visibiliser en grippant la machine ! Ces dernières années, la grève féministe a été l’occasion de mobilisations de rue massives en Espagne, en Suisse, en Pologne, au Chili, en Argentine, au Mexique… En France aussi soyons nombreuses et nombreux et participons massivement aux initiatives du 8 mars !

Le combat féministe est un combat de classe !

Les inégalités sexistes structurelles dominent toujours dans le monde du travail : inégalités salariales, précarité, temps partiels imposés, sur-représentation dans les métiers « domestiques » mal payés… Le capitalisme sait tirer profit de la situation d’oppression des femmes autant qu’il la renforce !

C’est tout un système social basé sur les différences de classes sociales, le racisme, l’exploitation et l’oppression que nous devons déconstruire. Notre combat s’articule avec celui pour l’émancipation globale et la construction d’une société égalitaire !

Dans notre secteur, dans l’immédiat, mobilisons-nous :

– Pour le droit de travailler dans des conditions sécures : sans harcèlement, sans violences sexistes et sexuelles. Pour plus de moyens pour la lutte contre les VSS.

– Pour une augmentation des salaires, le dégel du point d’indice avec rattrapage sur les années passées. 

– Pour une véritable prise en compte des questions de santé menstruelle et des maladies comme l’endométriose ou le cancer du sein.

– Pour un allongement du congé maternité, et du congé paternité et d’accueil de l’enfant de 4 mois dont deux obligatoires après la naissance (rémunéré intégralement).

– Pour un meilleur accompagnement en cas de parentalité : aménagement des emplois du temps pour les mères de familles.

– Pour une véritable réflexion et des moyens pour l’éducation à l’égalité garçons/filles. 

– Pour un travail sur la mixité des filières et parcours. En lycée professionnel, il faut tout mettre en œuvre pour dégenrer les formations et combattre la reproduction des stéréotypes de genre.

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C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons : poursuivons, amplifions la mobilisation !

La journée du 1er février a été un succès. Les raisons de se mettre en grève sont en effet nombreuses et légitimes. Les personnels disent : 

– non aux mesures Attal, au renforcement du tri scolaire et social derrière la formule du « choc des savoirs » et des groupes de niveaux ;

– non à la réforme de la voie professionnelle à la botte du patronat ; 

– non aux moyens et salaires insuffisants, à la précarisation de l’Éducation nationale ; 

– non à la militarisation et à l’uniformisation de la jeunesse ; à l’inflexion des programmes en éducation civique et morale et au SNU.

La lutte a commencé : il faut la poursuivre et l’amplifier !

C’est le moment d’inverser un rapport de forces qui nous est défavorable depuis trop longtemps. Les remontées de la journée du 1er sont plus que positives, notamment en collège et primaire. 

La nouvelle ministre, caricature d’une haute bourgeoisie séparatiste et déconnectée, est fragilisée et doit démissionner. Mais nous ne nous contenterons pas d’un symbole, il s’agit de réclamer un Plan d’urgence pour l’Éducation et de contrer la dérive réactionnaire. 

 

Nous sommes dans la période où la politique de casse Macron/Attal se matérialise dans les cartes scolaires ou les DHG d’établissements. Les résistances s’organisent déjà localement pour faire barrage à la dégradation des conditions de travail et aux suppressions de moyens, c’est le terreau qui permettra de fédérer une contestation plus globale. 

 

Mobilisons-nous sans attendre, à nous de montrer notre force collective ! C’est bien nous, enseignant·es, AED, AESH, personnels santé-sociaux, administratifs, etc. qui faisons fonctionner l’école. C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui pouvons décider de mener le combat jusqu’au bout. Utilisons nos outils de lutte : réunions d’information syndicale, assemblées générales, caisses de grève pour les collègues les plus précaires. Rendons la lutte visible et populaire : rassemblements, manifestations, actions…

 

Soyons massivement en grève le 6 février et décidons à la base des conditions de la reconduction et de la construction d’un mouvement d’ampleur dans les prochaines semaines.

Pour une école émancipatrice, pour un véritable plan d’urgence pour l’Éducation : luttons !

 

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Contre l’école du tri social, pour un véritable plan d’urgence : construisons un mouvement de grève massif !

Avec la CNT-SO nous soutenons l’appel à la grève pour le 1er février 2024. Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement global du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école. Organisons-nous durant les heures d’info syndicale, les réunions d’info syndicale et les assemblées générales. Au-delà des questions de moyens, c’est à un projet réactionnaire, ultralibéral, celui d’une école du tri social auquel nous devons barrer la route.

Opposons-nous à leur école du tri social !

Les classes ghetto avec les groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et désorganiseront les collèges, la « réforme » de la voie professionnelle fait des élèves de la simple chaire à patron, les prive de temps d’école et soumet le lycée professionnel aux exigences des entreprises. Ainsi, l’école voulue par le président Macron, est à deux vitesses et assume de laisser de côté les plus fragiles scolairement et socialement.

Non à leur vision réactionnaire !

Le gouvernement ne propose aucune solution aux problèmes du système éducatif mais fait de l’affichage politicien. La polémique sur les abayas, la volonté de rendre obligatoire le Service National Universel, l’expérimentation de l’uniforme à l’école sorte de gadget réactionnaire, les formules comme « le choc des savoirs » sont des stratégies de diversion démagogiques qui flattent le déclinisme ambiant en faisant croire au mythe d’une école qui aurait été mieux avant. 

La loi immigration, qui vient d’être votée avec la droite et l’extrême droite, montre d’ailleurs très clairement la dérive raciste et xénophobe du gouvernement qui accompagne ces mesures réactionnaires pour l’école. En remettant en cause l’égalité des droits et en instaurant des éléments de « préférence nationale » sur l’attribution des droits sociaux, cette loi va précariser la vie de milliers d’étranger·ères et aura forcément un impact sur une partie de nos élèves déjà fragilisé·es. 

Les termes martiaux du « réarmement civique » prononcés le 31 décembre sont dangereux. L’école n’a pas à fabriquer de bons petits soldats. C’est un projet patriotique qui se dessine là. 

Pour un plan d’urgence pour l’Education !

Le ministre a annoncé en grande pompe, l’annulation de la suppression des 2440 ETP d’enseignant·es, prévue au PLF 2024. Avec encore 650 postes supprimés pour le primaire et à peine 594 ETP créés dans le secondaire, après 7 ans de baisse et avec de nombreux dispositifs à financer, on est encore loin de l’abondance ! C’est pourquoi nous devons continuer à revendiquer un plan d’urgence pour l’éducation. Cela passe par un plan de recrutement de titulaires : plus d’enseignant·es sont nécessaire pour diminuer le nombre d’élèves par classeet rebâtir un système de remplacement efficace avec des titulaires remplaçant.es suffisant.es ; un recrutement de personnels de santé-sociaux pour une vraie politique de prévention et de soins dans les établissements ;  un recrutement de personnels  de vie scolaire (AED et CPE) pour mieux accompagner les élèves au quotidien ; un recrutement de personnels administratifs notamment pour l’aide aux directions dans le primaire et les secrétariats du secondaire. Cela nécessite la titularisation des personnels précaires et la pérennisation des missions AED et AESH par la création d’un nouveau corps de la fonction publique. Cela implique aussi des investissements matériels : rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique…

Il faut augmenter les salaires et mettre fin au précariat dans l’Education nationale !

On se demande bien comment le ministère compte recruter alors que le choc d’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant·e ont fait long feu. Le recours massif aux contractuel·les fait que de plus en plus de personnels enseignants sont précaires et vulnérables face aux conditions de travail et au management. Les revalorisations sont bien éloignées de la promesse de Macron des 10% d’augmentation. Les plus précaires, les plus bas salaires (AED, AESH, contractuel·les) sont des travailleurs et travailleuses pauvres. Les seules solutions proposées ont été du management libéral et le « Pacte » qui consiste à travailler davantage et au mérite. 

Une vraie revalorisation pour tous·tes est urgente, notamment pour les catégories B et C ou les personnels non-titulaires qui bénéficient peu des évolutions liées à l’ancienneté. 

Seule la lutte paie !

Dans l’agglomération lyonnaise, plusieurs lycées ont fait grève pour exiger l’élargissement de la carte de l’éducation prioritaire à ces établissements. 

Dans le 93, les personnels ont commencé à jeter les bases d’un grand mouvement de grève. L’objectif est d’obtenir au moins 2000 postes supplémentaires (enseignant·es, personnels de vie scolaire, personnels de santé et du service social…).

La lutte paie : pour se donner du courage et de la force, il faut se rappeler du précédent de l’année 1998. Dans ce même département, les personnels en lutte avaient obtenu 3000 postes supplémentaires sur 3 ans. La lutte avait été longue mais elle avait payé.

Avec la CNT-SO, nous revendiquons :

    – un grand plan d’urgence pour l’école : baisse des effectifs par classe et établissement, ouverture d’écoles et d’établissements scolaires, création massive de postes de titulaires (enseignant·es, personnels de santé et du service social, personnels de vie scolaire, psy-EN…), fin des statuts précaires par la titularisation

    – le maintien et le renforcement de l’éducation prioritaire, en intégrant les lycées

    – des moyens à la hauteur pour une véritable politique d’inclusion à l’école et pour aider les élèves en difficulté 

    -des moyens pour des heures d’éducation à la sexualité et à la vie effective

    – l’abandon des réformes Blanquer-Macron (réforme du lycée, transformation de la voie pro, « choc des savoirs », l’abandon de Parcoursup)

    – la suppression du Pacte, des heures supplémentaires obligatoires, et une vraie hausse des salaires pour l’ensemble des personnels

    – l’égalité de traitement face aux primes REP/REP+ pour tous les personnels ; l’indexation du point d’indice sur l’inflation

    – le rattrapage des inégalités salariales femmes/hommes sur l’ensemble de la carrière, un véritable plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail

    – pour les AESH : la titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité dans un nouveau corps de la fonction publique. L’abandon des PIAL.

    – pour les AED, la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaires par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire

    – l’abandon des classes défense civile et du SNU

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Mobilisons-nous contre la loi Darmanin: dans l’éducation comme ailleurs, organisons la riposte!

La loi asile immigration proposée par le gouvernement avec le soutien de l’extrême droite fait définitivement tomber le voile que l’exécutif de Macron a essayé de garder depuis son premier mandat. La dérive raciste et xénophobe proposée par le gouvernement aura un impact direct sur la vie d’une partie de la population, qui se verra privée de droits fondamentaux et attaquée par des mesures répressives. Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéen·nes, les étudiant·es avec ou sans-papiers.

La loi Darmanin introduit le concept de préférence nationale, cher au Rassemblement National, concernant les prestations des certaines aides sociales. À partir de maintenant elles seront conditionnées à une résidence régulière d’au moins cinq ans. Elle remet également en cause le « droit du sol » et l’acquisition de la nationalité française ne sera plus automatique pour les enfants né·es en France mais dont les parents sont étranger·es. Le caractère automatique de l’attribution de la nationalité est remplacé par une démarche entamée à partir du 16 ans et avant l’âge de 18 ans.

Une autre aberration de cette loi est la précarisation de la situation des personnes malades, car les étrangers malades devront désormais prouver que les soins dont ils ont besoin n’existent pas dans leur pays.

Au niveau de la cour nationale du droit d’asile, il n’y aura plus désormais qu’un seul juge qui prendra les décisions d’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le délit de séjour irrégulier est restauré. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs. Cette loi bafoue le droit d’asile et réinstaure la double peine.

De graves conséquences pour nos élèves et leurs familles, pour nos collègues

Avec la préférence nationale dans l’accès à certaines aides, la situation, déjà très précaire, de certains élèves nouvelles arrivé⋅es en France, celle de familles immigrées, s’aggraveront.

Nous pensons également aux personnels bénéficiant d’un titre de séjour, souvent des situations précaires.

Pour les étudiant⋅es étranger⋅ères : une « caution » de retour obligatoire

Pour obtenir un titre de séjour avec la mention pour motifs d’études  il faudra déposer une caution, restituée au moment du retour dans le pays d’origine ou en cas de renouvellement. Nous condamnons cette taxe discriminatoire ! La carte de séjour pourra être retirée à l’étudiant⋅e s’il « ne respecte pas l’obligation annuelle de justification du caractère réel et sérieux des études ».

Les conséquences de cette loi ne tarderons pas à se montrer sur la partie la plus précaire de la population. Nous devons nous mobiliser contre cette loi raciste et répressive, qui favorise les inégalités sociales et criminalise davantage les personnes sans papiers.

Mobilisons nous contre cette loi. Nous appelons tout le monde à soutenir et participer à toutes les luttes pour la régularisation des sans-papiers, pour une société de la liberté, pour l’égalité des droits, pour la justice sociale et la solidarité.

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La sélection à l’université, c’est quoi ?

Communiqué du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, affilié à la CNT-SO.

On parle souvent de “sélection” à l’université.  Mais finalement, que signifie concrètement cette “sélection” pour les étudiantes et étudiants ? Qui est sélectionné ? Sur quels critères ? Par qui ?

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) t’explique tout, point par point.

Principe : 

Dans l’enseignement supérieur, l’accès à l’année supérieure d’étude est conditionnée à la réussite lors de l’année précédente. Cette réussite est soldée par l’obtention d’un diplôme, qui est censé attester des connaissances et compétences acquises précédemment. 

Ainsi l’accès à la première année de Licence est conditionné par l’obtention du diplôme du Baccalauréat, et l’accès à la première année de Master est conditionné à l’obtention du diplôme de Licence.

Problème : 

Depuis 2017, un processus de sélection supplémentaire s’est ajouté en Master, ce qui n’en garantit plus l’accès, même pour celles et ceux qui ont le diplôme de Licence correspondant. Cette sélection en Master a été encore restreinte en 2023 avec la mise en place de la plateforme nationale “MonMaster”.

En 2018, la mise en place de Parcoursup a été un véritable bouleversement : avant 2018, toute personne qui avait un Baccalauréat pouvait librement s’inscrire à l’université. Depuis 2018, des milliers de néo-bacheliers se retrouvent sans aucune affectation en Licence à chaque rentrée de septembre.

Comment ça se passe ?

Le diplôme ne suffit donc plus pour être admis en Master. Et même de bonnes notes en Licence ne garantissent pas l’accès au Master.  A l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, sur 29701 vœux faits en Master 1, seulement 6480 réponses ont été favorables. Cela signifie que seules 21,82% des demandes en Master sont acceptées. 

Quels critères de sélection ?

C’est l’ensemble de la scolarité universitaire qui est prise en compte, ce qui discrimine de façon injuste celles et ceux qui se sont réorientés ou qui ont redoublé. Le droit à l’erreur et la possibilité de construire soi-même son propre parcours, même sinueux, n’existe plus. N’oublions pas aussi que beaucoup d’enseignants mettent de façon arbitraire des “malus” sur les notations du semestre, qui ne sont pas basés sur le niveau, mais sur des appréciations subjectives comme les absences à des TD ou encore la “participation” en cours.

Mais même avec un parcours universitaire sans fautes et des notes élevées, la probabilité d’être refusé en Master est très élevée (on rappelle que seules 21,82% des demandes sont acceptées). Surtout, les étudiants diplômés d’une Licence à l’université Paul-Valéry sont mis en concurrence avec les étudiants de toute la France qui candidatent aussi à l’université Paul-Valéry. De plus, certains autres critères discriminants entrent en jeu, comme les établissements scolaires d’origine (lycée, université). Pire, une étude nationale de l’ONDES (Observatoire National des Discriminations et de l’Égalité dans le Supérieur) datant de 2023 a démontré une discrimination généralisée basée sur l’origine supposée des candidates et candidats à l’entrée Master : les étudiantes et étudiants avec des noms à consonnance maghrébine et subsaharienne ont 12% de chances en moins d’obtenir une réponse que les autres étudiantes et étudiants.

Il s’agit ici bien souvent d’une logique élitiste : les personnes issues de milieux favorisés économiquement ou administrativement seront toujours prises en priorité. L’université assume ici, et de façon de plus en plus exacerbée, un rôle de reproduction sociale et non l’ambition officielle “d’ascenseur social”. 

La valeur du diplôme ?

Souvent, lorsqu’on parle de sélection à l’université, la notion de “valeur du diplôme” fait son apparition dans le débat. Nous rappelons un fait simple : la valeur d’un cursus universitaire et du diplôme correspondant n’est pas lié au nombre de personnes diplômées, mais à la qualité des enseignements. Un Master avec 10 places mais avec des enseignements médiocres donnera toujours un diplôme avec moins de “valeur” qu’un Master avec 100 places et des enseignements de qualité.

De plus, l’ajout d’une sélection à l’entrée de la Licence et du Master a pour effet de dévaloriser les diplômes du Baccalauréat et de la Licence. En effet, si une nouvelle sélection est appliquée en plus de ces deux diplômes, c’est qu’au final les enseignants qui gèrent cette sélection considèrent qu’ils ne valent rien. Par effet domino cela entraîne donc une dévalorisation de l’image de ces diplômes, et donc une perte de valeur dans le monde professionnel. Qui va avoir confiance en une Licence, si même l’université qui enseigne cette Licence n’a pas confiance en ce diplôme ?

Qui décide ?

Depuis les dernières réformes gouvernementales, les critères de sélection et le nombre de places dans chaque formations sont décidés au sein même de chaque université par les enseignants. Ce sont ces derniers qui décident quels étudiantes et étudiants ils acceptent ou refusent. Et ce sont eux qui font remonter aux instances de l’université les critères de refus ainsi que le nombre de places qu’ils veulent dans les Master qu’ils dirigent. Ensuite, ce sont les instances de l’université, en majorité composées d’enseignants et de personnels, qui votent ces différentes modalités : le Conseil des Etudes/Formation et de la Vie Universitaire (CEVU/CFVU) et le Conseil d’Administration (CA). 

L’ironie et la cruauté de la sélection en Master réside aussi dans ce fait : ce sont les enseignants qui rejettent de l’université leurs propres étudiants, à qui ils avaient pourtant donné le diplôme de Licence.

Quelles conséquences ?

Lorsqu’on est refusé en Licence ou Master, les conséquences sont réelles et très importantes. Les étudiantes et étudiants refusés se retrouvent “sans-fac”, donc sans inscription et sans possibilité de continuer leur cursus. Ils ne peuvent donc plus préparer et passer le diplôme supérieur. Comme ils ont perdu leur statut étudiant, ils perdent ainsi tous leurs droits à bénéficier d’une bourse, d’aides ponctuelles du CROUS et même d’un logement en cité universitaire. Pour les étudiantes et étudiants internationaux, la perte du statut étudiant entraîne la perte du visa d’étude. Ils se retrouvent ainsi expulsés dans leur pays d’origine, sans avoir pu préparer le diplôme pour lequel ils étaient venus.

D’un point de vue plus large, dans un contexte de précarisation du marché du travail, lorsque des étudiantes et étudiants sont privés de la possibilité de préparer un diplôme, ils se retrouveront encore moins outillés pour leur insertion professionnelle. La sélection apparaît ici comme un outil d’appauvrissement des futurs salariées et salariés.

Comment agir ?

D’un point de vue individuel, face à une mise en compétition de tous contre tous qui ne bénéficiera au final à quasiment personne, il apparaît important de favoriser l’entraide : partage de cours, travail en groupe et bienveillance.

Mais les techniques individuelles ne pourront pas régler le problème collectif que pose la sélection à l’université. Si on veut que le Baccalauréat puisse redonner accès à l’université, et que le diplôme de Licence puisse enfin redonner accès au Master correspondant, la solution est donc collective. C’est pour cela que des étudiantes et étudiantes ont créé le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM). L’objectif est de ne pas rester isolés, et d’arriver à obtenir des avancées qui bénéficient à toutes et tous. Ainsi, chaque année, par les mobilisations, le SCUM parvient à obtenir l’inscription de nombreux “sans-fac” dans le cursus de leur choix. Le syndicat obtient aussi régulièrement des hausses de places dans certaines Licences et Master dans les instances où il a des élus

La seule garantie pour qu’un maximum d’étudiantes et d’étudiants conservent la possibilité de poursuivre leurs études, c’est l’investissement de toutes et tous dans les mobilisations gagnantes appelées par le syndicat, et aussi en complément le vote pour les représentants des listes SCUM-Super Chatons Ultra Mignons dans les différentes instances universitaires.

Ensemble, faisons reculer la sélection sociale et luttons pour notre droit à un avenir !

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
syndicat.scum@live.fr 

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L’École publique et la jeunesse dans le viseur de Macron : mobilisons-nous pour une École égalitaire et émancipatrice !

Notre organisation syndicale se réclamant de la tradition du mouvement ouvrier internationaliste, antimilitariste et révolutionnaire, nous ne pouvons que condamner le discours du président Macron du mardi 16 janvier 2024. 

Le concept de « réarmement », martial et autoritaire, est répété jusqu’à la nausée. Il est le support d’une politique nataliste, conservatrice et glaçante. Ce « réarmement » sinistre est aussi appliqué à l’éducation pour laquelle Macron enfonce le clou des annonces précédentes. Pour la jeunesse, ce sera :  Marseillaise dès le Primaire, généralisation envisagée de l’uniforme et du Service National Universel, doublement des heures « d’instruction civique » (sic) aux relents patriotiques. Côté pédagogique, le seul horizon reste les groupes de niveaux au collège et le « choc des savoirs »…. (voir nos communiqués ici et ici). Pour faire bonne mesure, on nous sort du chapeau une injonction au théâtre, pour jouer… des saynètes du Puy-du-Fou ? 

Tout cela sent le rance et la vieille France et ne fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis un certain temps. Le gouvernement fait de l’affichage politicien, pour flatter l’électorat réactionnaire, mais ne propose aucune solution aux problèmes rencontrés parles travailleur·euses et usager·ères du système éducatif.

Pour mettre en musique cette politique droitière, Macron mise toujours sur Oudéa-Castéra. Questionné sur la polémique visant la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le président a pris sa défense renvoyant l’affaire à un soit-disant choix personnel. Pourtant scolariser ses enfants dans un établissement privé intégriste et cracher sur l’école publique dès sa première intervention à la tête du ministère ne relève pas tant de la vie privée que de choix politiques et sociaux significatifs  (voir notre communiqué)

Le discours réactionnaire d’Emmanuel Macron, martial et creux ne fait qu’accabler une profession à bout. Le service public d’enseignement ne tient que grâce aux personnels.

Évidemment rien de concret sur les conditions de travail des enseignant·es mais la promesse de « repenser la formation », sans même un mot pour les autres personnels d’éducation. Ce n’est pas la promesse managériale d’une rémunération des fonctionnaires au mérite qui va nous satisfaire. Nous l’avons encore montré avec le refus massif du Pacte. 

Nous n’attendons pas un « réarmement » ! Nous attendons des conditions de travail, d’enseignement et d’accueil dignes pour les élèves et leurs familles, que seuls des moyens humains et matériels supplémentaires permettront. Nous revendiquons, un plan d’urgence : créations de postes d’enseignant·es, d’AESH, de personnels de vie scolaire, de personnels médicaux-sociaux, baisse des effectifs par classe et investissement dans la rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique… Il faut se donner les moyens d’une école plus égalitaire, émancipatrice et réellement inclusive.

Pour y parvenir et gagner sur nos revendications, commençons par réussir la grève du 1er février, première étape d’un mouvement qui se doit d’être massif. DÉSARMONS-LES ! (voir notre communiqué).

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La grande bourgeoisie séparatiste et réactionnaire à la tête du ministère : il va y avoir du sport !

La nomination d’AOC à l’éducation national provoque une colère chez les enseignant·es : elle hérite de la Rue de Grenelle tout en conservant les portefeuilles de la Jeunesse, des Sport sans oublier l’organisation des JO de Paris. Il semblait illusoire de penser qu’avec l’ensemble de ces tâches à réaliser la cause de l’éducation puisse être défendue. 

Mais pour couronner le tout, on découvre avec stupeur que la ministre a inscrit ses trois enfants dans l’enseignement privé, qui plus est le Collège Lycée Stanislas réputé pour son élitisme et son ultra conservatisme, voire son intégrisme. Rappelons en effet qu’une enquête administrative a été demandée par Pap NDiaye mais Attal refuse de la transmettre et AOC reste muette. Mediapart le révèle la violence idéologique de l’école et son prosélytisme catholique intégriste et sécessionniste… En effet on peut parler de séparatisme pour le collège-lycée Stanislas : la laïcité y est bien malmenée : anti-avortement, sexisme, inégalités filles-garçons, homophobie, catéchèse obligatoires, propos complotistes.  La ministre sera-t-elle impartiale face à cette enquête ? On attend. Et comment prétendre défendre l’école publique et laïque lorsqu’on est incapable d’y scolariser ses propres enfants ?! La nouvelle ministre correspond à une longue liste de ministres de l’EN complètement déconnecté·es des personnels et de leur réalité quotidienne. En effet d’autres ministres avant elle furent concernés par cette contradiction plus que choquante : Fillon, Blanquer, Ndiaye ainsi qu’Attal. Ils et elles ne viennent pas de l’école publique, pourtant meilleure que le privé à moyens égaux. 

Confrontée par un journaliste de Mediapart, AOC a immédiatement répondu en se posant en victime et en fustigeant les supposées absences de cours dans les établissements publics de sa circonscription et s’est posée en mère courage attestant que ses enfants seraient ainsi en sécurité, avec des amis et bénéficiant d’enseignements fondamentaux exigeants, attaquant au passage une école publique précise. Pourtant il y a plus d’absences dans le secteur privé que dans la fonction publique.. Se présentant comme soi-disant « frustrée par des paquets d’heures non remplacées », AOC a prétendu qu’elle « avait fait un choix, comme des centaines de milliers de familles ». Selon Libération, c’est en fait faux : la professeure des écoles n’a pas été absente durant le seul semestre de scolarisation de son aîné… C’est donc bien un mensonge et un choix qui est celui du contournement de la carte scolaire et donc du contournement de l’égalité et de la mixité sociale. La ministre s’est également prétendue « stigmatisée » par ce choix et s’est ainsi placée en victime d’une polémique qui n’aurait pas lieu d’être. Devant la colère suscitée et légitime d’une profession exsangue, elle s’est rendue à l’école Littré sous les huées. 

Elle doit démissionner !

Pour nous il ne s’agit pas d’une polémique mais une preuve supplémentaire du mépris total qu’exerce la bourgeoisie sur le monde de l’école publique et l’entre-soi rigoureusement construit. Cette affaire d’une école publique fustigée est révélatrice du fait  cette bourgeoisie a méticuleusement détruit le service public d’éducation tout en subventionnant sans état d’âme l’enseignement privé et en y plaçant ses enfants. Le non remplacement des professeurs correspond à des choix budgétaires, inutile de feindre l’étonnement. De plus c’est une position très conservatrice qui se pose là : il s’agit de stigmatiser les fonctionnaires, de les faire passer pour absentéistes et privilégiés pour mieux détruire le service public d’enseignement. 

Et pourtant le service public d’enseignement est un enjeu crucial d’égalité et de démocratisation scolaire. C’est pourquoi nous exigeons des moyens depuis des années : nous demandons pour commencer un plan massif d’urgence : créations de postes, augmentations des salaires. Nous demandons moins de dividendes et plus de services publics : de l’argent il y en a, dans les poches du grand patronat ! 

Rappelons aussi que nous refusons que l’argent public serve à subventionner l’école de ceux qui contournent le système impunément !

La CNT-SO revendique un financement public exclusivement en direction des établissements scolaires, universitaires et de formation continue publics et la transformation des établissements privés qui en font la demande en établissements publics déconfessionnalisés. Notre organisation combat depuis toujours pour une école gratuite pour tous·tes, du primaire à l’université.

En grève le 1er février et après on continue ! 

Les DGH arrivent dans les collèges et c’est encore une saignée. Il faut aussi abandonner les groupes de niveaux.

Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école : la grève du 1er février doit être massive et être une première étape.

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Communiqué du Collectif National Non au SNU : Que signifie cette obsession du réarmement ?

Ce début d’année 2024 est marquée par les déclarations du président de la République et de plusieurs ministres sur la nécessité d’un « réarmement civique et moral » de la jeunesse. Que les membres du gouvernement prétendent donner des leçons de morale pourraient prêter à sourire !

Mais ce que cache ce « réarmement civique » est autrement plus sérieux : « Le sens du devoir, il n’est pas inné, il s’apprend, il se développe, il s’entretient. Et oui, le Service national universel permet cela. Nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun, peu importe d’où l’on vient, où on habite, qui l’on est. » (Prisca Thévenot, Secrétait d’Etat à la Jeunesse et au SNU). C’est toujours le même roman : riche ou pauvre, exploiteur ou exploité∙e, policier armé ou jeune discriminé, résident∙e d’un quartier privilégié ou habitant∙e d’une banlieue à l’abandon, chômeuse sans droit ou rentier, etc., nous aurions « un destin commun », les mêmes intérêts à défendre …

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique réactionnaire et le SNU qui la sert

Il y a aussi le « réarmement militaire », qu’illustre la loi de programmation 2024-2030 augmentant le budget des Armées, tous les ans, de 3 à 4 milliards d’euros, soit 413 milliards de dépenses militaires sur la période.

Colonialisme et impérialisme sont à l’origine de guerres dans plusieurs régions du monde ; si nous soutenons la résistance des peuples opprimés, leur droit à vivre en paix et à l’autodétermination, nous savons que l’explosion des dépenses militaires ne servira pas ces buts ; bien au contraire.

Par ailleurs, les responsables militaires ne s’en cachent pas : ils espèrent que le SNU amènera plus de vocations militaires !

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique militariste et le SNU qui la sert.

« Je souhaite, en tant que secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU, que ce Service national universel devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre nation. Donc oui, je souhaite qu’il soit généralisé», a indiqué, le 5 janvier, Prisca Thévenot.

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Nous, nous soutenons les jeunes qui s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Nous refusons la militarisation de la société. « Donc, oui, nous refusons le SNU !»

Le 10 janvier 2024

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : plusieurs milliards d’euros par an, selon les derniers rapports du Sénat. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.

Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.

Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !

Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, SUD Luttes De Classes – éducation, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, La Voix lycéenne, Union Etudiante, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB,  Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Unjourlapaix, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Editions du Chemin Creux, Arc en ciel théâtre réseau coopératif, Toustes en Colo Collectifs locaux unitaires Non au SNU Nantes, Saint-Nazaire, , Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée, Marseille, Var, Vosges, Corrèze…

Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net

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Motion de la RIS intersyndicale du 13 contre les évaluations d’écoles

Motion adoptée à l’unanimité des 105 participantEs à la RIS intersyndicale FSU-SNUipp 13, Snudi-FO 13, CGT’Éduc’action 13, SUD éducation 13, CNT-SO 13 contre les évaluations d’écoles

Face à la tentative ministérielle d’imposer la mise en place d’évaluations d’école à la rentrée 2023 et les années suivantes dans les écoles des Bouches-du-Rhône

Considérant que :

– Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto- évaluer » ?

– Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine

– Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

– Les rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe, communiqués à la municipalité et aux représentant·es de parents permettraient à ces derniers de comparer, classer et s’ingérer dans le fonctionnement des écoles. Cela pourrait remettre en cause le cadre national de l’Ecole publique et notre statut avec la multiplication de projets territoriaux imposés à chaque école dans la droite ligne de l’expérimentation « Marseille en Grand ». 

Il s’agit clairement d’un nouvel outil dans la politique managériale et néolibérale du président Macron, au même titre que les contrats d’accompagnement, les « écoles du futur », les cités éducatives, … ; nouvel outil qui ressemble dangereusement à un audit d’entreprise. Ce dispositif pourrait conduire à des dérives clientélistes et des pressions sur les personnels, avec un risque d’aboutir à une politique de contractualisation pluriannuelle.

• De plus, l’évaluation d’école serait une nouvelle mission supplémentaire et chronophage qui vient s’ajouter aux charges déjà excessives contenues ou non dans les 108h de nos Obligations Réglementaires de Service. Et si des aménagements existent (6h prises sur les animations pédagogiques dans les BdR par exemple) ils ne remettent pas en cause la logique de new management public au cœur de ces évaluations et ils affectent le droit statutaire à la formation déjà réduit pour un dispositif qui n’est utile ni aux personnels, ni aux élèves ni aux écoles. Pour tout cela, les évaluations d’école doivent être abandonnées

Les 105 participantEs, de 65 écoles, réunis lors de la RIS intersyndicale organisée par le SNUDI-FO 13, le SNUipp-FSU 13, la CGT Éduc’action 13, la CNT-SO 13 et SUD éducation 13 demandent l’abandon des évaluations d’écoles et invitent les équipes à refuser de s’y engager en adoptant une motion en conseil des maîtres, motion qui sera portée à la Direction académique par les organisations syndicales lors d’une prochaine audience.

Au lieu de ces évaluations d’écoles chronophages et néfastes, nous demandons en priorité des moyens humains et que les équipes puissent disposer des 108 heures sans pression et sans injonction hiérarchique.