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Motion de la RIS intersyndicale du 13 contre les évaluations d’écoles

Motion adoptée à l’unanimité des 105 participantEs à la RIS intersyndicale FSU-SNUipp 13, Snudi-FO 13, CGT’Éduc’action 13, SUD éducation 13, CNT-SO 13 contre les évaluations d’écoles

Face à la tentative ministérielle d’imposer la mise en place d’évaluations d’école à la rentrée 2023 et les années suivantes dans les écoles des Bouches-du-Rhône

Considérant que :

– Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto- évaluer » ?

– Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine

– Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

– Les rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe, communiqués à la municipalité et aux représentant·es de parents permettraient à ces derniers de comparer, classer et s’ingérer dans le fonctionnement des écoles. Cela pourrait remettre en cause le cadre national de l’Ecole publique et notre statut avec la multiplication de projets territoriaux imposés à chaque école dans la droite ligne de l’expérimentation « Marseille en Grand ». 

Il s’agit clairement d’un nouvel outil dans la politique managériale et néolibérale du président Macron, au même titre que les contrats d’accompagnement, les « écoles du futur », les cités éducatives, … ; nouvel outil qui ressemble dangereusement à un audit d’entreprise. Ce dispositif pourrait conduire à des dérives clientélistes et des pressions sur les personnels, avec un risque d’aboutir à une politique de contractualisation pluriannuelle.

• De plus, l’évaluation d’école serait une nouvelle mission supplémentaire et chronophage qui vient s’ajouter aux charges déjà excessives contenues ou non dans les 108h de nos Obligations Réglementaires de Service. Et si des aménagements existent (6h prises sur les animations pédagogiques dans les BdR par exemple) ils ne remettent pas en cause la logique de new management public au cœur de ces évaluations et ils affectent le droit statutaire à la formation déjà réduit pour un dispositif qui n’est utile ni aux personnels, ni aux élèves ni aux écoles. Pour tout cela, les évaluations d’école doivent être abandonnées

Les 105 participantEs, de 65 écoles, réunis lors de la RIS intersyndicale organisée par le SNUDI-FO 13, le SNUipp-FSU 13, la CGT Éduc’action 13, la CNT-SO 13 et SUD éducation 13 demandent l’abandon des évaluations d’écoles et invitent les équipes à refuser de s’y engager en adoptant une motion en conseil des maîtres, motion qui sera portée à la Direction académique par les organisations syndicales lors d’une prochaine audience.

Au lieu de ces évaluations d’écoles chronophages et néfastes, nous demandons en priorité des moyens humains et que les équipes puissent disposer des 108 heures sans pression et sans injonction hiérarchique.

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« Choc des savoirs » – École d’Attal : école du tri social !

Le 5 décembre, Gabriel Attal a annoncé des mesures pour la rentrée 2024, puis 2025. Ces mesures dites « choc des savoirs » sont violentes pour les élèves et pour les personnels : elles attaquent la promesse d’une transformation sociale, le principe de l’égalité du collège pour tous et toutes ainsi que la démocratisation scolaire. 

 Une contre-réforme électoraliste

Après des années de contre-réformes et de coupes budgétaires contre le service public d’enseignement, il est évident que celui-ci ne peut qu’être fragilisé. Ce sont les politiques libérales qui sont évaluées par les tests divers et variés et qui montrent leur échec. Gabriel Attal choisit donc de détruire davantage l’école. Derrière ces mesures dites « Choc des savoirs », ce sont des suppressions d’heures et de postes qui sont à venir comme les précédentes réformes. Il est aussi à prévoir une uniformisation des pratiques, une perte de la liberté pédagogique. Cette contre-réforme du collège d’Attal, à rebours des besoins actuels de l’école publique, est un signal électoraliste pour séduire la droite et l’extrême-droite qui saluent d’ores et déjà ce projet réactionnaire, proche du leur. 

 Une attaque contre l’école égalitaire    

Ce qu’impose le ministre ne correspond pas du tout aux besoins du collège pour tous et toutes (ni du lycée général du lycée professionnel et de l’école primaire concernés au dernier moment). La mesure phare du ministre sont les groupes de niveaux dits « flexibles » en français et en mathématiques tout au long du collège. Il ne s’agit pas de groupes de remédiation mais de remise en cause du groupe-classe.  Déjà expérimenté au lycée de façon catastrophique, l’éclatement du groupe-classe augmente la solitude des enseignant.es qui n’auront plus d’équipe pédagogique et accentue aussi celle des élèves, sans groupe classe de référence.  Ces groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et le déterminisme social, comme largement démontré dans les recherches et études officielles. Ces groupes de niveaux ne marchent pas et on le sait ! En effet les groupes de niveaux découragent les plus faibles et déclenche la compétition mortifère pour les « bons » élèves en accentuant la pression. Au lycée la disparition du groupe-classe a montré sa maltraitance envers élèves et enseignant·es. 

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, et rejettent encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, les compétences sociales évaluées, chacun et chacune sera cruellement responsable de sa réussite ou de son échec.  

Et pour en rajouter à l’échec de la réforme du lycée par Blanquer, le ministre Attal veut créer une épreuve anticipée de mathématiques en première, ce qui supprimera des heures en terminales et stressera encore davantage les élèves et enseignant.es. Le ministre fait des effets d’annonce démagogiques comme les manuels labellisés supposément garants de qualité ou la remise en cause du correctif académique, mis en place par Blanquer lui-même pour le bac, ce qui ne changera pas la nécessaire harmonisation pour le bac et le brevet. 

Le choc du mépris

 Ces mesures sont méprisantes car elles laissent à penser, par la formule « le choc des savoirs », que jusqu’à présent, les programmes n’étaient pas exigeants. De bout en bout ce sont des mesures autoritaires et rétrogrades : les langues vivantes et leur enseignement sont décriées par le ministre et sont par exemple soumises à des contraintes de contenus rigides, tout comme les mathématiques avec la méthode dite « Singapour », pays renommé pour la pression scolaire et sociale sur ses élèves qui pousse certain.es au suicide.  L’école primaire serait aussi assujettie à des manuels standardisés et aseptisés. Les mathématiques et les fractions enseignées encore plus tôt, mettront en difficulté les élèves et les personnels enseignants.  

Des conditions de travail dégradées, un collège abimé    

Les groupes de niveaux, tels que prévus par le ministre rappelle les classes de niveaux d’avant 1975 et vont se heurter à la réalité de terrain : Il est certain que ces groupes se feront à moyens constants, seront rigides et figés. Il sera trop compliqué de faire passer les élèves d’un groupe à l’autre. C’est méconnaitre le fonctionnement d’un établissement scolaire. Il risque de plus d’y avoir un reploiement des heures postes. Le ministre décrète créer des milliers de postes…or il en supprime par ailleurs 2000, et les concours ne recrutent plus. Les heures nécessaires à plus de groupes seront prises sur la marge horaire de l’établissement aux autres disciplines comme les sciences, les langues, la technologie. Des matières deviendront optionnelles pour les élèves en difficulté qui feraient davantage de français et de mathématiques, sabrant la culture générale et polytechnique nécessaires à tous et toutes. Des heures en arts plastiques, éducation musicale, EPS seraient alors supprimées. Toutes les matières seront en fait impactées. Le collège se trouverait désorganisé et les personnels mis en concurrence car les groupes de niveaux et les marges horaires vont être des enjeux de pouvoir dans les équipes et pour les directions. Ces dernières vont se retrouver avec des emplois du temps infaisables comme au lycée.  

Le collège à deux vitesses pour une société à deux vitesses     

Un groupe-classe pour bien fonctionner doit être hétérogène avec une émulation entre élèves qui est essentielle et une mixité sociale garante de tolérance. Or le collège sera au rabais pour certain·es et c’est scandaleux de réduire le collège aux fondamentaux pour les élèves les plus en difficulté : va-t-on vers un retour au certificat d’études avec une sortie du système scolaire à 14-15 ans ?  Certaines mesures en appellent pourtant supposément à la modernité comme le recours à l’intelligence artificielle or, c’est un blanc-seing donné aux entreprises et lobbies privés. C’est également une honte que le ministre estime que l’IA puisse servir de remédiation, c’est leurrer les élèves et leur famille et c’est cautionner l’idée que des professeurs puissent être remplacé.es par des algorithmes.  Et quid de la santé des élèves, toujours plus exposés aux écrans ?  

Les parents risquent de déchanter quand leur enfant ne sera pas dans le groupe de niveau escompté et seront tentés d’influencer les enseignant.es ou les directions. Ce système laissera de côté les parents et leurs enfants peu en connivence avec le système scolaire. 

Le décrochage institutionnalisé et des classes ghetto

Le brevet deviendrait une condition pour passer au lycée, ce qui pose question de la place dans les classes pour les redoublant.es l’année suivante, ou de classes prépa lycée qui seraient créées en lycée pour 10 à 20 % des élèves de 3ème, sans parler du risque de décrochage. Est-ce à dire que c’est un calcul cynique du ministre de laisser de côté sciemment des jeunes ? La logique répressive poussera ensuite l’Etat à stigmatiser et punir ces familles de décrocheurs et décrocheuses, famille souvent monoparentale d’ailleurs. Le redoublement n’arrangera rien et cette mesure a largement montré son échec. En tout cas cela n’apaisera en rien un climat social déjà tendu et dégradé. De même l’inclusion tant vantée par Blanquer prend l’eau et devient un projet d’exclusion avec Attal. On peut se demander s’il n’y aura pas des groupes de niveaux profilés  » élèves en situation de handicap »… sans AESH puisque supposément en petits effectifs. De toutes façon, il y aura des classes « ghetto » et une relégation sociale qui accentuera les discriminations et tous les stéréotypes qui les nourrissent.  Ce projet est inégalitaire et violent.  

Gabriel Attal poursuit la casse du lycée professionnel 

Au niveau du lycée professionnel, le « choc des savoirs » c’est moins d’enseignements et moins d’école pour les élèves. C’est plutôt « le choc de moins de savoirs » ! Au programme, c’est une année de terminale Bac Pro complètement désorganisée, avec des parcours différenciés, une augmentation artificielle des cours, car l’année s’effectuera sur 22 semaines et non plus 26. Le français et les mathématiques seraient enseignés en groupes à effectifs réduits, mais à moyens constants évidemment. Les personnels de la voie professionnelle seront d’ailleurs en grève le 12 décembre pour dénoncer ces dernières mesures, et de manière générale l’ensemble des attaques contre la voie professionnelle (menace sur le statut, soumission aux intérêts du patronat, menace sur certaines filières… voir notre appel sur notre site). 

Un projet d’école du tri scolaire et social à combattre    

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, pour rejeter encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, chacun et chacune sera responsable de sa réussite ou de son échec.  

Nos élèves et les personnels d’enseignement ont besoin de mieux, de plus mais surtout d’une école où les personnels sont revalorisés et où les usager·ères sont considéré·es. C’est une école du tri et de la sélection qui se dessine là, une école sélective, l’école d’Attal c’est l’école du capital. 

Prenons en main notre outil de travail et refusons de nous laisser imposer ces mesures anti-pédagogiques, méprisantes et autoritaires !

Refusons la casse du collège pour toutes et tous, refusons la casse du lycée professionnel, refusons la mise au pas. Mobilisons-nous pour un plan d’urgence pour l’école et construisons un mouvement massif et unitaire de grève. 

 Opposons au projet Attal « le choc de la lutte » !

 

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Non aux classes ghetto. Oui à la démocratisation scolaire !

Notre ex-ministre Pap N’Diaye avait déclaré vouloir s’occuper du collège décrété « homme malade du système », avec de premières mesures contestables mises en place dès cette rentrée 2023, dans l’improvisation. Son successeur, Gabriel Attal poursuit dans cette lancée en distillant depuis la rentrée des éléments de langage dans l’air du temps, réactionnaires et hostiles à l’égalité, qui nous alertent déjà sur la philosophie générale de la future réforme. Notre fédération propose ici un premier décryptage et argumentaire.

Les évaluations nationales comme outil de casse du service public d’enseignement

Sans surprise, les évaluations nationales nouvellement effectuées en mathématiques et en français en classe de 4ème en septembre sont mauvaises : en effet les tests étaient denses, axés sur la rapidité, déconnectés des chapitres du programme, sans lien avec les cours et ne permettaient pas aux élèves de se réapproprier les notions au préalable. Certaines épreuves sont ineptes comme le test de fluence ( dans les tests de 6ème et cette année en 4ème) évalue la rapidité de lecture sans évaluer la compréhension, ce qui va à l’encontre de ce qu’on apprend aux élèves depuis le CP. Ces évaluations stressentet déstabilisent les élèves et les enferment dès le début de l’année dans une fatalité et un déterminisme. Ce système est déjà à l’œuvre au Royaume Uni et implique aux enseignant.es d’enseigner en vue des tests : « teach and test » Ce dispositif vide de sens les séquences et assèchent les cours: il n’est alors plus question d’y trouver des contenus émancipateurs.

D’ores et déjà le ministre de l’éducation nationale a évoqué le recours aux classes de niveaux, revenant donc sur la raison du collège unique et de la loi Haby de 1975. Le collège unique tout aussi imparfait soit-il évite le tri et œuvre à la démocratisation scolaire, en faveur des élèves dont les familles sont les moins en connivence avec le système scolaire.

        Les différentes recherches dont celles du Groupe de Démocratisation Scolaire et de Stéphane Bonnéry  ( Comprendre l’échec scolaire, 2005 ) et L’observatoires des inégalités, entre autres, montrent que les inégalités sociales sont à l’origine des inégalités scolaires et sont renforcées par celles-ci au fur et à mesure du cursus scolaire. Aussi, faire des classes de niveau scolaire implique du tri scolaire et donc du tri socialCe projet serait une régression grave et ne correspond en rien à un projet d’école égalitaire et de transformation sociale que nous portonsNous défendons un collège de qualité pour tous et toutes. Il faut rappeler que ce projet de classes de niveaux est par ailleurs porté par un syndicat réactionnaire, et par l’extrême droite qui prône le tri et les écoles à plusieurs vitesses, dans un but profondément violent et inégalitaire. L’extrême-droite, protéiforme, est à l’affût face à l’école qui est une proie pour son projet culturel et réactionnaire comme le montre Grégory Chambat ( Les Réacs-publicains, 2016 et Quand l’extrême-droite rêve de faire école, 2023 ), ce que l’on voit aussi avec des réseaux de parents qui s’en prennent aux enseignant.es et aux programmes scolaires. 

Les classes de niveaux mettent en difficulté les « bons élèves » eux-mêmes. En effet, contrairement à l’idée reçue que l’hétérogénéité leur serait néfaste, la classe de niveau de « bons élèves » renforce la compétitivité entre eux et elles,  les stéréotypes et les inégalités de genre,  l’anxiété scolaire, l’intolérance, le mépris et le harcèlement scolaire. Ce genre de classe renforcerait aussi les enjeux de pouvoir et de passe-droits des parents d’élèves envers les directions pour que leurs enfants soient dans de « bonnes classes », ce qui conduirait à une forme de corruption, contre laquelle le service public d’enseignement protège les personnes encore peu ou prou puisque le service public permet l’égalité de service de tous et toutes. Les enseignant.es qui ont déjà pratiqué les groupes de niveaux, appelés dans un langage managérial « groupes de besoins », mis en place de façon expérimentale dans certains collèges, se sont trouvé.es face au casse-tête  de « classer » les élèves moyens et moyennes : où les placer ? Dans « un bon groupe », dans un « groupe en difficulté » ? Ce sont eux et elles aussi qui pâtiraient de l’homogénité des classes de niveaux, car ce tri est forcément imparfait et aléatoire. Enfin, la constitution des classes prendrait un temps fou,  occasionnerait une concertation tout aussi chronophage et serait une usine à gaz qui déstabiliserait les organisations des collèges. 

Un projet de tri scolaire et social néfaste pour tout le monde

Certes, faire classe au collège n’est pas tous les jours facile: les classes sont surchargées, les personnels comme les assistant.es social.es, infirmier.ières, CPE, psychologues, AED, AESH sont insuffisant.es, les personnels enseignants manquent ici et là et les temps d’échange professionnels sont inexistants. Les investissements financiers des conseils départementaux pour le pédagogique (matériel et projets) sont souvent réduits à peau de chagrin, des bâtiments restent vétustes, peu accueillants et inconfortables. Beaucoup d’élèves ont été fragilisé.es par la crise du COVID sans être accompagné.es vu la destruction de l’hopital public, des services de psychiatrie et du médico-social par ailleurs et la réduction des éducateurs.trices de prévention. Le climat social est anxiogène et des élèves vivent la pauvreté dans leur famille, pauvreté qui s’accroît partout. Alors, en classe, ça explose. Certain.es élèves nous mettent en difficulté professionnelle, et nous-mêmes n’avons pas de groupes d’échanges professionnels, de temps de concertation généralisé comme c’est le cas seulement en REP+, pas de médecine de travail. Alors à court terme, il faudrait pour les élèves en difficulté et fragilisés des sas, des relais, des moments d’écoute et de dialogue pour apaiser, remédier les difficultés scolaires notamment en groupes, aider, mais reléguer des élèves dans une classe de niveau ne dupera pas les élèves. La violence institutionnelle qu’on leur ferait vivre, ils et elles nous la resserviront par des incidents et des comportements difficiles. Les enseignant.es qui ont déjà des classes de niveaux, du fait du jeu des options, peuvent l’attester. 

        De plus, qui se portera volontaire pour enseigner à ces classes encore plus difficiles ? Un pacte « classe compliquée » sera-t-il créé ? Cela fragilisera encore davantage les collectifs de travail où chacun et chacune sera en concurrence pour avoir les « bonnes » classes et on peut compter sur le cynisme de l’institution pour trouver des moyens coercitifs. 

        Il est aussi probable que si ce projet venait hélas à aboutir, ce contre quoi nous allons cependant tous et toutes nous employer à lutter,  des réorientations précoces vers l’apprentissage pourraient être proposées, en lien avec la destruction du lycée professionnel et la professionnalisation de plus en plus tôt des élèves. D’ailleurs, la découverte des métiers, nouvel enseignement d’orientation transversal commence à présent dès la 5ème ce qui montre que l’ambition d’évincer certain.es élèves le plus tôt possible est en place. Des adolescents et adolescentes, surtout issu.es de milieux populaires ou éloigné.es du système scolaire seraient une main d’œuvre à bas coût et vulnérable pour les employeurs et le patronat et seraient exposé.es très jeunes aux dangers et risques pour la santé et la sécurité au travail. 

        Tous ces aspects sont à mettre en parallèle avec la réforme du lycée professionnel : en effet les enseignements généraux se réduisent, la période de stages et donc d’emplois peu chers pour les patrons s’allonge, le tri social s’accentue. C’est aussi le statut des enseignant.es qui est menacé au lycée professionnel avec l’annualisation en point de mire, et malheureusement la contre-réforme du lycée professionnel anticipe ce qui pourrait se passer en collège. 

Une réforme du collège amorcée l’an dernier et en 2016

 Il faut rappeler aussi que depuis plusieurs années, le français et les mathématiques ont perdu des heures et surtout la possibilité de faire des dédoublements en plus des heures en classes entières. De plus, la suppression de la technologie à la rentrée 2023 a amorcé ce projet d’enseignement au rabais. Pourtant cette nouvelle matière du collège était appréciée des élèves dans son aspect concret, transdisciplinaire et polytechnique. Elle permettait une mise en valeur des élèves en difficulté qui pouvaient s’y retrouver. A la place, les groupes de soutien et approfondissement mis en place affadissent les enseignements en mathématiques et en français et amorcent les classes de niveaux. Ces groupes ont d’ailleurs dégradé les emplois du temps des élèves et des enseignant.es. De plus, la 6ème étant la fin du cycle 3 (CM1-CM2-6ème), cette classe est désormais tirée vers les fondamentaux ( lire, écrire, compter ) et comme une prolongation de l’école primaire. Cela avait déjà été dénoncé comme un écueil possible lors de la réforme du collège de la ministre Najat Belkacem en 2016. Jusqu’à présent l’âge de 11 ans était censé correspondre à la pré-adolescence prédisposée à des apprentissages plus approfondis et experts que propose le collège, et auxquels l’école primaire les a préparés.

Il faut des moyens ambitieux pour un collège porteur de savoirs émancipateurs

Alors oui, le collège est « malade » tout comme le système scolaire dans son ensemble. C’est le cas de bien des services publics, laminés par 40 ans de libéralisme. Mais ce n’est pas en agitant les vieilles  badernes et la nostalgie d’une école passée et fantasmée où tout le monde aurait eu un bon niveau ( ce qui est faux ) que nous la soignerons.  Refusons le projet rétrograde de société qui se joue là !

        Ne nous laissons pas enfermer dans une fatalité etdans unecroyance affirmant que les élèves ne peuvent pas progresser. Un.e élève qui fait un CP correct, s’en sortira correctement ensuite à l’école primaire et au collège, selon les travaux de Jean-Pierre Terrail ( Entrer dans l’écrit ? Tous capables ! ) , et c’est aussi à l’école primaire qu’il faut encore donner davantage de moyens. De premières études parcellaires montraient (en 2021), un possible bénéfice des CP/CE1 dédoublées en REP : elles doivent être approfondies et le ministère doit en tirer les conséquences, au lieu de proposer des solutions à rebours pour le collège. Si les dédoublements s’avèrent efficaces en primaire, pourquoi ne pas les mettre en place au secondaire pour répondre aux difficultés des élèves, en y mettant les moyens horaires ? 

        Cette question du taux d’encadrement est fondamentale alors qu’une décrue globale du nombre d’élèves est attendue dans le secondaire ces prochaines années. Profitonsen pour diminuer le nombre d’élèves par classe (la France compte le plus d’élèves pas classe en moyenne en Europe ! ), pour dégager des moyens pour dédoubler, expérimenter, avec du temps de concertation et de formation pour les équipes. 

     Il est aussi nécessaire de s’attaquer au problème de la ségrégation scolaire, corollaire de la ségrégation sociale, avec des cartes scolaires équilibrées évitant le clientélisme des conseils départementaux. Partisan-es d’un grand service public d’éducation, nous sommes défavorables au financement public du privé qui nous place en concurrence. 

     Notre société de classe est à déconstruire mais il est primordial dans l’immédiat, d’apporter de la mixité sociale dans nos établissementsElle est  porteuse de démocratie et d’égalité. Elle est une digue contre la xénophobie, car elle permet aux publics scolaires de se connaitre et de sortir des préjugés et des fantasmes. Au contraire, l’école du tri et de la ségrégation ne fait que renforcer la violence scolaire et sociale. 

        Résistons et luttons contre l’extrême-droitisation des esprits, y compris dans l’école. Les classes de niveaux renforceraient l’oppression et les rapports sociaux de domination. Le service public d’enseignement au collège doit rester de qualité et porteur d’égalité, avec des enseignant.es formé.es qui restent concepteurs et conceptrices de leur métier qui doit être revalorisé, avec des savoirs émancipateurs pour des élèves éclairé.es afin de continuer de porter la démocratisation scolaire facteur de transformation sociale. 

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Le lycée professionnel encore et toujours dans le viseur : défendons-le, toutes et tous en grève le 12 décembre !

Le gouvernement souhaite que le lycée professionnel accompagne « mieux chaque élève dans la réussite de son diplôme mais aussi de son avenir ». En réalité, ce qui se poursuit c’est la casse en règle du lycée professionnel. La CNT-SO soutient l’appel de l’intersyndicale nationale de la voie pro et appelle les personnels à être massivement en grève le 12 décembre, ainsi qu’à préparer la suite du mouvement.

Un projet d’organisation de l’année de terminale bac inacceptable…

L’« organisation » (sic) prévue par le ministère serait désastreuse. Le parcours commun s’arrête à mi-mai avec 22 semaines de cours et non plus 26 comme aujourd’hui ; 6 semaines de stage. De mi-mai à juillet : individualisation des parcours avec d’un côté 6 semaines de stage en plus pour ceux·celles « souhaitant s’insérer dans l’emploi directement », de l’autre côté 6 semaines pour préparer à la poursuite d’étude, avec de la méthodologie ou encore le renforcement de compétences psychosociales… Carole Grandjean l’assure, le dispositif sera « flexible ». Un élève qui changerait d’avis pourra basculer d’un parcours à l’autre. Les élèves passeront leurs épreuves en mai sauf l’épreuve de Prévention Santé Environnement et l’oral de chef-d’œuvre passées fin juin. Les élèves du parcours stage en entreprise passeraient donc ces épreuves sans révision.

La ministre souhaite mettre le paquet sur les savoirs prétendus « fondamentaux » (français et mathématiques). Ils seraient en augmentation de 10 % mais à moyens constants évidemment… Attention arnaque : d’après C. Grandjean les élèves de terminale auraient « 1 heure et demie de cours en plus par semaine » ; ce qu’elle oublie de préciser c’est que cette « augmentation » d’1h30 est artificielle car effectuée sur 22 semaines et pas sur 26 comme actuellement. Ce que propose le ministère, c’est à nouveau une diminution des enseignements : encore moins d’école pour les élèves les plus fragiles au niveau scolaire.

tout comme l’ensemble des attaques contre la voie professionnelle !

Si le gouvernement souhaite accélérer les choses concernant la mesure 4 (organisation de l’année de terminale bac), nous rappelons que c’est sur l’ensemble de la « réforme » de la voie pro qu’il faut faire reculer le gouvernement ! Les 12 mesures (arnaque de l’enseignement des savoirs prétendus « fondamentaux » en groupes réduits sans financement sur la DGH, bureau des entreprises, gratification des stages…) visent à casser le lycée pro et le statut des personnels ! 12 mesures dont certaines ne sont applicables qu’avec le concours de signatures de pactes…

Le gouvernement a pour objectif pour 2026 la fermeture de 15% des places de formation actuelles décrétées « non-insérantes » et poursuit ainsi son désir de soumission du lycée pro aux intérêts des patronats locaux. Les élèves sont considéré·es comme de la simple chair à patron. Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Du côté des personnels : plans sociaux à craindre ! En effet : diminution du volume d’enseignement + fermeture de filières = des postes en moins… Depuis une dizaine d’années les personnels de LP sont en insécurité permanente (sortie de l’éducation prioritaire pour certains établissements, réforme Blanquer, réforme Grandjean…) : les enseignant·es se sentent peu à peu privé·es du sens de leur métier.

La mobilisation avait été historique l’an passé et Grandjean avait reculé. La ministre vient de rétropédaler sur les épreuves : il y a encore peu, elles étaient prévues pour le mois de mars. Soyons à la hauteur des enjeux : la grève du 12 doit être massive ! Défendons une autre vision de la voie professionnelle ! Défendons nos statuts ! Soyons toutes et tous en grève le 12 décembre et, en HIS et dans les assemblées générales, préparons la suite du mouvement !

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Aides et droits Droits syndicaux : demande d'ASA, préavis de grève locale etc.

Droits syndicaux

Vous trouverez ici :

  • un modèle de demande d’ASA (autorisation spéciale d’absence)
  • un modèle de dépôt d’HIS (heure d’information syndicale)
  • un modèle d’appel pour une HIS à destination des personnels
  • un modèle de préavis de grève locale pour le second degré

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Pour un vendredi 13 qui fasse vraiment peur au patronat et à l’État !

Ce vendredi 13 octobre, l’intersyndicale appelle à une journée de mobilisation et de manifestation partout en France. La CNT-SO ne relaiera pas cet appel qui ne nous semble pas être à la hauteur des enjeux actuels pour les travailleur·euses. 

Pourtant l’urgence sociale est bien là ! 

Les travailleur·euses sont toujours aussi lourdement impacté·es par l’inflation et la vie chère (alimentation, énergie, logement…). Les salaires ne suivent pas : dans le privé où les minimas de nombreuses conventions sont perpétuellement rattrapés par le SMIC ; dans le public où la revalorisation du point d’indice cet été, reste toujours nettement en dessous de l’inflation.

Au contraire, les français les plus fortunés ont considérablement augmenté leurs richesses. Les cours boursiers, les profits des entreprises et dividendes des actionnaires sont en hausse record.

Ce n’est pas simplement une question de « pouvoir d’achat » mais de répartition égalitaire des richesses. Ces masses d’argent, c’est l’exploitation de notre travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) alors que nous venons de subir une nouvelle régression majeure sur la protection sociale avec la retraite à 64 ans et que de nouvelles régressions se profilent : restrictions sur les droits à l’assurance chômage, travail gratuit imposé aux bénéficiaires du RSA, baisse de prise en charge par la Sécu….

Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…). Ces politiques doivent cesser pour permettre de sortir les services publics des logiques d’austérité et revaloriser leurs agent·es.

Construire les conditions du rapport de force

Pour inverser le rapport de force défavorable aux travailleur·euses, il faut savoir se remettre en question et réfléchir à de nouvelles stratégies. Ce n’est pas ce que fait l’intersyndicale avec l’appel à une journée isolée de témoignage et sans grève massive, la veille du week-end. La radicalisation du pouvoir nous a montré que la solution n’est pas non plus dans la reprise du « dialogue social » qui n’est là que pour amuser la galerie.

Résister est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Ces derniers mois, nous avons aussi vu le patronat reculer face aux luttes locales (salaires, emplois…). Nous ne serons fort·es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail. 

Ce travail de terrain doit être l’objectif de notre classe pour les mois à venir. Dans nos entreprises ou services, multiplions les conflits pour nos conditions de travail et pour nos salaires. Fédérons nos luttes et auto-organisons-nous à la base pour faire monter un mouvement social avec un seul cap : la répartition égalitaire des richesses et du travail.

Avec la CNT-SO, on revendique :

  • Une hausse générale des salaires avec échelle mobile en proportion du SMIC revalorisé.
  • Une hausse des pensions et minimas sociaux indexée sur l’inflation. Une hausse du point d’indice de la fonction publique à hauteur de l’inflation et la revalorisation des grilles indiciaires. Le plafonnement des hauts salaires.
  • La diminution du temps de travail, à salaire égal.
  • L’arrêt des politiques, notamment fiscales, au bénéfice des plus riches et des entreprises.
  • L’État d’urgence social : blocage des loyers, des prix des produits de 1ère nécessité et des factures énergétiques.
  • L’abandon de la réforme des retraites 2023 et de toutes les contre-réformes depuis 1993

Nos galères ne viennent pas de nulle part, elles sont le fruit du système économique capitaliste, prédateur et inégalitaire. Notre classe doit s’en émanciper en défendant un projet de transformation sociale égalitaire et autogestionnaire.

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AESH : face au mépris, toutes et tous en grève le 3 octobre 2023 !

La lutte des AESH continue ! Elle continue car en ce qui concerne les salaires, statuts et conditions de travail, le compte n’y est toujours pas !

La nouvelle grille de rémunération (indice à 366), la revalarosation de 1,5% au 1er juillet 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an, la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle ne suffiront pas à vivre dignement en période d’inflation et de vie chère.

Les craintes sont nombreuses et légitimes depuis les annonces de Macron sur une éventuelle fusion des métiers AED et AESH avec la création d’un statut d’ARE. Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail.

Le ministère fait de l’inclusion à l’école une priorité parait-il. Nous répondons qu’accompagner les élèves les plus fragiles c’est un vrai métier et ça nécessite des moyens ! Les PIAL permettent de regrouper moins de personnels qu’on peut ainsi flexibiliser au maximum. Les personnels accompagnants devraient avant tout s’inscrire dans le temps et sur des lieux bien définis : nous voulons le retour de l’accompagnement individuel.

Seule la lutte paie !

Après les mobilisations (notamment par la grève) de ces dernières années, nous avons obtenu la CDIsation des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Ne nous arrêtons pas là ! Il faut continuer le combat pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes ! 

Avec la CNT-SO, ensemble nous revendiquons :

Un véritable statut de la fonction publique. La titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité de tous·tes les AESH.

Une augmentation des salaires. La garantie de l’accès aux mêmes primes que les autres personnels.

Des créations de postes à hauteur des besoins pour répondre aux enjeux d’une politique pour une école vraiment inclusive. La création de postes de remplacant·es.

La garantie d’un temps plein si désiré. Un temps plein équivalent à 24 h d’accompagnement.

L’abandon des PIAL et du principe de mutualisation.

Des formations qualifiantes : en initiale, et, par la suite, en continue sur le temps de travail.

La création de places et de postes dans les établissements médico-sociaux à hauteur des besoins.

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ASSISTANT·ES D’ÉDUCATION : FACE AU MÉPRIS, S’ORGANISER ET LUTTER !

Sous-payé·es, souvent méprisé·es, nous, personnels de vie scolaire (AED, AP, APS), sommes pourtant indispensables au fonctionnement des établissements scolaires. Mauvaise paie, CDD, pression des chefs : notre situation nous rappelle chaque jour que notre ministère se comporte comme n’importe quel autre employeur… Stop au mépris et à l’exploitation ! Les personnels de « vie sco » se rebiffent et ces dernières années les grève se sont multipliées, tout comme les collectifs locaux de lutte, notre participation au mouvement contre la retraite Macron a été forte.

La précarité comme norme et une charge de travail de plus en plus lourde

Les moyens baissent pour l’Education et donc les dotations pour les services de vie scolaire également. Notre charge de travail s’accentue. Trop souvent nous subissons pression, mépris et chaque fin d’année rime avec peur du non-renouvellement. Les récentes déclarations du gouvernement sur la création d’un nouveau métier fusionnant les missions des AED et des AESH (Accompagnant·e de Réussite Educative) ne laissent rien présager de bon…

Salaires, primes, CDI : le compte n’y est pas !

Avec un salaire à peine au-dessus du SMIC nous subissons de plein fouet l’inflation et les galères de la vie chère. A propos des primes REP et REP+ si nous exerçons dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire nous touchons une prime, mais celle-ci, tout comme pour nos collègues AESH, est inférieure à celle touchée par les autres professions !

Nous avons à présent accès au CDI mais n’oublions pas que rien n’oblige les directions à le proposer ! Basé sur un indice majoré 362, le salaire mensuel brut d’un AED en CDI dépasse à peine SMIC…

Soyons une force collective ! Organisons-nous, regroupons-nous, syndiquons-nous ! Luttons pour améliorer nos conditions de travail et pour des salaires dignes.

Avec la CNT-Solidarité Ouvrière nous revendiquons :

  • la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire ;
  • l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ; un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit 1870 euros nets, primes et indemnités comprises) ;
  • l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+) ;
  • la baisse du temps de travail, pour un temps plein à 32h ;
  • le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique ;
  • la création de brigades de remplacement ;
  • l’accès à une formation initiale et continue, sur le temps de service ;
  • le droit à la mobilité, inter-académique et intra-académique.

Retrouvez notre guide d’autodéfense syndicale ici : le contrat de travail, le salaire, les droits des personnels… toutes les infos pour vous y voir plus clair.

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AESH : des annonces inquiétantes et des avancées encore largement insuffisantes !

Des annonces inquiétantes
Les évolutions envisagées par Macron dans le cadre de la Conférence Nationale du Handicap 2023 et de l’acte 2 de l’école inclusive ne présage rien de bon pour nous, ni pour les élèves. La fusion des métiers AED et AESH ? Quel mépris pour les missions des AED et celles des AESH ! Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail. Macron entend également accélérer l’accès au temps plein pour les AESH, mais en les mettant à dispositions des collectivités (départements, MDPH…) : flexibilité à l’horizon !

Des avancées largement insuffisantes

La revalorisation de 1,5% au 1er juillet, la nouvelle grille de rémunération avec un indice à 366 au 1er septembre 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an et enfin la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle pour certains agents de la fonction publique ne risquent pas de nous satisfaire ! Nous voulons une réelle augmentation des salaires ! Le ministère a confirmé que les AESH sont éligibles aux primes REP/REP+.

Organisons-nous, mobilisons-nous pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes !

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AESH : Face au mépris, s’organiser et lutter !

Le mépris des personnels et des élèves ça suffit !

Temps partiels subis, salaires de misère, burn-out… Il est temps de dire stop au mépris et à la précarité qui touchent les AESH. Frappé·es comme l’ensemble des travailleur·euses par l’inflation, nos salaires ne nous permettent pas de vivre dignement. Les PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) permettent de regrouper moins de personnels qu’on peut ainsi flexibiliser au maximum et rendre toujours plus corvéables. Les personnels accompagnants devraient avant tout s’inscrire dans le temps long et sur des lieux bien définis, les établissements scolaires. Accompagner les élèves les plus fragiles c’est un vrai métier et ça nécessite des moyens : nous voulons le retour de l’accompagnement individuel.

La réforme des retraites, qu’il faut combattre et faire jeter aux oubliettes, serait particulièrement pénalisante pour nous. Nos carrières sont hachées et incomplètes. Nos salaires sont très faibles, nos pensions le seraient aussi ! Il faudrait travailler jusqu’à 67 ans pour une retraite sans décote. Cette réforme pénalise particulièrement les femmes, or nous sommes majoritairement des femmes…

Seule la lutte paie !

Après les mobilisations (notamment par la grève) de ces dernières années, nous avons obtenu la CDIsation des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Ne nous arrêtons pas là ! Il faut continuer le combat pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes ! 

Un syndicat pour quoi faire ? Ne pas rester isolé·e en cas de soucis avec sa hiérarchie. Connaître ses droits… et en gagner d’autres. Opposer à la résignation et au défaitisme la solidarité et la force collective. Se former. Réfléchir ensemble à une autre école et à un autre projet de société. Il faut développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien de la CNT-SO. Rejoins-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif !   Des métiers différents mais un même syndicat ! Nos syndicats regroupent dans une structure unique tous les travailleur·euses de secteur de l’éducation. Personnels administratifs et agent·es, enseignant·es, AED, AESH, assistant·es de service social… Nos métiers sont différents mais nous travaillons ensemble, alors nous luttons ensemble ! On s’organise ensemble et on réfléchit ensemble à une autre école, une école solidaire et émancipatrice, débarrassée de l’autoritarisme et de l’individualisme, une école réellement inclusive.  

Des annonces qui ne laissent rien présager de bon et des avancées encore insuffisantes !

Les évolutions envisagées par Macron dans le cadre de la Conférence Nationale du Handicap 2023 et de l’acte 2 de l’école inclusive ne présage rien de bon pour nous, ni pour les élèves. La fusion des métiers AED et AESH ? Quel mépris pour les missions des AED et celles des AESH ! Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail. Macron entend également accélérer l’accès au temps plein pour les AESH, mais en les mettant à dispositions des collectivités (départements, MDPH…) : flexibilité à l’horizon ! La revalorisation de 1,5% au 1er juillet, la nouvelle grille de rémunération avec un indice à 366 au 1er septembre 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an et enfin la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle pour certains agents de la fonction publique ne risquent pas de nous satisfaire ! Nous voulons une réelle augmentation des salaires ! Le ministère a confirmé que les AESH sont éligibles aux primes REP/REP+.