Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

« Choc des savoirs » – École d’Attal : école du tri social !

Le 5 décembre, Gabriel Attal a annoncé des mesures pour la rentrée 2024, puis 2025. Ces mesures dites « choc des savoirs » sont violentes pour les élèves et pour les personnels : elles attaquent la promesse d’une transformation sociale, le principe de l’égalité du collège pour tous et toutes ainsi que la démocratisation scolaire. 

 Une contre-réforme électoraliste

Après des années de contre-réformes et de coupes budgétaires contre le service public d’enseignement, il est évident que celui-ci ne peut qu’être fragilisé. Ce sont les politiques libérales qui sont évaluées par les tests divers et variés et qui montrent leur échec. Gabriel Attal choisit donc de détruire davantage l’école. Derrière ces mesures dites « Choc des savoirs », ce sont des suppressions d’heures et de postes qui sont à venir comme les précédentes réformes. Il est aussi à prévoir une uniformisation des pratiques, une perte de la liberté pédagogique. Cette contre-réforme du collège d’Attal, à rebours des besoins actuels de l’école publique, est un signal électoraliste pour séduire la droite et l’extrême-droite qui saluent d’ores et déjà ce projet réactionnaire, proche du leur. 

 Une attaque contre l’école égalitaire    

Ce qu’impose le ministre ne correspond pas du tout aux besoins du collège pour tous et toutes (ni du lycée général du lycée professionnel et de l’école primaire concernés au dernier moment). La mesure phare du ministre sont les groupes de niveaux dits « flexibles » en français et en mathématiques tout au long du collège. Il ne s’agit pas de groupes de remédiation mais de remise en cause du groupe-classe.  Déjà expérimenté au lycée de façon catastrophique, l’éclatement du groupe-classe augmente la solitude des enseignant.es qui n’auront plus d’équipe pédagogique et accentue aussi celle des élèves, sans groupe classe de référence.  Ces groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et le déterminisme social, comme largement démontré dans les recherches et études officielles. Ces groupes de niveaux ne marchent pas et on le sait ! En effet les groupes de niveaux découragent les plus faibles et déclenche la compétition mortifère pour les « bons » élèves en accentuant la pression. Au lycée la disparition du groupe-classe a montré sa maltraitance envers élèves et enseignant·es. 

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, et rejettent encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, les compétences sociales évaluées, chacun et chacune sera cruellement responsable de sa réussite ou de son échec.  

Et pour en rajouter à l’échec de la réforme du lycée par Blanquer, le ministre Attal veut créer une épreuve anticipée de mathématiques en première, ce qui supprimera des heures en terminales et stressera encore davantage les élèves et enseignant.es. Le ministre fait des effets d’annonce démagogiques comme les manuels labellisés supposément garants de qualité ou la remise en cause du correctif académique, mis en place par Blanquer lui-même pour le bac, ce qui ne changera pas la nécessaire harmonisation pour le bac et le brevet. 

Le choc du mépris

 Ces mesures sont méprisantes car elles laissent à penser, par la formule « le choc des savoirs », que jusqu’à présent, les programmes n’étaient pas exigeants. De bout en bout ce sont des mesures autoritaires et rétrogrades : les langues vivantes et leur enseignement sont décriées par le ministre et sont par exemple soumises à des contraintes de contenus rigides, tout comme les mathématiques avec la méthode dite « Singapour », pays renommé pour la pression scolaire et sociale sur ses élèves qui pousse certain.es au suicide.  L’école primaire serait aussi assujettie à des manuels standardisés et aseptisés. Les mathématiques et les fractions enseignées encore plus tôt, mettront en difficulté les élèves et les personnels enseignants.  

Des conditions de travail dégradées, un collège abimé    

Les groupes de niveaux, tels que prévus par le ministre rappelle les classes de niveaux d’avant 1975 et vont se heurter à la réalité de terrain : Il est certain que ces groupes se feront à moyens constants, seront rigides et figés. Il sera trop compliqué de faire passer les élèves d’un groupe à l’autre. C’est méconnaitre le fonctionnement d’un établissement scolaire. Il risque de plus d’y avoir un reploiement des heures postes. Le ministre décrète créer des milliers de postes…or il en supprime par ailleurs 2000, et les concours ne recrutent plus. Les heures nécessaires à plus de groupes seront prises sur la marge horaire de l’établissement aux autres disciplines comme les sciences, les langues, la technologie. Des matières deviendront optionnelles pour les élèves en difficulté qui feraient davantage de français et de mathématiques, sabrant la culture générale et polytechnique nécessaires à tous et toutes. Des heures en arts plastiques, éducation musicale, EPS seraient alors supprimées. Toutes les matières seront en fait impactées. Le collège se trouverait désorganisé et les personnels mis en concurrence car les groupes de niveaux et les marges horaires vont être des enjeux de pouvoir dans les équipes et pour les directions. Ces dernières vont se retrouver avec des emplois du temps infaisables comme au lycée.  

Le collège à deux vitesses pour une société à deux vitesses     

Un groupe-classe pour bien fonctionner doit être hétérogène avec une émulation entre élèves qui est essentielle et une mixité sociale garante de tolérance. Or le collège sera au rabais pour certain·es et c’est scandaleux de réduire le collège aux fondamentaux pour les élèves les plus en difficulté : va-t-on vers un retour au certificat d’études avec une sortie du système scolaire à 14-15 ans ?  Certaines mesures en appellent pourtant supposément à la modernité comme le recours à l’intelligence artificielle or, c’est un blanc-seing donné aux entreprises et lobbies privés. C’est également une honte que le ministre estime que l’IA puisse servir de remédiation, c’est leurrer les élèves et leur famille et c’est cautionner l’idée que des professeurs puissent être remplacé.es par des algorithmes.  Et quid de la santé des élèves, toujours plus exposés aux écrans ?  

Les parents risquent de déchanter quand leur enfant ne sera pas dans le groupe de niveau escompté et seront tentés d’influencer les enseignant.es ou les directions. Ce système laissera de côté les parents et leurs enfants peu en connivence avec le système scolaire. 

Le décrochage institutionnalisé et des classes ghetto

Le brevet deviendrait une condition pour passer au lycée, ce qui pose question de la place dans les classes pour les redoublant.es l’année suivante, ou de classes prépa lycée qui seraient créées en lycée pour 10 à 20 % des élèves de 3ème, sans parler du risque de décrochage. Est-ce à dire que c’est un calcul cynique du ministre de laisser de côté sciemment des jeunes ? La logique répressive poussera ensuite l’Etat à stigmatiser et punir ces familles de décrocheurs et décrocheuses, famille souvent monoparentale d’ailleurs. Le redoublement n’arrangera rien et cette mesure a largement montré son échec. En tout cas cela n’apaisera en rien un climat social déjà tendu et dégradé. De même l’inclusion tant vantée par Blanquer prend l’eau et devient un projet d’exclusion avec Attal. On peut se demander s’il n’y aura pas des groupes de niveaux profilés  » élèves en situation de handicap »… sans AESH puisque supposément en petits effectifs. De toutes façon, il y aura des classes « ghetto » et une relégation sociale qui accentuera les discriminations et tous les stéréotypes qui les nourrissent.  Ce projet est inégalitaire et violent.  

Gabriel Attal poursuit la casse du lycée professionnel 

Au niveau du lycée professionnel, le « choc des savoirs » c’est moins d’enseignements et moins d’école pour les élèves. C’est plutôt « le choc de moins de savoirs » ! Au programme, c’est une année de terminale Bac Pro complètement désorganisée, avec des parcours différenciés, une augmentation artificielle des cours, car l’année s’effectuera sur 22 semaines et non plus 26. Le français et les mathématiques seraient enseignés en groupes à effectifs réduits, mais à moyens constants évidemment. Les personnels de la voie professionnelle seront d’ailleurs en grève le 12 décembre pour dénoncer ces dernières mesures, et de manière générale l’ensemble des attaques contre la voie professionnelle (menace sur le statut, soumission aux intérêts du patronat, menace sur certaines filières… voir notre appel sur notre site). 

Un projet d’école du tri scolaire et social à combattre    

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, pour rejeter encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, chacun et chacune sera responsable de sa réussite ou de son échec.  

Nos élèves et les personnels d’enseignement ont besoin de mieux, de plus mais surtout d’une école où les personnels sont revalorisés et où les usager·ères sont considéré·es. C’est une école du tri et de la sélection qui se dessine là, une école sélective, l’école d’Attal c’est l’école du capital. 

Prenons en main notre outil de travail et refusons de nous laisser imposer ces mesures anti-pédagogiques, méprisantes et autoritaires !

Refusons la casse du collège pour toutes et tous, refusons la casse du lycée professionnel, refusons la mise au pas. Mobilisons-nous pour un plan d’urgence pour l’école et construisons un mouvement massif et unitaire de grève. 

 Opposons au projet Attal « le choc de la lutte » !

 

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Lycée pro – Projet d’organisation de la terminale bac pro : attention danger !

Le ministère vient de dévoiler un projet d’organisation pour la terminale bac pro à compter de la prochaine rentrée. Rien de nouveau : c’est une énième attaque en règle contre le lycée pro, ses élèves et ses personnels.

L’organisation prévue par le ministère

En terminale le parcours en commun stopperait dès le mois de mars. Pas de PFMP (Période de Formation en Milieu Professionnel) sur cette période mais les élèves passeront les épreuves des disciplines en CCF (Contrôle en cours de Formation, qui concerne les maths-sciences, LV1 et LV2, arts appliqués, EPS). En mars le ministère impose ce sur quoi il vient de renoncer pour le lycée général et technique : les épreuves anticipées (épreuves ponctuelles de français, histoire-géo-emc, éco-gestion, éco-droit).

Les élèves auraient 6 semaines de PFMP d’avril à mai. Ils passeraient en suite les épreuves ponctuelles en enseignement professionnel, ainsi que les derniers CCF de ces disciplines.

L’individualisation des parcours avec au choix sur la période mai-juin : un parcours PFMP (6 semaines supplémentaires) ou un parcours poursuite d’études (travail sur les compétences psychosociales, consolidation des fondamentaux, méthodologie).

Début juillet, les élèves passeraient l’oral du chef-d’œuvre et les épreuves de PSE.

Des conséquences néfastes pour les élèves…

Ce que propose le ministère, c’est à nouveau une diminution des enseignements ! Avec la gratification des PFMP, on peut logiquement imaginer qu’une majorité d’élèves choisirait le parcours insertion professionnelle avec les 6 semaines de PFMP supplémentaires. A nouveau c’est moins d’école pour les élèves les plus fragiles scolairement. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

Eloigné·es du lycée avec stages d’avril à mai, accolés à des vacances scolaires, les élèves passeraient leurs épreuves professionnelles sans préparation. Ils passeraient leurs oraux de chef-d’œuvre et l’épreuve de PSE en juillet alors que les cours auraient cessé en mars… On ne pourrait pas faire mieux pour accentuer le décrochage scolaire et entraîner une baisse de la réussite aux examens…

et pour les personnels !

La période d’avril à mai ressemblerait à un véritable calvaire pour les personnels devant certifier à tour de bras les élèves des LP, ceux·celles des CFA, tout en assurant le suivi et en évaluant les élèves en PFMP. Concernant la grille horaire, le ministère souhaite augmenter le volume annuel de certaines disciplines (français, maths, histoire-géo-emc), mais au final il s’agirait de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Calendrier bouleversé, individualisation des parcours des élèves… C’est à nouveau l’annualisation du temps de travail des PLP qui apparaît à l’horizon.

Organisons la riposte !

Alignement de l’offre de formation sur les besoins du patronat local, toujours plus d’entreprise comme solution aux problèmes… Le lycée pro est dans le viseur : défendons-le ! Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Côté personnels : véritables plan sociaux en perspective avec la fermeture de filières, reconversions forcées, attaque sur le statut et annualisation…

Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et celle de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Attaque d’Arras : communiqué de la fédération CNT-SO Éducation & Recherche

C’est avec tristesse et colère que nous apprenons la mort, sous les coups de couteau, de Dominique Bernard, enseignant à Arras, presque 3 ans, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty. Notre fédération adresse ses pensées les plus fraternelles à ses proches, à ses collègues et élèves. Nous adressons aussi tout notre soutien aux autres personnels, de l’E.N et territoriaux, blessés dans l’attaque.

A ce stade, toute la lumière n’est pas encore faite sur l’attaque mais il semble bien que notre collègue n’ait pas été visé lui-même mais plutôt que cela soit la communauté éducative dans son ensemble. Ce crime est probablement lié au fanatisme religieux, dans un climat tendu marqué par la guerre de Gaza.

Nous sommes en colère parce que l’Éducation Nationale et ses personnels ont volontairement été placés, au centre d’instrumentalisations idéologiques et politiciennes sur les questions religieuses. Nous ne nions pas être confronté régulièrement au conservatisme ou à l’obscurantisme religieux mais dans la plupart des cas, nous pouvons y répondre avec les outils des pédagogues : le dialogue et le raisonnement. A contrario, les polémiques stériles et aux relents racistes comme celle sur l’abaya à la rentrée, n’ont d’autres buts que d’alimenter les agendas politiciens du gouvernement ou de l’extrême-droite. En attisant les tensions et le ressentiment, elles mettent tous les personnels en danger.

Nous sommes en colère mais déterminé·es à ne pas céder un pouce des principes qui sont les nôtres en tant que travailleur·euses de l’Éducation et syndicalistes, nous reproduirons ici les mots que nous écrivions après l’assassinat de Samuel Paty :

« Il nous semble évident que le métier d’enseignant·e doit permettre aux élèves de s’éveiller à l’esprit critique car il est une des conditions de l’élaboration du savoir et une des voies de l’émancipation. Nous ne devons pas céder aux menaces qui pèsent sur la liberté pédagogique, ni à la peur du danger de mort qui pourrait frapper les enseignant·es, mais continuer à défendre une pédagogie active qui encourage la réflexion collective et la pensée critique. Nous devons continuer à défendre l’école comme un lieu d’ouverture à tous les savoirs et refuser l’obscurantisme. Nous devons continuer à promouvoir une école qui soit un lieu de débat, parfois de controverse autour des savoirs, mais refuser qu’elle devienne le champs de bataille de l’autoritarisme et du terrorisme. »

Encore une fois, ne laissons pas les forces réactionnaires semer le poison de la division et du racisme. La terreur ne se combat pas à coups de menton ou bien en pointant du doigt des minorités. Elle se combat par la solidarité.

Nous prenons acte du temps banalisé concédé par le ministre mais déplorons qu’il ne concerne que le secondaire. Utilisons-le pour nous concerter et décider collectivement. Notre fédération soutiendra les mobilisations des personnels et appelle à participer aux rassemblements unitaires organisés dans les prochains jours.

Syndicalistes, nous pensons toujours plus fermement aujourd’hui que c’est en construisant un projet collectif émancipateur, porteur de progrès pour tous·tes, que nous ferons reculer l’obscurantisme et toutes les idéologies de haine.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

La voie pro dans le viseur, défendons-la !

Cette année scolaire sera décisive pour l’avenir du lycée professionnel. C’est tout simplement l’existence de l’enseignement public professionnel qui est menacé. Pour le président Macron, (et pour d’autres, voir le rapport accablant pondu dernièrement par l’entourage de Valérie Pécresse qui se positionne sur un programme de régionalisation encore plus libéral et un LP inféodé au patronat), la difficulté d’embauche pour les jeunes c’est la faute du lycée professionnel et son organisation. La solution aux problèmes ? L’entreprise, toujours plus d’entreprise…

Côté (dégradation des) conditions de travail, les fameux pactes ont été proposés aux personnels. Même si le ministère a reculé sur l’insécabilité du pacte en LP, nous continuons de dénoncer cette politique du « travailler plus pour gagner plus ». Le pacte représente également le bras armé de la réforme mortifère de la voie pro : les missions supplémentaires sont en lien direct avec la « Transformation » de la voie pro. Le pacte c’est la dégradation de nos conditions de travail, la casse des enseignements et de la solidarité entre les collègues. Refusons-le !

Sensée lutter contre le décrochage scolaire, la rémunération des PFMP (les « stages ») sera à la charge de l’État. Le patronat n’aura donc pas à mettre la main à la poche : c’est tout bénef ! Pour les élèves en première année de CAP 2 ans le forfait journalier s’élève à 10 € pour un montant annuel maximum de 350 €, pour un élève de terminale Bac Pro le forfait journalier s’élève à 20 € pour un montant annuel maximum de 800 €. Rappelons que les PFMP sont des périodes de formation et non pas des périodes de travail ! Nous pouvons aussi affirmer que le gouvernement crée une nouvelle catégorie de sous-travailleur·euses pauvres, payé·es 1,4 € l’heure. En marche vers la casses des salaires !

Le Bureau des Entreprises fait également son apparition cette année. On retrouve à nouveau le mantra du gouvernement, « renforcer le lien avec le monde de l’entreprise ». Le BDE pose plusieurs problèmes : recrutement extérieur, flou des missions, empiètement sur les missions du DDFPT et de leurs adjoint·es, risque d’ingérence dans le pédagogique, financement qui repose sur un montage qui s’apparente à du bricolage…

Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir « un passage républicain pour toute une génération ». La Macronie veut toujours généraliser le SNU ! Dès cette rentrée, le ministère lance les labels « classes et lycées engagés » avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. On manque de moyens humains et matériels pour nos élèves mais le gouvernement est prêt à débourser 2 milliards par an pour le SNU ! Pour la CNT-SO,ce projet vise clairement une militarisation rampante de la société et la promotion d’une idéologie « réac-publicaine » chez les jeunes. Avec le SNU on est loin des classes vertes : salut au drapeau, uniforme, marche au pas, bourrage de crâne… Rappelons que ces séjours sont régulièrement épinglés pour leur caractère maltraitant pour les jeunes : encadrement défaillant, accidents, traitements dégradants… Refusons cette politique militariste ! Non au SNU ! Oui à l’éducation à la paix !

Parmi les points qui n’ont pas pu être appliqués à partir de cette anneé mais qui vont entrer en vigueur à partir de la prochaine rentrée figure l’augmentation des PFMP de 50 % pour les élèves de Terminale qui ne souhaitent pas poursuivre après le diplome. A moins de bouleverser, le reste de l’année, les obligations de service des personnels et le volume hebdomadaire de cours, les enseignements vont diminuer, rendant caducs les référentiels actuels. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

Nous rappelons également que le ministère souhaite faire passer certaines épreuves du bac pro plus tôt dans l’année. On a observé les effets catastrophiques d’une telle mesure dans les voies générale et technologique il y a quelques temps. Alors que la lutte contre le décrochage scolaire est censée être une priorité, bonne idée…

Organisons la riposte ! Le gouvernement vise à terme la casse totale de l’enseignement public professionnel avec sa « Transformation ». En alignant l’offre de formation sur les besoins du patronats locaux, on transforme nos élèves en simple chair à patron. Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Côté personnels : véritables plan sociaux en perspective avec la fermeture de filières, reconversions forcées, attaque sur le statut et annualisation…

Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et celle de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !

A la CNT-SO nous pensons également qu’il faut transformer le lycée pro. Il faut retrouver les heures d’enseignement perdues avec les contre-réformes récentes. Il faut en finir avec l’individualisation des parcours. Même si nous combattons la soumission des LP aux besoins des patronats locaux, une réflexion sur la valorisation des formations est nécessaires : il faut développer des filières liées aux enjeux environnementaux et sociaux contemporains. Tout doit être fait pour encourager la poursuite et la réussite d’études. Il faut tout mettre en œuvre pour dégenrer les formations et combattre la reproduction des stéréotypes de genre.Si le lycée pro doit former les adultes de demain aux univers professionnels, tout comme elle doit donner à tous·tes les « humanités » dont ils et elles ont besoins ! Les élèves de LP ont également le droit (besoin) de philosopher, composer, admirer…

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Auto-évaluation, piège à … ? Auto-évaluation des établissements : anti-boîte à outils

L’auto-évaluation des établissements est vendue comme un outil vertueux de retour sur les pratiques, où personnels et usager·ères auraient enfin leur mot à dire sur le fonctionnement des établissements scolaires. C’est en fait un outil de contrôle et une pièce maîtresse des attaques libérales et managériales contre l’école publique. Nous appelons les personnels à s’y opposer collectivement. Petit guide pratique…

L’évaluation des établissements – kézako ?

Depuis 2020, chaque année, 20% des établissements du second degré doivent désormais se soumettre à un processus d’évaluation. Depuis 2022, cela s’applique aussi aux établissements du premier degré. Ce processus d’évaluation est fixé par des documents, établis par le Conseil d’évaluation de l’école (CEE). La direction de ce comité dit indépendant est assurée par une personnalité directement nommée par le Président de la République (à ce jour, Daniel Auverlot, ancien recteur de l’académie de Créteil) et il compte quatorze membres : des représentant·es du Ministère de l’Education Nationale, des « personnalités qualifiées » et des parlementaires (on notera la présence Cécile Rilhac, autrice de la loi du même nom sur les directions d’école, que nous combattons).

Ce processus d’évaluation se déroule en deux étapes : une phase interne, dite d’« auto-évaluation » au sein de l’établissement, puis une phase externe menée par des personnes extérieures à l’établissement, le plus souvent issues de notre hiérarchie. « L’auto-évaluation » dépend des modalités internes proposées par les chefs d’établissements (commissions etc.). Mais elle s’appuie principalement sur des outils normés et orientés (questionnaires, « boîte à outils »…), élaborés par le Conseil d’évaluation, auxquels répondent les élèves, les parents d’élèves, le personnel de l’établissement. Dans un deuxième temps, « le regard extérieur d’évaluateurs » compile les questionnaires et évalue sur cette base l’établissement, avant de venir présenter leur synthèse.

Les cycles d’auto-évaluation ont une durée de cinq ans, calquée sur celle des projets d’école ou d’établissement, dont ils sont censés être un point d’appui à la réalisation. 20% des établissements sont concernés chaque année. Nous sommes donc amenés à subir ce processus lourd tous les cinq ans.

A en croire le CEE et le ministère, tout ce processus est conçu comme un « mécanisme d’apprentissage collectif » : « l’établissement s’approprie la démarche, interroge son organisation et ses actions pédagogiques ».

Alors, laisse-t-on enfin la parole aux concerné·es ? Le ministère reconnaît-il enfin l’expertise des personnel·les de terrain ? Loin de là!

Le CEE – une instance politique et hors-sol

Le Conseil d’évaluation de l’école qui pilote les modalités et traitement des retours des établissements se réclame d’une transparence et d’une indépendance au-dessus de tout soupçon. Pourtant, les quatorze membres qui constituent le CEE sont dans une grande majorité désignés par des responsables politiques et les autres ont une forte proximité avec des instances privées. Dans tous les cas, le retour du terrain n’est aucunement relayé : aucun·e enseignant·e du premier ou du second degré en activité n’y figure.

Des outils d’évaluation orientés

Les outils proposés par le CEE sont très problématiques et révélateurs des objectifs réels de cette évaluation.

Les questionnaires

Prenons l’exemple des questionnaires à destination des professeurs, parents et élèves. Comme tous les écrits de type sondage, ils proposent des questions et des réponses fermées et orientées. Aucun espace pour des réponses ouvertes qui permettraient de nuancer, d’apporter des éclairages ou éventuellement de critiquer l’institution. Ces questionnaires ne laissent pas de place au dialogue et réduisent des expériences complexes et variées à des réponses stéréotypées. Quel poids peut avoir une auto-évaluation qui ne propose qu’un miroir déformant de la réalité que nous vivons au quotidien ?

Les questionnaires pour les élèves et les parents relèvent carrément de l’enquête de satisfaction. Sont-ils « pas du tout satisfait » ou « très satisfait » des contenus pédagogiques apportés ? A quand le boîtier pour voter avec un smiley à la fin de chaque cours ?

Les questionnaires à destination des personnels mettent en œuvre une rhétorique (pas si) subtile qui vise à renverser les responsabilités, et à faire porter le poids de manquements de l’institution sur les équipes éducatives : pourquoi nous demander si nous travaillons en groupe alors que les dotations dans le second degré les font disparaître depuis des années ? Pourquoi nous interroger sur la fréquence de notre travail avec les RASED dans le premier degré alors que les politiques ministérielles les ont considérablement diminuées ? Pourquoi insister sur nos pratiques informatiques quand la dotation informatique est très variable selon les collectivités de rattachement ? On y trouve également des questions intrusives sur les pratiques pédagogiques. Ce flicage déguisé est d’autant plus problématique que les données sont collectées sans demande de consentement, et sans transparence quant à leur utilisation.

Pour autant nous ne refusons pas de revenir sur nos pratiques pédagogiques, ni de partager ces expériences avec nos collègues ou d’autres observateurs dans une pratique collégiale. Mais difficile de ne pas voir autre chose que de la poudre aux yeux dans cette démarche qui « laisse la parole aux acteurs » mais fait soigneusement l’impasse sur la question des moyens. S’il faut faire un diagnostic des dysfonctionnements de l’éducation nationale, les enseignant·es le font déjà depuis des années. Ce qu’il nous faut, c’est un large investissement dans nos locaux et des moyens humains et techniques !

A contrario de ce processus normatif et managérial, nous avons besoin d’un renforcement des pratiques coopératives et collégiales dans la gestion et l’organisation pédagogique. La CNT-SO revendique pour tous·tes l’intégration dans nos services d’espaces de concertation pédagogiques, de retour de pratique et une vraie formation continue. Construisons collectivement une pédagogie au service de l’émancipation de nos élèves !

Questionnaires – morceaux choisis

Tu es élève ?

« Sur une échelle de 1 (très mauvais) à 5 (très bon) comment estimes-tu le soutien des enseignants ? »

« La quantité de travail de travail est selon toi : pas assez grande/bonne/trop grande ? »

Tu es prof ?

« Au cours des douze derniers mois, à quelle fréquence avez-vous :

– échangé entre enseignants d’une même classe pour fixer des objectifs ou méthodes communes ? – mis en place des projets avec des partenaires extérieurs ? »

Les « boîtes à outils »

Le CEE propose également des « boîte à outils », qui proposent « des pistes de réflexion et de questionnement ». Il s’agit d’un dispositif fourre-tout où le pédagogique, le structurel, les « ressources humaines » ou encore les relations avec la hiérarchie sont allégrement mélangées. Mais le détail des « questionnements » proposés nous éclaire sur l’objectif.

Dans la boîte à outils à destination du premier degré, on retrouve par exemple de nombreux indicateurs correspondant aux politiques ministérielles auxquelles nous nous sommes opposées ces dernières années : évaluations nationales normées, adhésions à des dispositifs ministériels aujourd’hui intégrés dans le PACTE : stage de réussite, vacances apprenantes…

Dans le secondaire, il est recommandé d’étudier le dialogue social au sein de l’établissement, en observant « la mobilisation de l’heure de vie syndicale » et en proposant une « appréciation sur sa qualité et son impact ». On conseille également d’observer les absences des personnels ou les « protocoles de d’organisation pour assurer la continuité de l’enseignement », au cœur du nouveau dispositif managérial du PACTE.

Il s’agit dont clairement de fournir aux chef·fes d’établissement un réserve d’outils managériaux et d’axes de contrôle des personnel·les.

Une nouvelle étape dans la managérialisation de l’éducation

Cette influence de la culture managériale est évidente dans les documents d’appui proposés par le CEE, avec des glossaires qui virent à la caricature de la novlangue technocratique ! On y distingue « efficience » et « efficacité », on y parle « reddition de comptes », « cahier des charges », de « démarche d’assurance qualité » et « triangulation ».

On y trouve des perles comme ce schéma qui résume la démarche de l’évaluation :

Alors, on pourrait voir toute la démarche comme un dispositif pompeux, mais au final, un peu inoffensif : basé sur le volontariat, non contraignant. Tous les documents du CEE le répètent : l’évaluation « n’a pas vocation à normer ». Un éléphant qui accoucherait d’une souris ?

Mais il ne faut pas se méprendre. Le vocabulaire, les concepts clefs de l’évaluation font écho à ceux utilisés dans de nombreux dispositifs récents de mise en concurrence des établissements, qui ont eux des conséquences claires en termes de salaires ou de moyens mis à disposition des établissements.

  • La loi Rilhac introduisant une autorité fonctionnelle des directions d’école et un entretien d’évaluation portant sur « la mission spécifique de directeur d’école et sur ses conditions d’exercice », tous les 3 à 5 ans, au même rythme que l’auto-évaluation…
  • La part modulable de la prime REP+ dans les collèges
  • Les CLA dans les lycées
  • Les postes à profil de plus en plus souvent imposés dans les primaires REP+
  • Et tout dernièrement, le « Pacte »

Tout cela signe une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses. Nous devons articuler cette lutte à celle contre toutes les dérives managériales de l’école et en particulier contre le Pacte, dont les « briques » reprennent de nombreux points de l’auto-évaluation.

Comment on résiste ?

  • On boycotte ! Un rappel simple : cette concertation se fait sur la base du volontariat : aucun·e chef·fe ne peut vous imposer de remplir un questionnaire d’évaluation. Refusons ces outils biaisés et leur logique pernicieuse.
  • On détourne ! Utilisons les temps de concertation prévus pour l’évaluation comme des moments pour faire remonter nos vraies revendications, des moyens et des postes, un allégement de nos services afin de dégager plus de temps de concertation pédagogique !
  • On mobilise ses instances ! Dans le premier degré, gardons la primauté des prises de décision au sein des conseils des maître·sses et du conseil d’école. Dans le second degré, les établissements disposent d’instances de représentation aux attributions précises, sur lesquelles le dispositif d’évaluation tente d’empiéter. Plutôt que des questionnaires fourre-tout venus d’un conseil hors-sol, réclamons des temps de concertation au sein de nos instances : CHS, CVL, CVC…

Ne cédons pas aux pressions culpabilisantes venues d’en haut ! Nous ne refusons pas la concertation, nous ne refusons pas de réfléchir à nos pratiques. Nous refusons de le faire sur la base d’un outil managérial dont le sous-texte fait porter des dysfonctionnements systémiques sur les personnels. La CNT-SO revendique un grand plan d’urgence pour l’école et de vrais moyens, humains et matériels. « N’autre école » nous la voulons émancipatrice, égalitaire, réellement inclusive.

—-

« Il n’y a pas d’évaluation purement « scientifique » des établissements scolaires. L’évaluation d’un établissement est une pratique sociale qui consiste à construire une représentation de sa valeur par rapport à d’autres établissements comparables, à une norme abstraite ou à des objectifs choisis ou assignés. Certes, l’évaluation peut emprunter à la méthode scientifique une partie de ses instruments, de ses démarches, de sa rigueur. Elle se pare alors d’une rationalité, donc d’une légitimité qui, en apparence, accroissent sa neutralité. Ce qui sert, qu’on le veuille ou non, les intérêts des acteurs auxquels une représentation réputée « inattaquable » de la réalité donne des arguments supplémentaires. »

L’évaluation des établissements scolaires, un nouvel avatar de l’illusion scientiste ?, Philippe Perrenoud, 1994

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

AESH : face au mépris, toutes et tous en grève le 3 octobre 2023 !

La lutte des AESH continue ! Elle continue car en ce qui concerne les salaires, statuts et conditions de travail, le compte n’y est toujours pas !

La nouvelle grille de rémunération (indice à 366), la revalarosation de 1,5% au 1er juillet 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an, la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle ne suffiront pas à vivre dignement en période d’inflation et de vie chère.

Les craintes sont nombreuses et légitimes depuis les annonces de Macron sur une éventuelle fusion des métiers AED et AESH avec la création d’un statut d’ARE. Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail.

Le ministère fait de l’inclusion à l’école une priorité parait-il. Nous répondons qu’accompagner les élèves les plus fragiles c’est un vrai métier et ça nécessite des moyens ! Les PIAL permettent de regrouper moins de personnels qu’on peut ainsi flexibiliser au maximum. Les personnels accompagnants devraient avant tout s’inscrire dans le temps et sur des lieux bien définis : nous voulons le retour de l’accompagnement individuel.

Seule la lutte paie !

Après les mobilisations (notamment par la grève) de ces dernières années, nous avons obtenu la CDIsation des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Ne nous arrêtons pas là ! Il faut continuer le combat pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes ! 

Avec la CNT-SO, ensemble nous revendiquons :

Un véritable statut de la fonction publique. La titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité de tous·tes les AESH.

Une augmentation des salaires. La garantie de l’accès aux mêmes primes que les autres personnels.

Des créations de postes à hauteur des besoins pour répondre aux enjeux d’une politique pour une école vraiment inclusive. La création de postes de remplacant·es.

La garantie d’un temps plein si désiré. Un temps plein équivalent à 24 h d’accompagnement.

L’abandon des PIAL et du principe de mutualisation.

Des formations qualifiantes : en initiale, et, par la suite, en continue sur le temps de travail.

La création de places et de postes dans les établissements médico-sociaux à hauteur des besoins.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

L’Éducation dans le viseur… S’organiser, se syndiquer pour résister !

L’Éducation dans le viseur… S’organiser, se syndiquer pour résister !

Nous avons changé de ministre cet été mais pas vraiment de politique. Gabriel Attal, dans la lignée de ses prédécesseurs, va poursuivre la ligne Macron : un libéralisme managérial de plus en plus autoritaire et réactionnaire. La polémique sur les abayas est un nouveau signe de ce raidissement « réac-publicain » et d’un alignement de la Macronie avec les droites les plus extrêmes. Ce contre-feu masque mal une énième rentrée dégradée et de nouvelles attaques sur l’École publique, ses personnels et usager·ères.

Le choc d’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant·e ont fait pschitt

Comme l’an passé, ce sont plus de 3000 postes non pourvus après concours, sans parler des 1500 suppressions de postes. La précarisation continue avec le recours aux contractuel·les pour boucher les trous.

Les revalorisations annoncées sont bien éloignées de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation. Cela ne permettra même pas de compenser l’inflation y compris après le dégel du point d’indice de juillet. Les revalorisations « socle » ne concernent que les enseignant·es, CPE et PSY-EN en excluant toutes les autres catégories de personnel, pourtant les plus bas salaires du ministère !

Une autre part des revalorisations sont conditionnées à des tâches supplémentaires : le fameux pacte. Nous ne voulons pas travailler plus, notre charge de travail est suffisamment élevée, mais une augmentation sans conditions des salaires ! Le pacte va nous mettre en concurrence. C’est un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels ! Nous appelons à le refuser collectivement !

La charge contre le service public d’Éducation continue

Désormais doté d’une « autorité » sur tous les personnels avec le décret d’application de la loi Rilhac, les directions d’école prennent le chemin d’une hiérarchie intermédiaire à contrario de la culture collégiale des écoles. Déjà, les directions vont être un rouage essentiel dans la mise en place du pacte, en lien avec les IEN, assurant le recensement des volontaires puis jouant un rôle dans le contrôle de l’exercice de ces missions et des éventuels ajustements en cours d’année.

Dans le secondaire, le collège unique est dans le viseur du ministère. Les premières mesures (suppression de la technologie et heures de soutien en 6ème via le pacte) ont été prises comme d’habitude très tardivement et de manière désorganisée. Dada de Macron, la « découverte des métiers » dès la 5ème est lancée, dans les mêmes conditions, alors qu’il y a d’autres priorités pour nos élèves.

Au lycée, devant la débâcle provoquée par Blanquer et son Bac, G. Attal recule sur les épreuves de spécialités replacées en juin, sur les attendus pour l’épreuve de français en première et réintroduit les mathématiques pour tous·tes. Que de temps perdu pour enfin prendre en compte nos alertes ! N’oublions pas surtout qu’il conserve l’essentiel : la désorganisation et l’’absurdité de la réforme Blanquer du lycée, calibrée pour ParcourSup et qui reste à combattre.

Avec la « réforme » du lycée professionnel Macron ouvre un nouveau front dans sa guerre menée contre les pauvres. Un objectif prioritaire : fournir davantage de main d’œuvre à bas coût et assurer plus de profits aux patrons. Ce qui se dessine à l’horizon c’est aussi un véritable plan social pour les personnels avec la suppression de filières qui ne présenteraient pas assez de débouchés.

Le précariat reste trop souvent la norme pour beaucoup de personnels et les annonces récentes concernant une éventuelle fusion des métiers AESH et AED ne peuvent que laisser présager le pire en matière de conditions de travail.

Un raidissement autoritaire et réactionnaire

G. Attal en est l’incarnation parfaite. Rappelons qu’il est à l’initiative du SNU, projet de militarisation de la jeunesse que Macron voudrait voir généraliser. Nous appelons les personnels à résister à la mise en place des séjours de « cohésion » sacrifiant 2 semaines de cours en seconde.

Proposition d’expérimentation de l’uniforme, chasse aux tenues dites « musulmanes » sous prétexte d’une vision dévoyée de la laïcité, discours sur le rétablissement de l’autorité, refonte de l’EMC vue comme une réponse aux révoltes des quartiers populaires… Le ministre est à l’image de la bourgeoisie radicalisée au pouvoir qui s’hybride de plus en plus avec l’extrême droite.

L’autoritarisme frappe aussi les personnels avec une multiplication de sanctions contre celles et ceux qui résistent : mutation dans l’intérêt du service, licenciement..

Reprendre le chemin collectif

Le tableau est sombre mais résister à ce rouleau compresseur est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Nous ne serons fort·es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail. Il faudra aussi innover et dépasser les grèves ritualisées dans les grandes centrales.

Organisons-nous et mobilisons-nous pour un autre projet éducatif. « N’autre école », nous la voulons émancipatrice, égalitaire, réellement inclusive !

Avec la CNT-SO nous revendiquons dans l’immédiat :

– l’abandon de la réforme des retraites ;

– la hausse générale des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles » ;

– des mesures en faveur de l’égalité femmes/hommes ;

– l’égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels ;

– L’indexation du point d’indice sur l’indice des prix à la consommation ;

– la fin du précariat dans l’Éducation nationale (contractualisation croissante…) ;

– l’abandon de l’ensemble des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et la fin de Parcoursup ;

– un plan d’urgence pour l’Éducation ;

– l’abandon de Service National Universel.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Pour une école horizontale : la loi Rilhac et la dérive managériale, c’est toujours NON !

La rupture avec le modèle historique de gestion démocratique des écoles, d’une direction sans pouvoir hiérarchique sur ses pairs, était un objectif gouvernemental depuis les années 80. Un décret d’application de la loi Rilhac (adoptée en 2021), publié cet été, vient confirmer la bascule des écoles dans l’ère de la caporalisation et du management.

La principale évolution du décret (annulant le précédent de 89) est l’introduction d’un lien de subordination avec les autres enseignant-es, aux contours encore flou mais réel : les directions ayant désormais « autorité sur l’ensemble des personnes présentes dans l’école pendant le temps scolaire ». Les directions héritent aussi de responsabilités dans le domaine de l’hygiène et la sécurité dans le cadre du PPMS.

Sur le plan pédagogique, le décret reprend l’essentiel des dispositions du texte de 1989, avec des tournures que l’on notera cependant plus directives : « Le directeur conduit le projet pédagogique d’école », «Il organise », «Il s’assure »

Rappelons que la loi Rilhac permet cette « autorité fonctionnelle » et une« délégation de compétences » des IEN, aux directions. Cette délégation n’est pas bornée par la loi et les attributions pourrons évoluer au bon vouloir de la hiérarchie ou d’autres textes ultérieurs.Déjà les directions vont être un rouage essentiel dans la mise en place du Pacte, en lien avec les IEN, assurant le recensement des volontaires puis jouant un rôle dans le contrôle de l’exercice de ces missions et des éventuels ajustements en cours d’année. Ils devraient recevoir une prime de 500 à 900€ pour leur collaboration !

Gageons que l’acculturation managériale des directions prendra plusieurs années mais cela ouvre la porte à toutes les dérives notamment des atteintes à nos libertés pédagogiques ou ingérences dans nos pratiques en classe, l’évolution vers un « pilotage » de la politique pédagogique de l’école qui court-circuiterait l’avis des conseils des maître·esses ou la participation des directions à l’évaluation directe des collègues…

Quoiqu’en disent les syndicats réformistes favorables au texte : la nature de la relation entre directions et collègues va profondément changer !

Avec ce décret, l’État se donne les moyens de formater et de s’assurer la loyauté de cette nouvelle hiérarchie intermédiaire. Coté carotte : une bonification d’ancienneté de 3 mois par an. Coté bâton : en plus du processus de sélection, déjà contrôlé par la hiérarchie qui a la possibilité de démettre les collègues, le décret introduit un entretien d’évaluation portant sur « la mission spécifique de directeur d’école et sur ses conditions d’exercice », tous les 3 à 5 ans. On notera que ce laps de temps est aussi celui des nouvelles « auto-évaluations » des écoles… Avec cette pression, la position des directions, enjointes à faire appliquer toutes les injonctions hiérarchiques et la politique managériale du ministère, sera encore plus inconfortable… L’autoritarisme grandissant que nous connaissons dans les circos a de beaux jours devant lui !

Cela s’inscrit dans l’évolution managériale en cours dans le système scolaire : évaluationite, généralisation du profilage des postes (notamment sur les postes dédoublés en Éducation prioritaire), « expérimentation Macron » dans les écoles marseillaises…

Ces évolutions mettent à mal des pratiques fonctionnant globalement bien : prises de décisions collégiales en conseil des maître-esses, coopération pédagogique, relation de confiance entre collègues… 

Pour autant la loi Rilhac n’a pas apporté de réponse concrète aux problèmes de gestion des écoles ou à la dégradation des conditions d’exercice de nos collègues directeur-trices (personne n’oublie le suicide de Christine Renon en 2019). La surcharge administrative régulièrement dénoncée va augmenter avec les nouvelles « taches » déléguées des IEN, la loi adopte un cadre flou sur les décharges ou l’aide à la direction. Au contraire, il est nécessaire de mettre fin aux tâches inutiles imposées dans le cadre du management autoritaire de notre hiérarchie et de recruter des personnels administratifs titulaires pour l’aide à la direction et le secrétariat des écoles. Ce  combat s’inscrit dans celui plus large pour un « grand plan d’urgence pour l’éducation » porté par l’ensemble des personnels de l’Éducation. 

Les contre-réformes libérales et managériales sont la cause de la crise actuelle de l’École publique et non la solution ! Au contraire de ces politiques d’autorité imposées contre le terrain, revendiquons une gestion par en bas de nos écoles. organisons-nous et mobilisons-nous pour un autre projet éducatif, égalitaire et émancipateur.

Démocratie, collégialité, coopération : allons plus loin !  Au-delà du refus de la loi Rilhac et de la gestion managériale de l’école, la CNT-SO revendique un renforcement des pratiques coopératives et collégiales dans la gestion et l’organisation pédagogique des écoles. Au lieu du seul modèle de directeur·trice unique, laissons la possibilité au partage des taches et des responsabilités de la direction entre collègues. Au lieu d’un pilotage venu d’en haut revendiquons un allégement de nos services afin de dégager plus de temps de concertation pédagogique pour construire collectivement une pédagogie au service de l’émancipation de nos élèves.

Avec la CNT-SO nous revendiquons :

– le retrait immédiat de la loi Rilhac

– l’abandon de l’expérimentation Macron à Marseille

– l’allégement des tâches administratives 

– le recrutement de personnel administratif statutaire pour l’aide à la direction et le secrétariat dans chaque école

l’allégement des obligations de service

– la primauté à la gestion coopérative et collective de l’école avec la possibilité de partage du temps de décharge de direction entre collègues

Sources :

Loi Rilhac

Décret n° 2023-777 du 14 août 2023 relatif aux directeurs d’école

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Macron revient à la charge contre la voie pro ! Mobilisons-nous !

Alors que la mobilisation contre la retraite à 64 se poursuit, Macron ouvre un nouveau front dans sa guerre menée contre les pauvres : la « réforme » du lycée professionnel. Un objectif prioritaire : fournir davantage de main d’œuvre à bas coût et assurer plus de profits aux patrons, comme si ces derniers ne s’étaient pas déjà gavés ces dernières années.

                Pour Macron, la difficulté d’embauche pour les jeunes c’est la faute du lycée professionnel et son organisation. Bien sûr, il est juge et partie : il omet de parler de la casse progressive de l’école publique commencée il y a longtemps et soigneusement poursuivie par son gouvernement depuis le début de son mandat.

Pour Macron, les élèves c’est de la chair à patron !

Pour augmenter l’employabilité des jeunes dès l’après bac, il impose une augmentation des périodes de stage de 50 % pour les élèves de Terminale qui ne souhaitent pas poursuivre après le diplôme. A moins de bouleverser, le reste de l’année, les obligations de service des personnels et le volume hebdomadaire de cours, les enseignements vont diminuer, rendant caducs les référentiels actuels. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

                Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière. Il lui oppose une orientation forcée : les élèves les plus pauvres, attiré·es par les quatre semaines de stage supplémentaires et la promesse d’une meilleure rémunération seraient poussé·es à terminer leur année de Terminale en entreprise. Une telle durée a tout d’une forme de période d’essai déguisée, sans garantie d’embauche ni du respect du droit du travail. Il n’est pas inutile de rappeler ici que les apprenti·es et les jeunes travailleur·euses représentent largement un public à risque pour les accidents au travail : 10 000 accidents pour les apprenti·es pour l’année 2019. Des cours supplémentaires seront proposés aux autres élèves qui auront donc davantage de moyens. De fait le diplôme professionnel sera à double vitesse.

                Cette gestion inégalitaire des élèves pose un problème à la fois politique, économique et sociologique. Comme « vitrine » de sa réforme, Macron annonce une indemnisation des stagiaires qui pourrait aller de 50 à 100 euros par semaine. Celle-ci sera entièrement à la charge de l’état c’est à dire financée par nous tous·tes. Le patronat n’aura donc pas à mettre la main à la poche : c’est tout bénef !

                On peut aussi dire qu’il vient de créer une nouvelle catégorie de sous-travailleur·euses pauvres, payé·s 1,4 € l’heure ou bien 20 heures payées 500 € (un RSA) alors qu’un mi-temps (17,5h) au SMIC c’est 775 € ! En marche vers la casse des salaires !

Un véritable plan social et les dangers du Pacte version LP

Ce projet qui tend à rapprocher dans ses objectifs le Lycée professionnel de la formation par alternance est perfide : le gouvernement annonce la rémunération des stages mais dans le même temps il planifie la fermeture des filières diplômantes, entre autres une majorité de celles qui dans le tertiaire attiraient les jeunes filles (quelques temps après l’hécatombe en GA…). La brutalité de la suppression des filières est d’autant plus criante qu’elles seraient effectives dès septembre : quid des élèves de troisième ayant presque bouclé leur dossier d’orientation ? Ces fermetures ne déboucheront pas sur les embauches annoncées ni sur de meilleures conditions pour le personnel enseignant : il s’agit en réalité d’un véritable plan social ! Pap N’Diaye le confirme quand il déclare laconiquement le 5 mai, que les enseignant·es de l’enseignement pro pourraient rejoindre l’enseignement primaire ou le collège.

                Un « bureau des entreprises » verra le jour dans chaque établissement avec l’objectif limpide de « rapprocher » l’École du « monde de l’entreprise ». Cela ressemble à une mise sous tutelle de l’enseignement et de la formation pour la mettre au service des intérêts privés du patronat. N’oublions pas que Macron et sa clique souhaitent développer l’apprentissage au sein des EPLE en accélérant la mise en place de la mixité des publics (apprentis/élèves en formation initiale) et des parcours : le patronat fait un pas de plus dans nos établissements…

                Dans les faits, quelles seront exactement les missions de ces bureaux ? Aider les élèves à trouver un stage ? Assurer les liens entreprises/lycée ? Dans ce cas, que deviennent les DDFP et leurs adjoint·es ?

                Macron parle aussi de revalorisation des enseignant·es volontaires, qui se traduit par une charge de travail supplémentaire rétribuée jusqu’à 7500 euros brut par an, à condition de se soumettre à l’obligation d’une charge de travail dont on ne connaît pas les limites, il ne s’agit certainement pas d’une hausse de salaire. Dans cette version LP du Pacte Pap N’Diaye, l’avenir y compris pour les enseignant·es c’est de travailler plus pour gagner moins ! Le Pacte permet surtout de ne pas embaucher et de supprimer des postes ! Annualisation des missions, gestion de la mixité des publics : toujours le même but inavoué : casser nos métiers, casser le statut de LP ! Accepter des missions supplémentaires ne fera qu’aggraver nos conditions de travail. Nous appelons les collègues à refuser de signer le Pacte, véritable machine à broyer nos métiers !

Pour défendre la voie pro : (re)mobilisons-nous !

Rien dans ces annonces de Saintes ne nous satisfait ni ne répond aux besoins de formation des élèves !

Les personnels des lycées pro et agricoles s’étaient massivement mobilisé·es par la grève il y a quelques mois. Macron, N’Diaye et Grandjean avaient fait marche arrière sur le rallongement de la durée des stages. Ils reviennent à la charge avec la même idée : un lycée pro à la solde des intérêts des patronats locaux et la même politique austéritaire que d’habitude en matière de postes !

Il va falloir organiser la riposte !

Catégories
Revendications Voie professionnelle

Plateforme de revendications immédiates pour la voie professionnelle

Notre projet à terme est révolutionnaire et cela commence par l’École dès le plus jeune âge : n’autre école se veut « polytechnique » c’est à dire que nous voulons donner aux élèves la possibilité de s’épanouir dans les savoirs, les savoir-faire et les arts. Il est injuste que ce soit toujours les même qu’on envoie dans des « voies de garage » parce qu’ils ne seraient pas fait·es pour l’école.

En attendant d’atteindre ce but, voici nos revendications pour le lycée pro :

Abandon des contre-réformes

  • Abrogation des réformes de l’ère Macron
  • Abrogation de Parcoursup

Des moyens matériels et humains

  • Ouverture d’établissements, création de postes de titulaires (enseignant·es, psy EN, infirmier·ères, assistant.es de service social, agent.es administratif·ives, médecins fonctionnaires, vie scolaire, AESH)
  • Baisse des effectifs par classe et par établissement.

Pour les personnels

  • Fin du précariat dans l’Education nationale (contractualisation croissante…)
  • La hausse des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles ».
  • La réduction du temps d’enseignement des enseignant.es au profit d’un temps de concertation des équipes pédagogiques (15h d’enseignement + 3 heures de concertation).
  • Retrait de la loi retraites Macron

Une nécessaire réflexion sur les formations en LP

  • Retrouver les heures d’enseignement perdues avec les contre-réformes récentes : moins d’heures d’enseignement c’est moins de savoirs et moins de savoir-faire pour les élèves. Fin des « familles des métiers » …
  • Toujours dans l’idée de garantir un niveau élevé de qualification, il faut en finir avec l’individualisation des parcours et des compétences, avec le tout CCF. Sans les sacraliser, il faut revenir à un maximum d’épreuves ponctuelles et nationales : il s’agit de préserver la valeur des diplômes et de garantir anonymat et traitement équitable. La réflexion sur les diplômes sanctionnant les parcours est nécessaire.
  • Il faut combattre l’objectif de soumission des LP aux patronats locaux, d’employabilité immédiate aux « métiers sous tensions » pour les élèves. Il n’empêche qu’une réflexion sur la valorisation des formations en LP est nécessaire. Il faut développer des filières liées aux enjeux environnementaux et sociaux contemporains. Tout doit être fait pour encourager la poursuite et la réussite d’études.
  • Si le lycée pro doit former les adultes de demain aux univers professionnels, tout comme elle doit donner à tous·tes les « humanités » dont ils et elles ont besoins ! Les élèves de LP ont également le droit (besoin) de philosopher, composer, admirer…

Pour un LP égalitaire

  • Maintien et renforcement de l’éducation prioritaire, en intégrant les lycées pro : donnons plus à ceux et celles qui en ont le plus besoin. Plus de moyens pour dédoubler les effectifs par exemple, c’est lutter contre les inégalités scolaires.
  • Il faut tout mettre en oeuvre pour dégenrer les formations et combattre la reproduction des stéréotypes de genre.