Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Macron revient à la charge contre la voie pro ! Mobilisons-nous !

Alors que la mobilisation contre la retraite à 64 se poursuit, Macron ouvre un nouveau front dans sa guerre menée contre les pauvres : la « réforme » du lycée professionnel. Un objectif prioritaire : fournir davantage de main d’œuvre à bas coût et assurer plus de profits aux patrons, comme si ces derniers ne s’étaient pas déjà gavés ces dernières années.

                Pour Macron, la difficulté d’embauche pour les jeunes c’est la faute du lycée professionnel et son organisation. Bien sûr, il est juge et partie : il omet de parler de la casse progressive de l’école publique commencée il y a longtemps et soigneusement poursuivie par son gouvernement depuis le début de son mandat.

Pour Macron, les élèves c’est de la chair à patron !

Pour augmenter l’employabilité des jeunes dès l’après bac, il impose une augmentation des périodes de stage de 50 % pour les élèves de Terminale qui ne souhaitent pas poursuivre après le diplôme. A moins de bouleverser, le reste de l’année, les obligations de service des personnels et le volume hebdomadaire de cours, les enseignements vont diminuer, rendant caducs les référentiels actuels. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

                Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière. Il lui oppose une orientation forcée : les élèves les plus pauvres, attiré·es par les quatre semaines de stage supplémentaires et la promesse d’une meilleure rémunération seraient poussé·es à terminer leur année de Terminale en entreprise. Une telle durée a tout d’une forme de période d’essai déguisée, sans garantie d’embauche ni du respect du droit du travail. Il n’est pas inutile de rappeler ici que les apprenti·es et les jeunes travailleur·euses représentent largement un public à risque pour les accidents au travail : 10 000 accidents pour les apprenti·es pour l’année 2019. Des cours supplémentaires seront proposés aux autres élèves qui auront donc davantage de moyens. De fait le diplôme professionnel sera à double vitesse.

                Cette gestion inégalitaire des élèves pose un problème à la fois politique, économique et sociologique. Comme « vitrine » de sa réforme, Macron annonce une indemnisation des stagiaires qui pourrait aller de 50 à 100 euros par semaine. Celle-ci sera entièrement à la charge de l’état c’est à dire financée par nous tous·tes. Le patronat n’aura donc pas à mettre la main à la poche : c’est tout bénef !

                On peut aussi dire qu’il vient de créer une nouvelle catégorie de sous-travailleur·euses pauvres, payé·s 1,4 € l’heure ou bien 20 heures payées 500 € (un RSA) alors qu’un mi-temps (17,5h) au SMIC c’est 775 € ! En marche vers la casse des salaires !

Un véritable plan social et les dangers du Pacte version LP

Ce projet qui tend à rapprocher dans ses objectifs le Lycée professionnel de la formation par alternance est perfide : le gouvernement annonce la rémunération des stages mais dans le même temps il planifie la fermeture des filières diplômantes, entre autres une majorité de celles qui dans le tertiaire attiraient les jeunes filles (quelques temps après l’hécatombe en GA…). La brutalité de la suppression des filières est d’autant plus criante qu’elles seraient effectives dès septembre : quid des élèves de troisième ayant presque bouclé leur dossier d’orientation ? Ces fermetures ne déboucheront pas sur les embauches annoncées ni sur de meilleures conditions pour le personnel enseignant : il s’agit en réalité d’un véritable plan social ! Pap N’Diaye le confirme quand il déclare laconiquement le 5 mai, que les enseignant·es de l’enseignement pro pourraient rejoindre l’enseignement primaire ou le collège.

                Un « bureau des entreprises » verra le jour dans chaque établissement avec l’objectif limpide de « rapprocher » l’École du « monde de l’entreprise ». Cela ressemble à une mise sous tutelle de l’enseignement et de la formation pour la mettre au service des intérêts privés du patronat. N’oublions pas que Macron et sa clique souhaitent développer l’apprentissage au sein des EPLE en accélérant la mise en place de la mixité des publics (apprentis/élèves en formation initiale) et des parcours : le patronat fait un pas de plus dans nos établissements…

                Dans les faits, quelles seront exactement les missions de ces bureaux ? Aider les élèves à trouver un stage ? Assurer les liens entreprises/lycée ? Dans ce cas, que deviennent les DDFP et leurs adjoint·es ?

                Macron parle aussi de revalorisation des enseignant·es volontaires, qui se traduit par une charge de travail supplémentaire rétribuée jusqu’à 7500 euros brut par an, à condition de se soumettre à l’obligation d’une charge de travail dont on ne connaît pas les limites, il ne s’agit certainement pas d’une hausse de salaire. Dans cette version LP du Pacte Pap N’Diaye, l’avenir y compris pour les enseignant·es c’est de travailler plus pour gagner moins ! Le Pacte permet surtout de ne pas embaucher et de supprimer des postes ! Annualisation des missions, gestion de la mixité des publics : toujours le même but inavoué : casser nos métiers, casser le statut de LP ! Accepter des missions supplémentaires ne fera qu’aggraver nos conditions de travail. Nous appelons les collègues à refuser de signer le Pacte, véritable machine à broyer nos métiers !

Pour défendre la voie pro : (re)mobilisons-nous !

Rien dans ces annonces de Saintes ne nous satisfait ni ne répond aux besoins de formation des élèves !

Les personnels des lycées pro et agricoles s’étaient massivement mobilisé·es par la grève il y a quelques mois. Macron, N’Diaye et Grandjean avaient fait marche arrière sur le rallongement de la durée des stages. Ils reviennent à la charge avec la même idée : un lycée pro à la solde des intérêts des patronats locaux et la même politique austéritaire que d’habitude en matière de postes !

Il va falloir organiser la riposte !

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

LP : Signer le pacte, c’est participer à la casse des lycées pro!

C. Grandjean revient sur l’insécabilité du pacte en LP comptant sans doute faire passer la pillule plus facilement. Qu’importe ! Nous continuons d’appeler les collègues à boycotter cet outil managérial mis au service de la casse de l’enseignement professionnel public. Il faut bien comprendre que le pacte LP est un moyen pour la réforme de la voie pro de se réaliser. Nous le rappelons (voir notre communiqué spécial réforme voie pro), la réforme de la voie pro, si nous ne stoppons pas Macron et sa clique, c’est la dégradation des enseignements, des élèves considéré·es comme de la chair à patron, la soumission des LP aux entreprises et un véritable plan social pour les personnels avec les fermetures des filières_! Les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, recevront une indemnité de 1000 € et proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non. 

Les missions supplémentaires du pacte LP : les liens avec les réformes des collèges et des LP

  • Permettre aux lycéens d’avoir des options : mesure 3
  • Accompagner les difficultés scolaires : mesure 2
  • Prévenir et lutter contre le décrochage : mesure 5
  • Travailler en partenariat avec les acteurs locaux de l’emploi : mesure 6
  • Accompagner la suite du parcours : mesures 6 et 8
  • Assurer les remplacements de courte durée
  • Faire vivre le lien école-entreprise : mesure 6
  • Participer aux projets d’établissements

Accompagner les collégiens dans leur découverte des métiers et de la voie professionnelle à découverte des métiers en 5e, 4e et 3e

Quelques effets néfastes de ces missions supplémentaires

La charge de travail induise par ces missions sera colossale. Le pacte c’est la casse de nos conditions de travail, déjà largement dégradées !

Seuls les « savoirs fondamentaux », français et maths (quelle vision réductrice des besoins des élèves !) pourraient bénéficier de dédoublements. Les collègues qui signeront le pacte et qui s’occuperont de ces cours dédoublés seront-ils-elles forcément profs de Lettres et de Maths ? Ces heures seront financées sur la DGH globale, donc au détriment des heures des collègues qui ne signeront pas le pacte. Le pacte c’est la casse des enseignements !

Une hiérarchie pernicieuse ne pourra que s’installer entre les collègues signataires et les autres. Le pacte c’est la casse de la solidarité entre les collègues !

Ces missions sont annualisées. Le pacte c’est la casse du métier et du statut !

  • Ces missions supplémentaires sont bien nécessaires à la mise en place de la réforme de la voie pro ! Refusons-les !
Organisons la riposte ! Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et l’abrogation de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !
Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Pour que l’École ne soit pas un enfer : nous ne signerons pas le pacte !

Après des mois de tergiversations, le « choc d’attractivité » pour nos métiers, annoncé par le gouvernement depuis les Présidentielles, aura accouché d’une revalorisation salariale (socle) indécente et d’un nouveau monstre managérial (Pacte) qui va diviser les personnels et fractionner nos collectifs de travail. La CNT-SO Éducation appelle les collègues à ne pas signer ce Pacte et à se mobiliser à la rentrée pour une revalorisation salariale massive de toutes les catégories de personnels !

Une augmentation « socle » largement insuffisante !

Comme l’ensemble des travailleur·euses (et notamment nos collègues les plus précaires, AED/AESH, contractuel·les) nous sommes touché·es par l’inflation et la vie chère. C’est pourquoi la partie « socle » est tout simplement inacceptable. L’augmentation de l’ISOE/ISAE (et des indemnités équivalentes pour les CPE, psyEN et profs documentalistes) correspond à une augmentation d’un peu moins de 100 euros par an, est largement insuffisante. Toutes les autres catégories de personnels, pourtant aux salaires les plus bas du ministère, ne sont pas concerné·es !

Pour les enseignant·es, le ministère prévoit également une augmentation de la prime d’attractivité jusqu’à l’échelon 7 et des mesures de facilitation d’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle. Au final nous sommes loin de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation ni même de la simple compensation de l’inflation

Le pacte : de quoi parle-t-on ?

Le pacte est présenté comme une revalorisation, or il s’agit de primes et de missions supplémentaires, qui ne compteront pas pour la retraite et alourdiront le temps de travail. Il concerne l’ensemble des enseignant-es, CPE et Psy-EN, quelque soit leur statut ou quotité de service (dispositif ouvert aux temps partiels). Il s’agira d’accepter et de signer un contrat avec le chef d’établissement/l’IEN qui remettra une lettre de mission au collègue qui sera ainsi redevable (au plus tard en octobre).

Engagement contractuel annuel renouvelable, il invite à choisir des missions complémentaires (pudiquement le ministère n’ose plus utiliser le terme de « briques »), cumulables, payées chacune 1250 euros par an (sur 9 mois) via une « part fonctionnelle » de l’ISAE/ISOE. Des 1/2 parts sont aussi proposées par le ministère (non valable pour la première mission dans le 2nd degré, voir ci-dessous) correspondant à des missions de 9 à 12h suivant leur nature

Missions d’enseignement ou à caractère pédagogique assurées en présence des élèves

  • Missions 18h : remplacements courts dans l’année pour le second degré (RCD) et soutien en 6ème pour le premier degré. Pour le ministère, ces missions sont spécifiées « prioritaires » (elles doivent être mises en place avant les autres missions). Dans le secondaire, la première mission « sauf cas particulier, porte sur le RCD »et ne peut pas faire l’objet d’une demi-part (possible uniquement pour une ou des missions complémentaires). Les remplacements sont donc quasiment obligatoires !

  • Missions 24h : intervention dans le dispositif devoirs faits, stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé aux élèves pour le premier degré ; devoirs faits (rendus obligatoires en 6ème), stages de réussite pendant les vacances, soutien renforcé, intervention dans le cadre de la découverte des métiers au bénéfice des collégiens pour le second degré ; enseignement et accompagnement dans les périodes post-bac professionnel, enseignement complémentaire en groupes d’effectifs réduits pour les EREA et LP.

Missions annualisées

Coordination et prise en charge des projets d’innovation pédagogique, accompagnements des élèves à besoins éducatifs particulier, coordination du dispositif de découverte des métiers en collège ; accompagnement des élèves en difficulté et accompagnement vers l’emploi pour les EREA et LP. Pour ces missions, « en fonction de l’importance effective et des conditions d’exercice de la mission exercée », il sera possible de « se voir attribuer plus d’une part fonctionnelle pour la réalisation de cette mission ».

Chaque année, la DGSCO notifiera, au plus tard en février, les moyens alloués aux Académies au titre du Pacte puis celles-ci procéderons à la répartition dans les établissements et écoles en mars.

Dans le secondaire, les chef·fes d’établissement, qui voient à nouveau leurs pouvoirs et leur autonomie se renforcer, proposeront la signature du pacte aux volontaires, titulaires ou non, après avis du Conseil Pédagogique et présentation pour avis au CA. Dans le premier degré, ce sont les IEN qui feront la distribution, en lien avec les directions, nouvelle hiérarchie intermédiaire, après consultation du Conseil des maîtres. Des primes spécifiques devraient leur être attribuées pour la mise en place du pacte et ce rôle de « faiseur de roi » (1000 euros pour les CE et IEN, 500 à 900 euros pour les directions d’école) !

Le pendant du pacte… c’est bien de se retrouver en dette

L’exécution des missions sera scrutée par la hiérarchie (CE, IEN, directions d’école) avec des ajustements possibles en cours d’année, la lettre de mission pouvant ainsi être « amendée en cours d’année à l’initiative de l’inspecteur de l’éducation nationale, du chef d’établissement ou de l’agent ». Il sera aussi possible, « selon les nécessités du service, d’attribuer ou de réattribuer une ou des missions en cours d’année ». Réputés volontaires mais surtout redevables, les personnels concernés peuvent ainsi être amené à connaître un transfert d’une mission à une autre ou se voir attribuer de nouvelles tâches sur demande de la hiérarchie, en fonction des « besoins » de l’établissement. Avec la carotte financière et la pression hiérarchique, le risque réel est de ne plus pouvoir dire non et cela aura des conséquences sur la liberté professionnelle et personnelle. Nous alertons les collègues tenté·es de mettre le doigt dans l’engrenage, avec ce pacte sans garanties claires, c’est ouvrir la porte à des mauvaises surprises pour exercer un large panel de tâches supplémentaires !

Évidemment ce pacte se fera en plusieurs étapes avec dans un premier temps le maintien de dispositions (HSE, IMP…) qui pourraient y être intégré dans le futur. Les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur: annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés.

Ce pacte est une brique jetée dans notre statut et l’égalité des personnels

Notre statut nous confère des droits et devoirs, qui garantissent une égalité des personnels mais aussi des usagers et usagères et donc un service public. Le pacte institutionnalise une autre relation, faite de contrats et de carrières individualisées avec des personnels mis en concurrence pour gratter un peu de pognon. A terme le pacte créera des hiérarchies intermédiaires pour des collègues qui deviendraient des « petits chefs » pour remplir telle ou telle mission et cassera la solidarité et les collectifs de travail. Les missions Pacte pourraient aussi empiéter sur celles de certains métiers.

Le pacte, accentuera encore les inégalités femmes-hommes ! Le ministère reconnaît que les femmes perçoivent moins d’heures supplémentaires et de primes, et ce, dû aux inégalités de genre au travail et au rôle parental encore genré.

Le Pacte : un non-sens pédagogique

Encourager la prise de missions supplémentaires alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente est une prime au « mauvais travail ».  Remplacer au pied levé un ou une collègue, mais dans sa propre matière, pour une seule séance, avec une classe inconnue ; faire de la remédiation en 6eme avec des élèves que l’on ne suit pas au quotidien et sans espace de concertation avec les collègues de la classe ; faire du soutien en primaire sur la base des résultats d’évaluations nationales normatives et inadaptées ; construire des EDT non pas dans l’intérêt des élèves mais uniquement pour remplir des objectifs managériaux… Le pacte va accentuer la perte de sens de nos métiers et la restriction de notre liberté pédagogique.

Le pacte : un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels !

Derrière ce vocabulaire managérial (« brique », « pacte ») l’objectif est clair : casser le service public d’enseignement et d’éducation.

Il vient accentuer des logiques individualistes déjà en cours dans le second degré notamment (culture de l’heure sup’ depuis l’époque Sarkozy, IMP, dispositifs « devoirs faits ») qui cachent mal des logiques austéritaires. Ces dispositifs moins coûteux permettent d’éviter de créer des postes, de mettre les moyens nécessaires à certaines tâches indispensables ou pour améliorer la qualité globale des enseignements (baisse du nombre d’élèves par classe, dédoublements…).

Le pacte est une nouvelle pièce de la dérive managériale. Il est à mettre en relation avec des évolutions récentes : explosion des évaluations dans le primaire qui sont aussi normatives pour les élèves que pour les enseignant·es (qui serviront de base pour les missions de soutien prévues dans le pacte), auto-évaluation des établissements, introduction d’une hiérarchie intermédiaire dans les écoles (loi Rilhac), expérimentation Macron dans les écoles marseillaises, expérimentation des contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans des lycées sortis de l’Éducation Prioritaire, profilage des postes dans certaines Académie dans les écoles REP+, part modulable de la prime REP+ attribuée suivant l’atteinte d’objectifs similaires à ceux du Pacte… Petit à petit le puzzle se complète : une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses.

Le ministère joue avec cynisme sur l’inflation et la stagnation des rémunérations des enseignant·es, ainsi que sur notre conscience professionnelle : ne nous faisons pas avoir !
Nous appelons l’ensemble des personnels à refuser le Pacte ! Mobilisons-nous pour une véritable augmentation de nos salaires et pour obtenir l’abrogation de toutes les contre-réformes scolaires de l’ère Macron !

Avec la CNT-SO nous revendiquons dans l’immédiat :

  • La hausse des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles ».
  • Le dégel de la valeur du point d’indice avec rattrapage des précédentes pertes. L’indexation de ce point d’indice sur l’indice des prix à la consommation.
  • La fin du précariat dans l’Éducation nationale (contractualisation croissante).
  • Des mesures pour l’égalité femmes-hommes.
  • L’égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels.
  • Un plan d’urgence pour l’Éducation.

Sources :

– Décret n° 2023-627 du 19 juillet 2023 portant création d’une part fonctionnelle au sein de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves et de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves

– Arrêté du 19 juillet 2023 fixant les montants de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves et de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves et précisant les missions ouvrant droit à la part fonctionnelle de ces deux indemnités

– Part fonctionnelle de l’ISOE et de l’ISAE au sein des écoles, collèges, lycées d’enseignement général et technologique et lycées professionnels. Note de service du 20-7-2023.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Alors que les remplacements sont un point noir depuis des années, Gabriel Attal ne fait pas exception et nous promet, comme ses prédécesseurs, « un enseignant devant chaque élève ». Un décret sur le RCD a été publié cet été. Les solutions proposées sont sans surprise : faute d’un investissement massif dans les moyens humains nécessaires aux établissements, elles accentuent la dérive managériale avec le Pacte et vont dégrader les conditions d’études et les enseignements dispensés aux élèves.

– Le décret institutionnalise la gestion des RCD (moins de 15 jours) au sein de chaque établissement. Pour y répondre, les chef·fes d’établissement devront mettre en place un plan annuel présenté au CA après consultation du conseil pédagogique et validé par les Académies.

– Les remplacements seront assurés sous forme d’heures de cours mais pourront aussi prendre la forme de séances pédagogiques numériques encadrées par des AED  !

– Les remplacements seront prioritairement assurés par les collègues engagé·es dans le Pacte avec la mission RCD 18h prédominante sur les autres missions et quasiment obligatoire (voir notre analyse du Pacte). Cette mission aura un impact sur les EDT avec des créneaux bloqués pour ces collègues, sur lesquels les chef·fes d’établissements pourront caler les RCD. Comme précédemment, les directions pourront aussi solliciter ponctuellement des collègues. L’appel aux TZR n’est envisagé qu’en dernier recours, « si disponibles ».

Ces mesures purement comptables sont un non-sens pédagogique et ne répondent pas aux besoins des élèves ! Les remplacements en interne se feront dans les matières des enseignant·es volontaires et non celles des collègues absent·es, le ministère comptant sur un effet de compensation sur l’année comme par magie… Les classes prises en charge ne seront pas forcément celles de l’enseignant·e remplaçant·e. Alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente, la prise en charge de RCD par des collègues en plus de leur service (déjà souvent alourdi d’HSA) est une prime au mauvais travail et une dégradation du suivi des élèves. Que dire de la diffusion de vidéos ou des activités en ligne, encadrées par des AED avec une médiation limitée ! Il s’agit plus d’occupation que de pédagogie ! Cela alourdira la service des AED qui n’ont pas vocation à se substituer aux enseignant·es et sont déjà sollicité·es pour leurs missions de vie scolaire avec des effectifs souvent insuffisants.

La CNT-SO appelle clairement les collègues à refuser le Pacte et les RCD. Aux collègues tenté·es par la carotte financière nous disons : attention, les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur (annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés). Déjà, le ministre a développé un discours menaçant sur la formation continue, qu’il aimerait voir effectuer en dehors de nos ORS, sans parler des préconisations récurrentes de la Cour des comptes !

Les défauts de remplacement, problème qui empoisonne la vie des élèves, parents et personnels ne relève pas d’un absentéisme des enseignant·es mais bien d’un manquement structurel de l’institution scolaire ! Il doit être au cœur du grand « plan d’urgence » pour l’Éducation que nous revendiquons :

– embauches massives de personnels pour limiter le nombre d’élèves par classe et améliorer l’encadrement vie scolaire

– remplacements par des titulaires remplaçant·es y compris pour les absences de moins de 15 jours

– revalorisation salariale et rattrapage de l’inflation pour l’ensemble des personnels sans missions supplémentaire

– fin du précariat et titularisation sans conditions des contractuel-les

Source : Décret no 2023-732 du 8 août 2023 relatif au remplacement de courte durée dans les établissements d’enseignement du second degré

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Éducation : Réforme des retraites, salaires, réforme de la voie pro… Toutes et tous en grève le 6 juin !

Si l’exceptionnelle mobilisation qui dure depuis plusieurs mois semble avoir marqué un arrêt, les casserolades à chaque déplacement d’un membre du gouvernement en témoignent : nous ne voulons toujours pas travailler deux ans de plus ! SNU sur le temps scolaire, pacte et revalorisations salariales inacceptables, réforme de la voie pro… Ce ne sont pas les raisons qui manquent aux personnels de notre secteur de reprendre le chemin de la grève et de la rue.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

SNU sur le temps scolaire : c’est non ! SNU hors temps scolaire : c’est non aussi !

Le gouvernement revient en force sur le dossier du SNU. La secrétaire d’État à la jeunesse chargée du dossier l’a évoqué cette semaine : le gouvernement envisagerait la mise en place d’un «stage de cohésion» de 12 jours pour les élèves de seconde… sur le temps scolaire dans le cadre de «classes d’engagement» !

Le Service National Universel se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion est la première d’entre elles. Pour l’instant il se déroulait hors temps scolaire. Le gouvernement veut désormais qu’enseignant-es et établissements se positionnent sur des «appels à projets» pour obtenir le label. Rassurons-nous, «les familles ou les élèves pourront refuser d’y participer, comme pour les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État…

Le caractère volontaire mis en avant est trompeur puisque le gouvernement envisage de favoriser les élèves participants sur Parcours Sup… Les enseignant-es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse pourraient être rénuméré-es via le Pacte !

Ces projets devront être présentés en CA, nous appelons les personnels à les refuser tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.

Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire (voir notre communiqué du 5 mars 2023).

Si le gouvernement avait laissé croire qu’il renonçait à le rendre obligatoire, pour l’instant, il ne semble pour autant pas vouloir en rester là. Voilà qu’il est prêt à retirer 12 jours de cours aux élèves. Si Macron et sa clique poursuivent leur propagande avec des arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres (promotion de la mixité sociale…), la lutte contre le SNU s’est largement développée ! Les points de passage de la caravane du SNU (« tournée Expérience SNU ») sont perturbées par des rassemblements : rien ne se passe comme prévu ! Des collectifs contre le SNU sont créés un peu partout en France. Continuons la lutte ! Bloquons le SNU !

Catégories
Actualités - Luttes

Communiqué du collectif Non au SNU !

Le Service national universel (SNU) rassemble chaque année moins de volontaires que ce que le gouvernement se fixe comme objectif. Volontariat n’est sans doute pas le mot juste d’ailleurs puisque le SNU s’adresse aux mineur∙es, de 15 à 17 ans. Premier signal, dans le deuxième gouvernement Borne, le SNU est passé sous le contrôle conjoint du ministère de l’éducation nationale et celui des armées. Plusieurs informations récentes indiquent que le gouvernement relance son intention de le rendre obligatoire. Des réunions, avec le président de la République, se tiennent à cet effet. Le Parlement n’est pas saisi à ce jour.

L’État serait sur le point de budgéter une dépense supplémentaire d’un milliard et demi d’euros, chaque année, pour obliger les jeunes de 15 à 17 ans à faire le SNU.

Le budget des armées est de 44 milliards d’euros pour 2023, en augmentation de 25 % par rapport à 2017. Dans le même temps, on ferme des écoles, collèges et lycées, on ne recrute pas le nombre nécessaire d’enseignants, enseignantes et auxiliaires de vie scolaire indispensable au bon fonctionnement du système scolaire. S’ajoutent à cela les nombreux autres besoins sociaux, utiles à la collectivité, qui ne sont pas satisfaits, comme la santé, transports, culture, etc.

Les organisations et collectifs qui composent le collectif Non au SNU appellent toutes les forces démocratiques qui refusent le SNU à exiger le retrait du projet  gouvernemental et à agir unitairement pour cela.

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté
de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de toutes et tous les jeunes de 16 à 25 ans. Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes seront utilisé∙es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé∙es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité∙es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé∙es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent. Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la Terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager ! Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB, Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Arc en ciel théâtre réseau coopératif. Collectifs locaux unitaires Non au SNU Loire-Atlantique, Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée.