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Groupes de « niveaux », groupes de « besoins » : le gouvernement acte le tri social !

Le décret sur le choc des savoirs et le texte d’application viennent d’être publiés les 17 et 18 mars en dépit d’une forte mobilisation dans les collèges le 1er février, d’un refus affirmé dans les conseils d’administration, de mobilisations massives en région parisienne depuis plusieurs semaines. 

C’est un nouveau pas de l’autoritarisme du macronisme qui rejette toute contestation et n’écoute personne. Seul contre tous et toutes, Attal persiste et signe. Les groupes de niveaux-besoins seront mis en place en dépit des différentes preuves scientifiques et des recherches universitaires qui montrent l’échec de ce genre de groupes sur tout l’horaire dédié,  en dépit du refus et de l’expertise des travailleurs et des travailleuses du service public d’enseignement. Les élèves seront triés et le fait de les appeler « groupes de besoins » ne dupe personne. Il s’agit bien de groupes de niveaux masqués. Les équipes pédagogiques de français et de mathématiques sont mises en difficulté et c’est une remise en cause brutale de leur expertise et de leur métier. 

Par exemple un programme de français ne se résume pas à des tâches à appliquer d’orthographe, ou de grammaire. C’est un ensemble, via la notion de séquence décloisonnée qui date de 2000 et qui vise à faire progresser l’élève sur une année, et à faire sens entre la lecture, l’écriture et la langue. Revient-on aux années 90 ? 

Il est demandé aux équipes de se concerter (sur quel temps ?) d’évaluer les besoins (sur quels critères ?), d’avancer à la même vitesse ( on ne peut appliquer le fordisme à une progression pédagogique ! ), et de faire progresser les élèves de la même manière (par quelle magie s’ils et elles ont des niveaux-besoins différents ? ) Et quid des sorties scolaires, des absences d’enseignant.es pour arrêt maladie, sorties ? C’est une mise au pas des élèves et des enseignantes et enseignants. 

Il est demandé l’impossible aux équipes : concertation récurrente non payée, brassage des groupes, reconstitution des groupes, progression commune, évaluations communes, retrouvailles en classe entière. Et la confiance établie par le lien pédagogique au long cours ? Les élèves ne sont pas des légos modulables ! Pire, il est prévu des manuels standardisés clés en mains ! C’est la prolétarisation de la profession réduite à de l’exécution alors qu’on est concepteurs et conceptrices de nos métiers. 

L’alignement des heures désorganiserait les emplois du temps de tous et toutes, mais il n’est plus si clair qu’il faille plus de groupes que de classes : alors imposons le groupe-classe à partir duquel nous travaillerons sur des objectifs communs en prenant en compte les besoins de chacun comme nous le faisons déjà.

D’ores et déjà l’enseignement privé catholique dit ne pas appliquer les textes : au privé le luxe de l’hétérogénéité, au public la sentence du tri. Nous refusons que l’école publique soit bradée de la sorte et réduite à une école de groupes de tri pour pauvres. 

Jusqu’à présent nos métiers avaient du sens : faire progresser tous les élèves et élaborer une culture commune un tant soit peu émancipatrice. A présent on nous demande d’être le bras armé du capital : trier les élèves selon leur niveau scolaire corrélé à leur origine sociale. Le BO a beau affirmer l’inverse, ce n’est pas ce qui se passera si les groupes de besoins-niveaux se mettent en place.

Ne nous trompons pas : derrière la rhétorique macroniste qui prétend « combler les inégalités scolaires », il s’agit d’empêcher de progresser les élèves des classes populaires, de les trier et une fois le brevet non obtenu de les reléguer à l’apprentissage et dans le monde brutal du travail dès 15 ans. En effet, sans brevet : pas de lycée ni général, ni technologique, ni professionnel. Moins d’élèves dans ces trois voies, ce sont autant d’heures qui seront supprimées par manque d’élèves (192.000 n’ont pas le brevet chaque année, et peut-être plus à venir selon les dernières déclarations d’Attal).

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons : imposons les groupes-classes selon notre expertise avec une hétérogénéité harmonieuse, refusons que des heures soient prises sur d’autres dispositifs et à d’autres disciplines, organisons des heures d’information syndicale, des actions avec les parents, des collèges morts, des marches communes vers les rectorats. 

Non à l’école d’Attal et du tri social !

Pour une culture commune et une réelle démocratisation scolaire !

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Aides et droits

Salaires : grilles et indices dans le second degré

Après des mois de tergiversations, le « choc d’attractivité » pour nos métiers, annoncé par le gouvernement depuis les Présidentielles, aura accouché d’une revalorisation salariale (socle) indécente et d’un nouveau monstre managérial (Pacte) qui va diviser les personnels et fractionner nos collectifs de travail. La CNT-SO Éducation appelle les collègues à ne pas signer ce Pacte et à se mobiliser pour une revalorisation salariale massive de toutes les catégories de personnels !


Grilles et indices  certifiés, PEPS, PLP, CPE
Classe normale
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
1395    1 944,50 €    1 543,34 €    1 813,62 €1 an
2446    2 195,56 €    1 742,61 €    2 173,10 €       359,47 €1 an
3453    2 230,02 €    1 769,96 €    2 229,85 €          56,75 €2 ans
4466    2 294,02 €    1 820,76 €    2 266,32 €          36,47 €2 ans
5481    2 367,86 €    1 879,36 €    2 302,31 €          35,99 €2 ans ½
6497    2 446,62 €    1 941,88 €    2 336,18 €          33,87 €2 ans ou 3 ans (PPCR)
7524    2 579,54 €    2 047,37 €    2 366,28 €          30,10 €3 ans
8562    2 766,60 €    2 195,85 €    2 431,82 €          65,54 €2 ans ½ ou 3 ans ½ (PPCR)
9595    2 929,06 €    2 324,78 €    2 560,76 €       128,94 €4 ans
10634    3 121,04 €    2 477,17 €    2 682,98 €       122,22 €4 ans
11678    3 337,65 €    2 649,08 €    2 854,90 €       171,92 €
Hors Classe
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
2629    3 096,43 €    2 457,63 €    2 663,45 € 2 ans
3673    3 313,03 €    2 629,55 €    2 835,36 €       171,92 €2 ans ½
4720    3 544,40 €    2 813,18 €    3 019,00 €       183,64 €2 ans ½
5768    3 780,70 €    3 000,73 €    3 206,55 €       187,55 €3 ans
6811    3 992,38 €    3 168,74 €    3 374,56 €       168,01 €3 ans
7826    4 066,22 €    3 227,35 €    3 433,17 €          58,61 €
Classe Exceptionnelle
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
3780    3 839,77 €    3 047,62 €    3 253,44 €2 ans ½
4835    4 110,52 €    3 262,51 €    3 468,33 €       214,90 €3 ans
 HEA1895    4 405,89 €    3 496,94 €    3 702,76 €       234,43 €1 an
 HEA2930    4 578,19 €    3 633,70 €    3 839,52 €       136,75 €1 an
 HEA3977    4 809,56 €    3 817,34 €    4 023,15 €       183,64 €
Prime d’attractivité (dite également « prime Grenelle »)
ÉchelonMontant annuel brutMontant mensuel net
1er échelon2 130 €≈ 160,58 €
2e échelon2 980 € ≈ 224,67  €
3e échelon3 370 € ≈ 254,07 €
4e échelon3 180 € ≈ 239,74 €
5e échelon2 880 € ≈ 217,13 €
6e échelon2 500 € ≈ 188,48 €
7e échelon1 500 € ≈ 113,09 €
8e échelon400 €≈ 30,16 €
9e échelon400 €≈ 30,16 €

Elle concerne également les contractuel-le.s :

Indice brut détenuMontant annuel brutMontant mensuel net
Supérieur ou égal à 601700 €≈ 52,77 €
600750 €≈ 56,54 €
De 598 à 599800 €≈ 60,31 €
597850 €≈ 64,08 €
596900 €≈ 67,85 €
De 594 à 595950 €≈ 71,62 €
5931000 €≈ 75,39 €
5921050 €≈ 79,16 €
De 502 à 5911100 €≈82,93 €
5011150 €≈ 86,70 €
de 472 à 5001200 €≈ 90,47 €
de 470 à 4711250 €≈ 94,24 €
de 443 à 4691 300 €≈ 98,01 €
4421 350 €≈ 101,78 €
de 413 à 4411 400 €≈ 105,55 €
de 409 à 4121 450 €≈ 109,32 €
Inférieur ou égal à 4081 500 €≈ 113,09 €
Grilles et indices agrégés
Classe normale
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
1455    2 239,87 €    1 777,78 €    2 048,05 €1 an
2503    2 476,16 €    1 965,32 €    2 299,68 €       251,63 €1 an
3518    2 550,00 €    2 023,93 €    2 387,69 €          88,01 €2 ans
4547    2 692,76 €    2 137,24 €    2 486,68 €          98,98 €2 ans
5584    2 874,91 €    2 281,81 €    2 608,63 €       121,95 €2 ans ½
6623    3 066,89 €    2 434,19 €    2 732,36 €       123,73 €2 ans ou 3 ans (PPCR)
7664    3 268,73 €    2 594,38 €    2 817,16 €          84,80 €3 ans
8715    3 519,79 €    2 793,65 €    2 933,50 €       116,34 €2 ans ½ ou 3 ans ½ (PPCR)
9762    3 751,16 €    2 977,29 €    3 117,14 €       183,64 €4 ans
10805    3 962,84 €    3 145,30 €    3 254,99 €       137,85 €4 ans
11835    4 110,52 €    3 262,51 €    3 372,21€        117,22 €
 Hors classe
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
2805    3 962,84 €    3 145,30 €    3 351,12 €       168,01 €2 ans
3835    4 110,52 €    3 262,51 €    3 468,33 €       117,22 €3 ans
HEA1895    4 405,89 €    3 496,94 €    3 702,76 €       234,43 €
HEA2930    4 578,19 €    3 633,70 €    3 839,52 €       136,75 €
HEA3977    4 809,56 €    3 817,34 €    4 023,15 €
Classe exceptionnelle
ÉchelonIndice Traitement Brut Traitement   Net Salaire net avant impôts Différentiel après passage d’échelon Durée dans l’échelon
1835    4 110,52 €    3 262,51 €    3 468,33 €2 ans 1/2
HEA1895    4 405,89 €    3 496,94 €    3 702,76 €       234,43 €1 an
HEA2930    4 578,19 €    3 633,70 €    3 839,52 €       136,75 €1 an
HEA3977    4 809,56 €    3 817,34 €    4 023,15 €       183,64 €1 an
HEB1977    4 809,56 €    3 817,34 €    4 023,15 €                –   €1 an
HEB21018    5 011,39 €    3 977,53 €    4 183,35 €       160,20 €1 an
HEB31072    5 277,22 €    4 188,52 €    4 394,34 €       210,99 €1 an
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Communiqué du Collectif National Non au SNU : Que signifie cette obsession du réarmement ?

Ce début d’année 2024 est marquée par les déclarations du président de la République et de plusieurs ministres sur la nécessité d’un « réarmement civique et moral » de la jeunesse. Que les membres du gouvernement prétendent donner des leçons de morale pourraient prêter à sourire !

Mais ce que cache ce « réarmement civique » est autrement plus sérieux : « Le sens du devoir, il n’est pas inné, il s’apprend, il se développe, il s’entretient. Et oui, le Service national universel permet cela. Nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun, peu importe d’où l’on vient, où on habite, qui l’on est. » (Prisca Thévenot, Secrétait d’Etat à la Jeunesse et au SNU). C’est toujours le même roman : riche ou pauvre, exploiteur ou exploité∙e, policier armé ou jeune discriminé, résident∙e d’un quartier privilégié ou habitant∙e d’une banlieue à l’abandon, chômeuse sans droit ou rentier, etc., nous aurions « un destin commun », les mêmes intérêts à défendre …

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique réactionnaire et le SNU qui la sert

Il y a aussi le « réarmement militaire », qu’illustre la loi de programmation 2024-2030 augmentant le budget des Armées, tous les ans, de 3 à 4 milliards d’euros, soit 413 milliards de dépenses militaires sur la période.

Colonialisme et impérialisme sont à l’origine de guerres dans plusieurs régions du monde ; si nous soutenons la résistance des peuples opprimés, leur droit à vivre en paix et à l’autodétermination, nous savons que l’explosion des dépenses militaires ne servira pas ces buts ; bien au contraire.

Par ailleurs, les responsables militaires ne s’en cachent pas : ils espèrent que le SNU amènera plus de vocations militaires !

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique militariste et le SNU qui la sert.

« Je souhaite, en tant que secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU, que ce Service national universel devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre nation. Donc oui, je souhaite qu’il soit généralisé», a indiqué, le 5 janvier, Prisca Thévenot.

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Nous, nous soutenons les jeunes qui s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Nous refusons la militarisation de la société. « Donc, oui, nous refusons le SNU !»

Le 10 janvier 2024

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : plusieurs milliards d’euros par an, selon les derniers rapports du Sénat. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.

Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.

Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !

Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, SUD Luttes De Classes – éducation, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, La Voix lycéenne, Union Etudiante, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB,  Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Unjourlapaix, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Editions du Chemin Creux, Arc en ciel théâtre réseau coopératif, Toustes en Colo Collectifs locaux unitaires Non au SNU Nantes, Saint-Nazaire, , Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée, Marseille, Var, Vosges, Corrèze…

Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net

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Non aux classes ghetto. Oui à la démocratisation scolaire !

Notre ex-ministre Pap N’Diaye avait déclaré vouloir s’occuper du collège décrété « homme malade du système », avec de premières mesures contestables mises en place dès cette rentrée 2023, dans l’improvisation. Son successeur, Gabriel Attal poursuit dans cette lancée en distillant depuis la rentrée des éléments de langage dans l’air du temps, réactionnaires et hostiles à l’égalité, qui nous alertent déjà sur la philosophie générale de la future réforme. Notre fédération propose ici un premier décryptage et argumentaire.

Les évaluations nationales comme outil de casse du service public d’enseignement

Sans surprise, les évaluations nationales nouvellement effectuées en mathématiques et en français en classe de 4ème en septembre sont mauvaises : en effet les tests étaient denses, axés sur la rapidité, déconnectés des chapitres du programme, sans lien avec les cours et ne permettaient pas aux élèves de se réapproprier les notions au préalable. Certaines épreuves sont ineptes comme le test de fluence ( dans les tests de 6ème et cette année en 4ème) évalue la rapidité de lecture sans évaluer la compréhension, ce qui va à l’encontre de ce qu’on apprend aux élèves depuis le CP. Ces évaluations stressentet déstabilisent les élèves et les enferment dès le début de l’année dans une fatalité et un déterminisme. Ce système est déjà à l’œuvre au Royaume Uni et implique aux enseignant.es d’enseigner en vue des tests : « teach and test » Ce dispositif vide de sens les séquences et assèchent les cours: il n’est alors plus question d’y trouver des contenus émancipateurs.

D’ores et déjà le ministre de l’éducation nationale a évoqué le recours aux classes de niveaux, revenant donc sur la raison du collège unique et de la loi Haby de 1975. Le collège unique tout aussi imparfait soit-il évite le tri et œuvre à la démocratisation scolaire, en faveur des élèves dont les familles sont les moins en connivence avec le système scolaire.

        Les différentes recherches dont celles du Groupe de Démocratisation Scolaire et de Stéphane Bonnéry  ( Comprendre l’échec scolaire, 2005 ) et L’observatoires des inégalités, entre autres, montrent que les inégalités sociales sont à l’origine des inégalités scolaires et sont renforcées par celles-ci au fur et à mesure du cursus scolaire. Aussi, faire des classes de niveau scolaire implique du tri scolaire et donc du tri socialCe projet serait une régression grave et ne correspond en rien à un projet d’école égalitaire et de transformation sociale que nous portonsNous défendons un collège de qualité pour tous et toutes. Il faut rappeler que ce projet de classes de niveaux est par ailleurs porté par un syndicat réactionnaire, et par l’extrême droite qui prône le tri et les écoles à plusieurs vitesses, dans un but profondément violent et inégalitaire. L’extrême-droite, protéiforme, est à l’affût face à l’école qui est une proie pour son projet culturel et réactionnaire comme le montre Grégory Chambat ( Les Réacs-publicains, 2016 et Quand l’extrême-droite rêve de faire école, 2023 ), ce que l’on voit aussi avec des réseaux de parents qui s’en prennent aux enseignant.es et aux programmes scolaires. 

Les classes de niveaux mettent en difficulté les « bons élèves » eux-mêmes. En effet, contrairement à l’idée reçue que l’hétérogénéité leur serait néfaste, la classe de niveau de « bons élèves » renforce la compétitivité entre eux et elles,  les stéréotypes et les inégalités de genre,  l’anxiété scolaire, l’intolérance, le mépris et le harcèlement scolaire. Ce genre de classe renforcerait aussi les enjeux de pouvoir et de passe-droits des parents d’élèves envers les directions pour que leurs enfants soient dans de « bonnes classes », ce qui conduirait à une forme de corruption, contre laquelle le service public d’enseignement protège les personnes encore peu ou prou puisque le service public permet l’égalité de service de tous et toutes. Les enseignant.es qui ont déjà pratiqué les groupes de niveaux, appelés dans un langage managérial « groupes de besoins », mis en place de façon expérimentale dans certains collèges, se sont trouvé.es face au casse-tête  de « classer » les élèves moyens et moyennes : où les placer ? Dans « un bon groupe », dans un « groupe en difficulté » ? Ce sont eux et elles aussi qui pâtiraient de l’homogénité des classes de niveaux, car ce tri est forcément imparfait et aléatoire. Enfin, la constitution des classes prendrait un temps fou,  occasionnerait une concertation tout aussi chronophage et serait une usine à gaz qui déstabiliserait les organisations des collèges. 

Un projet de tri scolaire et social néfaste pour tout le monde

Certes, faire classe au collège n’est pas tous les jours facile: les classes sont surchargées, les personnels comme les assistant.es social.es, infirmier.ières, CPE, psychologues, AED, AESH sont insuffisant.es, les personnels enseignants manquent ici et là et les temps d’échange professionnels sont inexistants. Les investissements financiers des conseils départementaux pour le pédagogique (matériel et projets) sont souvent réduits à peau de chagrin, des bâtiments restent vétustes, peu accueillants et inconfortables. Beaucoup d’élèves ont été fragilisé.es par la crise du COVID sans être accompagné.es vu la destruction de l’hopital public, des services de psychiatrie et du médico-social par ailleurs et la réduction des éducateurs.trices de prévention. Le climat social est anxiogène et des élèves vivent la pauvreté dans leur famille, pauvreté qui s’accroît partout. Alors, en classe, ça explose. Certain.es élèves nous mettent en difficulté professionnelle, et nous-mêmes n’avons pas de groupes d’échanges professionnels, de temps de concertation généralisé comme c’est le cas seulement en REP+, pas de médecine de travail. Alors à court terme, il faudrait pour les élèves en difficulté et fragilisés des sas, des relais, des moments d’écoute et de dialogue pour apaiser, remédier les difficultés scolaires notamment en groupes, aider, mais reléguer des élèves dans une classe de niveau ne dupera pas les élèves. La violence institutionnelle qu’on leur ferait vivre, ils et elles nous la resserviront par des incidents et des comportements difficiles. Les enseignant.es qui ont déjà des classes de niveaux, du fait du jeu des options, peuvent l’attester. 

        De plus, qui se portera volontaire pour enseigner à ces classes encore plus difficiles ? Un pacte « classe compliquée » sera-t-il créé ? Cela fragilisera encore davantage les collectifs de travail où chacun et chacune sera en concurrence pour avoir les « bonnes » classes et on peut compter sur le cynisme de l’institution pour trouver des moyens coercitifs. 

        Il est aussi probable que si ce projet venait hélas à aboutir, ce contre quoi nous allons cependant tous et toutes nous employer à lutter,  des réorientations précoces vers l’apprentissage pourraient être proposées, en lien avec la destruction du lycée professionnel et la professionnalisation de plus en plus tôt des élèves. D’ailleurs, la découverte des métiers, nouvel enseignement d’orientation transversal commence à présent dès la 5ème ce qui montre que l’ambition d’évincer certain.es élèves le plus tôt possible est en place. Des adolescents et adolescentes, surtout issu.es de milieux populaires ou éloigné.es du système scolaire seraient une main d’œuvre à bas coût et vulnérable pour les employeurs et le patronat et seraient exposé.es très jeunes aux dangers et risques pour la santé et la sécurité au travail. 

        Tous ces aspects sont à mettre en parallèle avec la réforme du lycée professionnel : en effet les enseignements généraux se réduisent, la période de stages et donc d’emplois peu chers pour les patrons s’allonge, le tri social s’accentue. C’est aussi le statut des enseignant.es qui est menacé au lycée professionnel avec l’annualisation en point de mire, et malheureusement la contre-réforme du lycée professionnel anticipe ce qui pourrait se passer en collège. 

Une réforme du collège amorcée l’an dernier et en 2016

 Il faut rappeler aussi que depuis plusieurs années, le français et les mathématiques ont perdu des heures et surtout la possibilité de faire des dédoublements en plus des heures en classes entières. De plus, la suppression de la technologie à la rentrée 2023 a amorcé ce projet d’enseignement au rabais. Pourtant cette nouvelle matière du collège était appréciée des élèves dans son aspect concret, transdisciplinaire et polytechnique. Elle permettait une mise en valeur des élèves en difficulté qui pouvaient s’y retrouver. A la place, les groupes de soutien et approfondissement mis en place affadissent les enseignements en mathématiques et en français et amorcent les classes de niveaux. Ces groupes ont d’ailleurs dégradé les emplois du temps des élèves et des enseignant.es. De plus, la 6ème étant la fin du cycle 3 (CM1-CM2-6ème), cette classe est désormais tirée vers les fondamentaux ( lire, écrire, compter ) et comme une prolongation de l’école primaire. Cela avait déjà été dénoncé comme un écueil possible lors de la réforme du collège de la ministre Najat Belkacem en 2016. Jusqu’à présent l’âge de 11 ans était censé correspondre à la pré-adolescence prédisposée à des apprentissages plus approfondis et experts que propose le collège, et auxquels l’école primaire les a préparés.

Il faut des moyens ambitieux pour un collège porteur de savoirs émancipateurs

Alors oui, le collège est « malade » tout comme le système scolaire dans son ensemble. C’est le cas de bien des services publics, laminés par 40 ans de libéralisme. Mais ce n’est pas en agitant les vieilles  badernes et la nostalgie d’une école passée et fantasmée où tout le monde aurait eu un bon niveau ( ce qui est faux ) que nous la soignerons.  Refusons le projet rétrograde de société qui se joue là !

        Ne nous laissons pas enfermer dans une fatalité etdans unecroyance affirmant que les élèves ne peuvent pas progresser. Un.e élève qui fait un CP correct, s’en sortira correctement ensuite à l’école primaire et au collège, selon les travaux de Jean-Pierre Terrail ( Entrer dans l’écrit ? Tous capables ! ) , et c’est aussi à l’école primaire qu’il faut encore donner davantage de moyens. De premières études parcellaires montraient (en 2021), un possible bénéfice des CP/CE1 dédoublées en REP : elles doivent être approfondies et le ministère doit en tirer les conséquences, au lieu de proposer des solutions à rebours pour le collège. Si les dédoublements s’avèrent efficaces en primaire, pourquoi ne pas les mettre en place au secondaire pour répondre aux difficultés des élèves, en y mettant les moyens horaires ? 

        Cette question du taux d’encadrement est fondamentale alors qu’une décrue globale du nombre d’élèves est attendue dans le secondaire ces prochaines années. Profitonsen pour diminuer le nombre d’élèves par classe (la France compte le plus d’élèves pas classe en moyenne en Europe ! ), pour dégager des moyens pour dédoubler, expérimenter, avec du temps de concertation et de formation pour les équipes. 

     Il est aussi nécessaire de s’attaquer au problème de la ségrégation scolaire, corollaire de la ségrégation sociale, avec des cartes scolaires équilibrées évitant le clientélisme des conseils départementaux. Partisan-es d’un grand service public d’éducation, nous sommes défavorables au financement public du privé qui nous place en concurrence. 

     Notre société de classe est à déconstruire mais il est primordial dans l’immédiat, d’apporter de la mixité sociale dans nos établissementsElle est  porteuse de démocratie et d’égalité. Elle est une digue contre la xénophobie, car elle permet aux publics scolaires de se connaitre et de sortir des préjugés et des fantasmes. Au contraire, l’école du tri et de la ségrégation ne fait que renforcer la violence scolaire et sociale. 

        Résistons et luttons contre l’extrême-droitisation des esprits, y compris dans l’école. Les classes de niveaux renforceraient l’oppression et les rapports sociaux de domination. Le service public d’enseignement au collège doit rester de qualité et porteur d’égalité, avec des enseignant.es formé.es qui restent concepteurs et conceptrices de leur métier qui doit être revalorisé, avec des savoirs émancipateurs pour des élèves éclairé.es afin de continuer de porter la démocratisation scolaire facteur de transformation sociale. 

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Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Alors que les remplacements sont un point noir depuis des années, Gabriel Attal ne fait pas exception et nous promet, comme ses prédécesseurs, « un enseignant devant chaque élève ». Un décret sur le RCD a été publié cet été. Les solutions proposées sont sans surprise : faute d’un investissement massif dans les moyens humains nécessaires aux établissements, elles accentuent la dérive managériale avec le Pacte et vont dégrader les conditions d’études et les enseignements dispensés aux élèves.

– Le décret institutionnalise la gestion des RCD (moins de 15 jours) au sein de chaque établissement. Pour y répondre, les chef·fes d’établissement devront mettre en place un plan annuel présenté au CA après consultation du conseil pédagogique et validé par les Académies.

– Les remplacements seront assurés sous forme d’heures de cours mais pourront aussi prendre la forme de séances pédagogiques numériques encadrées par des AED  !

– Les remplacements seront prioritairement assurés par les collègues engagé·es dans le Pacte avec la mission RCD 18h prédominante sur les autres missions et quasiment obligatoire (voir notre analyse du Pacte). Cette mission aura un impact sur les EDT avec des créneaux bloqués pour ces collègues, sur lesquels les chef·fes d’établissements pourront caler les RCD. Comme précédemment, les directions pourront aussi solliciter ponctuellement des collègues. L’appel aux TZR n’est envisagé qu’en dernier recours, « si disponibles ».

Ces mesures purement comptables sont un non-sens pédagogique et ne répondent pas aux besoins des élèves ! Les remplacements en interne se feront dans les matières des enseignant·es volontaires et non celles des collègues absent·es, le ministère comptant sur un effet de compensation sur l’année comme par magie… Les classes prises en charge ne seront pas forcément celles de l’enseignant·e remplaçant·e. Alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente, la prise en charge de RCD par des collègues en plus de leur service (déjà souvent alourdi d’HSA) est une prime au mauvais travail et une dégradation du suivi des élèves. Que dire de la diffusion de vidéos ou des activités en ligne, encadrées par des AED avec une médiation limitée ! Il s’agit plus d’occupation que de pédagogie ! Cela alourdira la service des AED qui n’ont pas vocation à se substituer aux enseignant·es et sont déjà sollicité·es pour leurs missions de vie scolaire avec des effectifs souvent insuffisants.

La CNT-SO appelle clairement les collègues à refuser le Pacte et les RCD. Aux collègues tenté·es par la carotte financière nous disons : attention, les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur (annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés). Déjà, le ministre a développé un discours menaçant sur la formation continue, qu’il aimerait voir effectuer en dehors de nos ORS, sans parler des préconisations récurrentes de la Cour des comptes !

Les défauts de remplacement, problème qui empoisonne la vie des élèves, parents et personnels ne relève pas d’un absentéisme des enseignant·es mais bien d’un manquement structurel de l’institution scolaire ! Il doit être au cœur du grand « plan d’urgence » pour l’Éducation que nous revendiquons :

– embauches massives de personnels pour limiter le nombre d’élèves par classe et améliorer l’encadrement vie scolaire

– remplacements par des titulaires remplaçant·es y compris pour les absences de moins de 15 jours

– revalorisation salariale et rattrapage de l’inflation pour l’ensemble des personnels sans missions supplémentaire

– fin du précariat et titularisation sans conditions des contractuel-les

Source : Décret no 2023-732 du 8 août 2023 relatif au remplacement de courte durée dans les établissements d’enseignement du second degré

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Éducation : Réforme des retraites, salaires, réforme de la voie pro… Toutes et tous en grève le 6 juin !

Si l’exceptionnelle mobilisation qui dure depuis plusieurs mois semble avoir marqué un arrêt, les casserolades à chaque déplacement d’un membre du gouvernement en témoignent : nous ne voulons toujours pas travailler deux ans de plus ! SNU sur le temps scolaire, pacte et revalorisations salariales inacceptables, réforme de la voie pro… Ce ne sont pas les raisons qui manquent aux personnels de notre secteur de reprendre le chemin de la grève et de la rue.

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SNU sur le temps scolaire : c’est non ! SNU hors temps scolaire : c’est non aussi !

Le gouvernement revient en force sur le dossier du SNU. La secrétaire d’État à la jeunesse chargée du dossier l’a évoqué cette semaine : le gouvernement envisagerait la mise en place d’un «stage de cohésion» de 12 jours pour les élèves de seconde… sur le temps scolaire dans le cadre de «classes d’engagement» !

Le Service National Universel se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion est la première d’entre elles. Pour l’instant il se déroulait hors temps scolaire. Le gouvernement veut désormais qu’enseignant-es et établissements se positionnent sur des «appels à projets» pour obtenir le label. Rassurons-nous, «les familles ou les élèves pourront refuser d’y participer, comme pour les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État…

Le caractère volontaire mis en avant est trompeur puisque le gouvernement envisage de favoriser les élèves participants sur Parcours Sup… Les enseignant-es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse pourraient être rénuméré-es via le Pacte !

Ces projets devront être présentés en CA, nous appelons les personnels à les refuser tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.

Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire (voir notre communiqué du 5 mars 2023).

Si le gouvernement avait laissé croire qu’il renonçait à le rendre obligatoire, pour l’instant, il ne semble pour autant pas vouloir en rester là. Voilà qu’il est prêt à retirer 12 jours de cours aux élèves. Si Macron et sa clique poursuivent leur propagande avec des arguments tous aussi fallacieux les uns que les autres (promotion de la mixité sociale…), la lutte contre le SNU s’est largement développée ! Les points de passage de la caravane du SNU (« tournée Expérience SNU ») sont perturbées par des rassemblements : rien ne se passe comme prévu ! Des collectifs contre le SNU sont créés un peu partout en France. Continuons la lutte ! Bloquons le SNU !

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Communiqué du collectif Non au SNU !

Le Service national universel (SNU) rassemble chaque année moins de volontaires que ce que le gouvernement se fixe comme objectif. Volontariat n’est sans doute pas le mot juste d’ailleurs puisque le SNU s’adresse aux mineur∙es, de 15 à 17 ans. Premier signal, dans le deuxième gouvernement Borne, le SNU est passé sous le contrôle conjoint du ministère de l’éducation nationale et celui des armées. Plusieurs informations récentes indiquent que le gouvernement relance son intention de le rendre obligatoire. Des réunions, avec le président de la République, se tiennent à cet effet. Le Parlement n’est pas saisi à ce jour.

L’État serait sur le point de budgéter une dépense supplémentaire d’un milliard et demi d’euros, chaque année, pour obliger les jeunes de 15 à 17 ans à faire le SNU.

Le budget des armées est de 44 milliards d’euros pour 2023, en augmentation de 25 % par rapport à 2017. Dans le même temps, on ferme des écoles, collèges et lycées, on ne recrute pas le nombre nécessaire d’enseignants, enseignantes et auxiliaires de vie scolaire indispensable au bon fonctionnement du système scolaire. S’ajoutent à cela les nombreux autres besoins sociaux, utiles à la collectivité, qui ne sont pas satisfaits, comme la santé, transports, culture, etc.

Les organisations et collectifs qui composent le collectif Non au SNU appellent toutes les forces démocratiques qui refusent le SNU à exiger le retrait du projet  gouvernemental et à agir unitairement pour cela.

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté
de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de toutes et tous les jeunes de 16 à 25 ans. Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes seront utilisé∙es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé∙es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité∙es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé∙es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent. Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la Terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager ! Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB, Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Arc en ciel théâtre réseau coopératif. Collectifs locaux unitaires Non au SNU Loire-Atlantique, Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée.