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Contre l’école du tri social, pour un véritable plan d’urgence : construisons un mouvement de grève massif !

Avec la CNT-SO nous soutenons l’appel à la grève pour le 1er février 2024. Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement global du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école. Organisons-nous durant les heures d’info syndicale, les réunions d’info syndicale et les assemblées générales. Au-delà des questions de moyens, c’est à un projet réactionnaire, ultralibéral, celui d’une école du tri social auquel nous devons barrer la route.

Opposons-nous à leur école du tri social !

Les classes ghetto avec les groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et désorganiseront les collèges, la « réforme » de la voie professionnelle fait des élèves de la simple chaire à patron, les prive de temps d’école et soumet le lycée professionnel aux exigences des entreprises. Ainsi, l’école voulue par le président Macron, est à deux vitesses et assume de laisser de côté les plus fragiles scolairement et socialement.

Non à leur vision réactionnaire !

Le gouvernement ne propose aucune solution aux problèmes du système éducatif mais fait de l’affichage politicien. La polémique sur les abayas, la volonté de rendre obligatoire le Service National Universel, l’expérimentation de l’uniforme à l’école sorte de gadget réactionnaire, les formules comme « le choc des savoirs » sont des stratégies de diversion démagogiques qui flattent le déclinisme ambiant en faisant croire au mythe d’une école qui aurait été mieux avant. 

La loi immigration, qui vient d’être votée avec la droite et l’extrême droite, montre d’ailleurs très clairement la dérive raciste et xénophobe du gouvernement qui accompagne ces mesures réactionnaires pour l’école. En remettant en cause l’égalité des droits et en instaurant des éléments de « préférence nationale » sur l’attribution des droits sociaux, cette loi va précariser la vie de milliers d’étranger·ères et aura forcément un impact sur une partie de nos élèves déjà fragilisé·es. 

Les termes martiaux du « réarmement civique » prononcés le 31 décembre sont dangereux. L’école n’a pas à fabriquer de bons petits soldats. C’est un projet patriotique qui se dessine là. 

Pour un plan d’urgence pour l’Education !

Le ministre a annoncé en grande pompe, l’annulation de la suppression des 2440 ETP d’enseignant·es, prévue au PLF 2024. Avec encore 650 postes supprimés pour le primaire et à peine 594 ETP créés dans le secondaire, après 7 ans de baisse et avec de nombreux dispositifs à financer, on est encore loin de l’abondance ! C’est pourquoi nous devons continuer à revendiquer un plan d’urgence pour l’éducation. Cela passe par un plan de recrutement de titulaires : plus d’enseignant·es sont nécessaire pour diminuer le nombre d’élèves par classeet rebâtir un système de remplacement efficace avec des titulaires remplaçant.es suffisant.es ; un recrutement de personnels de santé-sociaux pour une vraie politique de prévention et de soins dans les établissements ;  un recrutement de personnels  de vie scolaire (AED et CPE) pour mieux accompagner les élèves au quotidien ; un recrutement de personnels administratifs notamment pour l’aide aux directions dans le primaire et les secrétariats du secondaire. Cela nécessite la titularisation des personnels précaires et la pérennisation des missions AED et AESH par la création d’un nouveau corps de la fonction publique. Cela implique aussi des investissements matériels : rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique…

Il faut augmenter les salaires et mettre fin au précariat dans l’Education nationale !

On se demande bien comment le ministère compte recruter alors que le choc d’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant·e ont fait long feu. Le recours massif aux contractuel·les fait que de plus en plus de personnels enseignants sont précaires et vulnérables face aux conditions de travail et au management. Les revalorisations sont bien éloignées de la promesse de Macron des 10% d’augmentation. Les plus précaires, les plus bas salaires (AED, AESH, contractuel·les) sont des travailleurs et travailleuses pauvres. Les seules solutions proposées ont été du management libéral et le « Pacte » qui consiste à travailler davantage et au mérite. 

Une vraie revalorisation pour tous·tes est urgente, notamment pour les catégories B et C ou les personnels non-titulaires qui bénéficient peu des évolutions liées à l’ancienneté. 

Seule la lutte paie !

Dans l’agglomération lyonnaise, plusieurs lycées ont fait grève pour exiger l’élargissement de la carte de l’éducation prioritaire à ces établissements. 

Dans le 93, les personnels ont commencé à jeter les bases d’un grand mouvement de grève. L’objectif est d’obtenir au moins 2000 postes supplémentaires (enseignant·es, personnels de vie scolaire, personnels de santé et du service social…).

La lutte paie : pour se donner du courage et de la force, il faut se rappeler du précédent de l’année 1998. Dans ce même département, les personnels en lutte avaient obtenu 3000 postes supplémentaires sur 3 ans. La lutte avait été longue mais elle avait payé.

Avec la CNT-SO, nous revendiquons :

    – un grand plan d’urgence pour l’école : baisse des effectifs par classe et établissement, ouverture d’écoles et d’établissements scolaires, création massive de postes de titulaires (enseignant·es, personnels de santé et du service social, personnels de vie scolaire, psy-EN…), fin des statuts précaires par la titularisation

    – le maintien et le renforcement de l’éducation prioritaire, en intégrant les lycées

    – des moyens à la hauteur pour une véritable politique d’inclusion à l’école et pour aider les élèves en difficulté 

    -des moyens pour des heures d’éducation à la sexualité et à la vie effective

    – l’abandon des réformes Blanquer-Macron (réforme du lycée, transformation de la voie pro, « choc des savoirs », l’abandon de Parcoursup)

    – la suppression du Pacte, des heures supplémentaires obligatoires, et une vraie hausse des salaires pour l’ensemble des personnels

    – l’égalité de traitement face aux primes REP/REP+ pour tous les personnels ; l’indexation du point d’indice sur l’inflation

    – le rattrapage des inégalités salariales femmes/hommes sur l’ensemble de la carrière, un véritable plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail

    – pour les AESH : la titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité dans un nouveau corps de la fonction publique. L’abandon des PIAL.

    – pour les AED, la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaires par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire

    – l’abandon des classes défense civile et du SNU

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Mobilisons-nous contre la loi Darmanin: dans l’éducation comme ailleurs, organisons la riposte!

La loi asile immigration proposée par le gouvernement avec le soutien de l’extrême droite fait définitivement tomber le voile que l’exécutif de Macron a essayé de garder depuis son premier mandat. La dérive raciste et xénophobe proposée par le gouvernement aura un impact direct sur la vie d’une partie de la population, qui se verra privée de droits fondamentaux et attaquée par des mesures répressives. Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéen·nes, les étudiant·es avec ou sans-papiers.

La loi Darmanin introduit le concept de préférence nationale, cher au Rassemblement National, concernant les prestations des certaines aides sociales. À partir de maintenant elles seront conditionnées à une résidence régulière d’au moins cinq ans. Elle remet également en cause le « droit du sol » et l’acquisition de la nationalité française ne sera plus automatique pour les enfants né·es en France mais dont les parents sont étranger·es. Le caractère automatique de l’attribution de la nationalité est remplacé par une démarche entamée à partir du 16 ans et avant l’âge de 18 ans.

Une autre aberration de cette loi est la précarisation de la situation des personnes malades, car les étrangers malades devront désormais prouver que les soins dont ils ont besoin n’existent pas dans leur pays.

Au niveau de la cour nationale du droit d’asile, il n’y aura plus désormais qu’un seul juge qui prendra les décisions d’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le délit de séjour irrégulier est restauré. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs. Cette loi bafoue le droit d’asile et réinstaure la double peine.

De graves conséquences pour nos élèves et leurs familles, pour nos collègues

Avec la préférence nationale dans l’accès à certaines aides, la situation, déjà très précaire, de certains élèves nouvelles arrivé⋅es en France, celle de familles immigrées, s’aggraveront.

Nous pensons également aux personnels bénéficiant d’un titre de séjour, souvent des situations précaires.

Pour les étudiant⋅es étranger⋅ères : une « caution » de retour obligatoire

Pour obtenir un titre de séjour avec la mention pour motifs d’études  il faudra déposer une caution, restituée au moment du retour dans le pays d’origine ou en cas de renouvellement. Nous condamnons cette taxe discriminatoire ! La carte de séjour pourra être retirée à l’étudiant⋅e s’il « ne respecte pas l’obligation annuelle de justification du caractère réel et sérieux des études ».

Les conséquences de cette loi ne tarderons pas à se montrer sur la partie la plus précaire de la population. Nous devons nous mobiliser contre cette loi raciste et répressive, qui favorise les inégalités sociales et criminalise davantage les personnes sans papiers.

Mobilisons nous contre cette loi. Nous appelons tout le monde à soutenir et participer à toutes les luttes pour la régularisation des sans-papiers, pour une société de la liberté, pour l’égalité des droits, pour la justice sociale et la solidarité.

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L’École publique et la jeunesse dans le viseur de Macron : mobilisons-nous pour une École égalitaire et émancipatrice !

Notre organisation syndicale se réclamant de la tradition du mouvement ouvrier internationaliste, antimilitariste et révolutionnaire, nous ne pouvons que condamner le discours du président Macron du mardi 16 janvier 2024. 

Le concept de « réarmement », martial et autoritaire, est répété jusqu’à la nausée. Il est le support d’une politique nataliste, conservatrice et glaçante. Ce « réarmement » sinistre est aussi appliqué à l’éducation pour laquelle Macron enfonce le clou des annonces précédentes. Pour la jeunesse, ce sera :  Marseillaise dès le Primaire, généralisation envisagée de l’uniforme et du Service National Universel, doublement des heures « d’instruction civique » (sic) aux relents patriotiques. Côté pédagogique, le seul horizon reste les groupes de niveaux au collège et le « choc des savoirs »…. (voir nos communiqués ici et ici). Pour faire bonne mesure, on nous sort du chapeau une injonction au théâtre, pour jouer… des saynètes du Puy-du-Fou ? 

Tout cela sent le rance et la vieille France et ne fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis un certain temps. Le gouvernement fait de l’affichage politicien, pour flatter l’électorat réactionnaire, mais ne propose aucune solution aux problèmes rencontrés parles travailleur·euses et usager·ères du système éducatif.

Pour mettre en musique cette politique droitière, Macron mise toujours sur Oudéa-Castéra. Questionné sur la polémique visant la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le président a pris sa défense renvoyant l’affaire à un soit-disant choix personnel. Pourtant scolariser ses enfants dans un établissement privé intégriste et cracher sur l’école publique dès sa première intervention à la tête du ministère ne relève pas tant de la vie privée que de choix politiques et sociaux significatifs  (voir notre communiqué)

Le discours réactionnaire d’Emmanuel Macron, martial et creux ne fait qu’accabler une profession à bout. Le service public d’enseignement ne tient que grâce aux personnels.

Évidemment rien de concret sur les conditions de travail des enseignant·es mais la promesse de « repenser la formation », sans même un mot pour les autres personnels d’éducation. Ce n’est pas la promesse managériale d’une rémunération des fonctionnaires au mérite qui va nous satisfaire. Nous l’avons encore montré avec le refus massif du Pacte. 

Nous n’attendons pas un « réarmement » ! Nous attendons des conditions de travail, d’enseignement et d’accueil dignes pour les élèves et leurs familles, que seuls des moyens humains et matériels supplémentaires permettront. Nous revendiquons, un plan d’urgence : créations de postes d’enseignant·es, d’AESH, de personnels de vie scolaire, de personnels médicaux-sociaux, baisse des effectifs par classe et investissement dans la rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique… Il faut se donner les moyens d’une école plus égalitaire, émancipatrice et réellement inclusive.

Pour y parvenir et gagner sur nos revendications, commençons par réussir la grève du 1er février, première étape d’un mouvement qui se doit d’être massif. DÉSARMONS-LES ! (voir notre communiqué).

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La grande bourgeoisie séparatiste et réactionnaire à la tête du ministère : il va y avoir du sport !

La nomination d’AOC à l’éducation national provoque une colère chez les enseignant·es : elle hérite de la Rue de Grenelle tout en conservant les portefeuilles de la Jeunesse, des Sport sans oublier l’organisation des JO de Paris. Il semblait illusoire de penser qu’avec l’ensemble de ces tâches à réaliser la cause de l’éducation puisse être défendue. 

Mais pour couronner le tout, on découvre avec stupeur que la ministre a inscrit ses trois enfants dans l’enseignement privé, qui plus est le Collège Lycée Stanislas réputé pour son élitisme et son ultra conservatisme, voire son intégrisme. Rappelons en effet qu’une enquête administrative a été demandée par Pap NDiaye mais Attal refuse de la transmettre et AOC reste muette. Mediapart le révèle la violence idéologique de l’école et son prosélytisme catholique intégriste et sécessionniste… En effet on peut parler de séparatisme pour le collège-lycée Stanislas : la laïcité y est bien malmenée : anti-avortement, sexisme, inégalités filles-garçons, homophobie, catéchèse obligatoires, propos complotistes.  La ministre sera-t-elle impartiale face à cette enquête ? On attend. Et comment prétendre défendre l’école publique et laïque lorsqu’on est incapable d’y scolariser ses propres enfants ?! La nouvelle ministre correspond à une longue liste de ministres de l’EN complètement déconnecté·es des personnels et de leur réalité quotidienne. En effet d’autres ministres avant elle furent concernés par cette contradiction plus que choquante : Fillon, Blanquer, Ndiaye ainsi qu’Attal. Ils et elles ne viennent pas de l’école publique, pourtant meilleure que le privé à moyens égaux. 

Confrontée par un journaliste de Mediapart, AOC a immédiatement répondu en se posant en victime et en fustigeant les supposées absences de cours dans les établissements publics de sa circonscription et s’est posée en mère courage attestant que ses enfants seraient ainsi en sécurité, avec des amis et bénéficiant d’enseignements fondamentaux exigeants, attaquant au passage une école publique précise. Pourtant il y a plus d’absences dans le secteur privé que dans la fonction publique.. Se présentant comme soi-disant « frustrée par des paquets d’heures non remplacées », AOC a prétendu qu’elle « avait fait un choix, comme des centaines de milliers de familles ». Selon Libération, c’est en fait faux : la professeure des écoles n’a pas été absente durant le seul semestre de scolarisation de son aîné… C’est donc bien un mensonge et un choix qui est celui du contournement de la carte scolaire et donc du contournement de l’égalité et de la mixité sociale. La ministre s’est également prétendue « stigmatisée » par ce choix et s’est ainsi placée en victime d’une polémique qui n’aurait pas lieu d’être. Devant la colère suscitée et légitime d’une profession exsangue, elle s’est rendue à l’école Littré sous les huées. 

Elle doit démissionner !

Pour nous il ne s’agit pas d’une polémique mais une preuve supplémentaire du mépris total qu’exerce la bourgeoisie sur le monde de l’école publique et l’entre-soi rigoureusement construit. Cette affaire d’une école publique fustigée est révélatrice du fait  cette bourgeoisie a méticuleusement détruit le service public d’éducation tout en subventionnant sans état d’âme l’enseignement privé et en y plaçant ses enfants. Le non remplacement des professeurs correspond à des choix budgétaires, inutile de feindre l’étonnement. De plus c’est une position très conservatrice qui se pose là : il s’agit de stigmatiser les fonctionnaires, de les faire passer pour absentéistes et privilégiés pour mieux détruire le service public d’enseignement. 

Et pourtant le service public d’enseignement est un enjeu crucial d’égalité et de démocratisation scolaire. C’est pourquoi nous exigeons des moyens depuis des années : nous demandons pour commencer un plan massif d’urgence : créations de postes, augmentations des salaires. Nous demandons moins de dividendes et plus de services publics : de l’argent il y en a, dans les poches du grand patronat ! 

Rappelons aussi que nous refusons que l’argent public serve à subventionner l’école de ceux qui contournent le système impunément !

La CNT-SO revendique un financement public exclusivement en direction des établissements scolaires, universitaires et de formation continue publics et la transformation des établissements privés qui en font la demande en établissements publics déconfessionnalisés. Notre organisation combat depuis toujours pour une école gratuite pour tous·tes, du primaire à l’université.

En grève le 1er février et après on continue ! 

Les DGH arrivent dans les collèges et c’est encore une saignée. Il faut aussi abandonner les groupes de niveaux.

Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école : la grève du 1er février doit être massive et être une première étape.

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Motion de la RIS intersyndicale du 13 contre les évaluations d’écoles

Motion adoptée à l’unanimité des 105 participantEs à la RIS intersyndicale FSU-SNUipp 13, Snudi-FO 13, CGT’Éduc’action 13, SUD éducation 13, CNT-SO 13 contre les évaluations d’écoles

Face à la tentative ministérielle d’imposer la mise en place d’évaluations d’école à la rentrée 2023 et les années suivantes dans les écoles des Bouches-du-Rhône

Considérant que :

– Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto- évaluer » ?

– Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine

– Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

– Les rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe, communiqués à la municipalité et aux représentant·es de parents permettraient à ces derniers de comparer, classer et s’ingérer dans le fonctionnement des écoles. Cela pourrait remettre en cause le cadre national de l’Ecole publique et notre statut avec la multiplication de projets territoriaux imposés à chaque école dans la droite ligne de l’expérimentation « Marseille en Grand ». 

Il s’agit clairement d’un nouvel outil dans la politique managériale et néolibérale du président Macron, au même titre que les contrats d’accompagnement, les « écoles du futur », les cités éducatives, … ; nouvel outil qui ressemble dangereusement à un audit d’entreprise. Ce dispositif pourrait conduire à des dérives clientélistes et des pressions sur les personnels, avec un risque d’aboutir à une politique de contractualisation pluriannuelle.

• De plus, l’évaluation d’école serait une nouvelle mission supplémentaire et chronophage qui vient s’ajouter aux charges déjà excessives contenues ou non dans les 108h de nos Obligations Réglementaires de Service. Et si des aménagements existent (6h prises sur les animations pédagogiques dans les BdR par exemple) ils ne remettent pas en cause la logique de new management public au cœur de ces évaluations et ils affectent le droit statutaire à la formation déjà réduit pour un dispositif qui n’est utile ni aux personnels, ni aux élèves ni aux écoles. Pour tout cela, les évaluations d’école doivent être abandonnées

Les 105 participantEs, de 65 écoles, réunis lors de la RIS intersyndicale organisée par le SNUDI-FO 13, le SNUipp-FSU 13, la CGT Éduc’action 13, la CNT-SO 13 et SUD éducation 13 demandent l’abandon des évaluations d’écoles et invitent les équipes à refuser de s’y engager en adoptant une motion en conseil des maîtres, motion qui sera portée à la Direction académique par les organisations syndicales lors d’une prochaine audience.

Au lieu de ces évaluations d’écoles chronophages et néfastes, nous demandons en priorité des moyens humains et que les équipes puissent disposer des 108 heures sans pression et sans injonction hiérarchique.

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Expérimentation de l’uniforme à l’école : encore un gadget réactionnaire du ministre !

Après ses propositions du « Choc des Savoirs » pour lesquelles il est allé puiser dans les programmes de la droite et de l’extrême droite, le ministre poursuit sa fuite en avant réactionnaire en proposant une expérimentation de l’uniforme à l’École. Après avoir pilonné le collège unique (qu’il renomme d’ailleurs « collège uniforme ») toute la semaine, voilà que Gabriel Attal ressort le marronnier du conservatisme.

Masquer les inégalités ?

Ne nous laissons pas berner par ce type de proposition, la lutte contre les inégalités est souvent l’argument utilisé par les conservateurs. Pourtant, ce gouvernement applique une politique qui creuse sans interruption les inégalités, il s’agit donc d’une « mesure paravent » pour les masquer et envoyer toujours davantage de clins d’œil à l’extrême droite. Si le classement Pisa possède une vertu, c’est celle de démontrer que notre école brille par sa grande capacité à trier les élèves en fonction de leurs classes sociales. Aussi, pour lutter vraiment contre les inégalités, battons nous pour un vrai plan d’urgence et une véritable politique d’éducation prioritaire : donnons plus à celles et ceux qui ont toujours moins !

Une mise au pas de la jeunesse

Par cette proposition le ministre montre également une volonté d’enrégimenter une jeunesse qui n’a pourtant rien demandé. Tout cela fait écho au Service National Universel, singeant l’ancien service militaire, que le gouvernement désire rendre obligatoire. Pour l’instant il n’y aurait que des pantalons, polos et pulls de prévus, cela interroge sur l’absence de jupe ou de robe et les normes de genre imposées.  A l’âge où les personnalités se forgent et où beaucoup de jeunes construisent leur individualité, le gouvernement montre un visage violent et réactionnaire pour satisfaire un électorat bourgeois vieillissant et nostalgique d’une France mythifiée (non l’uniforme n’a jamais existé en France !). On peut d’ailleurs s’interroger sur la suite : si les élèves doivent porter un uniforme pourquoi on n’obligerait pas les personnels à faire de même ?

Ce que prévoit Gabriel Attal

La dite expérimentation doit débuter en septembre 2024 et concernera les collectivités se portant volontaires (on peut s’attendre à celles dirigées par la droite et l’extrême droite). Ces expérimentations votées en conseil d’administration et en conseil des écoles (ou pas !) seront limitées car une partie sera financée par l’État et l’autre par les collectivités, tout le monde va donc payer ce délire conservateur par l’impôt. 

Selon des études américaines, l’uniforme scolaire n’aurait pas d’impact réel sur l’assiduité des élèves ou le climat scolaire. La classe sociale se voit toujours, dans l’usure des uniformes ou pas. Les familles, en premier lieu les femmes avec les inégalités de genre, seront impactées car il faudra organiser la gestion de ce linge (lessives…)  Le ministre assure que l’expérimentation sera suivie par une « commission scientifique », on peut s’interroger sur son rôle, sa composition et ses méthodes. Nous ne sommes pas dupes, l’évaluation sera sans doute une vraie mascarade.

Contre l’uniformisation de la jeunesse, commençons immédiatement à nous mobiliser :

– Servons-nous des instances (conseils d’administration, conseil d’école) pour montrer notre opposition

– Commençons dès maintenant à élaborer notre argumentaire pour convaincre nos collègues

Toutes et tous ensemble, élèves, personnels et parents d’élèves, refusons l’uniforme !

Notre école n’est pas celle de la soumission ni de l’obéissance, ni de la mise au pas mais celle de l’émancipation et de l’épanouissement individuel et collectif. Pour une école égalitaire et démocratique, nous refusons une jeunesse uniforme !

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« Choc des savoirs » – École d’Attal : école du tri social !

Le 5 décembre, Gabriel Attal a annoncé des mesures pour la rentrée 2024, puis 2025. Ces mesures dites « choc des savoirs » sont violentes pour les élèves et pour les personnels : elles attaquent la promesse d’une transformation sociale, le principe de l’égalité du collège pour tous et toutes ainsi que la démocratisation scolaire. 

 Une contre-réforme électoraliste

Après des années de contre-réformes et de coupes budgétaires contre le service public d’enseignement, il est évident que celui-ci ne peut qu’être fragilisé. Ce sont les politiques libérales qui sont évaluées par les tests divers et variés et qui montrent leur échec. Gabriel Attal choisit donc de détruire davantage l’école. Derrière ces mesures dites « Choc des savoirs », ce sont des suppressions d’heures et de postes qui sont à venir comme les précédentes réformes. Il est aussi à prévoir une uniformisation des pratiques, une perte de la liberté pédagogique. Cette contre-réforme du collège d’Attal, à rebours des besoins actuels de l’école publique, est un signal électoraliste pour séduire la droite et l’extrême-droite qui saluent d’ores et déjà ce projet réactionnaire, proche du leur. 

 Une attaque contre l’école égalitaire    

Ce qu’impose le ministre ne correspond pas du tout aux besoins du collège pour tous et toutes (ni du lycée général du lycée professionnel et de l’école primaire concernés au dernier moment). La mesure phare du ministre sont les groupes de niveaux dits « flexibles » en français et en mathématiques tout au long du collège. Il ne s’agit pas de groupes de remédiation mais de remise en cause du groupe-classe.  Déjà expérimenté au lycée de façon catastrophique, l’éclatement du groupe-classe augmente la solitude des enseignant.es qui n’auront plus d’équipe pédagogique et accentue aussi celle des élèves, sans groupe classe de référence.  Ces groupes de niveaux accentueront les inégalités scolaires et le déterminisme social, comme largement démontré dans les recherches et études officielles. Ces groupes de niveaux ne marchent pas et on le sait ! En effet les groupes de niveaux découragent les plus faibles et déclenche la compétition mortifère pour les « bons » élèves en accentuant la pression. Au lycée la disparition du groupe-classe a montré sa maltraitance envers élèves et enseignant·es. 

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, et rejettent encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, les compétences sociales évaluées, chacun et chacune sera cruellement responsable de sa réussite ou de son échec.  

Et pour en rajouter à l’échec de la réforme du lycée par Blanquer, le ministre Attal veut créer une épreuve anticipée de mathématiques en première, ce qui supprimera des heures en terminales et stressera encore davantage les élèves et enseignant.es. Le ministre fait des effets d’annonce démagogiques comme les manuels labellisés supposément garants de qualité ou la remise en cause du correctif académique, mis en place par Blanquer lui-même pour le bac, ce qui ne changera pas la nécessaire harmonisation pour le bac et le brevet. 

Le choc du mépris

 Ces mesures sont méprisantes car elles laissent à penser, par la formule « le choc des savoirs », que jusqu’à présent, les programmes n’étaient pas exigeants. De bout en bout ce sont des mesures autoritaires et rétrogrades : les langues vivantes et leur enseignement sont décriées par le ministre et sont par exemple soumises à des contraintes de contenus rigides, tout comme les mathématiques avec la méthode dite « Singapour », pays renommé pour la pression scolaire et sociale sur ses élèves qui pousse certain.es au suicide.  L’école primaire serait aussi assujettie à des manuels standardisés et aseptisés. Les mathématiques et les fractions enseignées encore plus tôt, mettront en difficulté les élèves et les personnels enseignants.  

Des conditions de travail dégradées, un collège abimé    

Les groupes de niveaux, tels que prévus par le ministre rappelle les classes de niveaux d’avant 1975 et vont se heurter à la réalité de terrain : Il est certain que ces groupes se feront à moyens constants, seront rigides et figés. Il sera trop compliqué de faire passer les élèves d’un groupe à l’autre. C’est méconnaitre le fonctionnement d’un établissement scolaire. Il risque de plus d’y avoir un reploiement des heures postes. Le ministre décrète créer des milliers de postes…or il en supprime par ailleurs 2000, et les concours ne recrutent plus. Les heures nécessaires à plus de groupes seront prises sur la marge horaire de l’établissement aux autres disciplines comme les sciences, les langues, la technologie. Des matières deviendront optionnelles pour les élèves en difficulté qui feraient davantage de français et de mathématiques, sabrant la culture générale et polytechnique nécessaires à tous et toutes. Des heures en arts plastiques, éducation musicale, EPS seraient alors supprimées. Toutes les matières seront en fait impactées. Le collège se trouverait désorganisé et les personnels mis en concurrence car les groupes de niveaux et les marges horaires vont être des enjeux de pouvoir dans les équipes et pour les directions. Ces dernières vont se retrouver avec des emplois du temps infaisables comme au lycée.  

Le collège à deux vitesses pour une société à deux vitesses     

Un groupe-classe pour bien fonctionner doit être hétérogène avec une émulation entre élèves qui est essentielle et une mixité sociale garante de tolérance. Or le collège sera au rabais pour certain·es et c’est scandaleux de réduire le collège aux fondamentaux pour les élèves les plus en difficulté : va-t-on vers un retour au certificat d’études avec une sortie du système scolaire à 14-15 ans ?  Certaines mesures en appellent pourtant supposément à la modernité comme le recours à l’intelligence artificielle or, c’est un blanc-seing donné aux entreprises et lobbies privés. C’est également une honte que le ministre estime que l’IA puisse servir de remédiation, c’est leurrer les élèves et leur famille et c’est cautionner l’idée que des professeurs puissent être remplacé.es par des algorithmes.  Et quid de la santé des élèves, toujours plus exposés aux écrans ?  

Les parents risquent de déchanter quand leur enfant ne sera pas dans le groupe de niveau escompté et seront tentés d’influencer les enseignant.es ou les directions. Ce système laissera de côté les parents et leurs enfants peu en connivence avec le système scolaire. 

Le décrochage institutionnalisé et des classes ghetto

Le brevet deviendrait une condition pour passer au lycée, ce qui pose question de la place dans les classes pour les redoublant.es l’année suivante, ou de classes prépa lycée qui seraient créées en lycée pour 10 à 20 % des élèves de 3ème, sans parler du risque de décrochage. Est-ce à dire que c’est un calcul cynique du ministre de laisser de côté sciemment des jeunes ? La logique répressive poussera ensuite l’Etat à stigmatiser et punir ces familles de décrocheurs et décrocheuses, famille souvent monoparentale d’ailleurs. Le redoublement n’arrangera rien et cette mesure a largement montré son échec. En tout cas cela n’apaisera en rien un climat social déjà tendu et dégradé. De même l’inclusion tant vantée par Blanquer prend l’eau et devient un projet d’exclusion avec Attal. On peut se demander s’il n’y aura pas des groupes de niveaux profilés  » élèves en situation de handicap »… sans AESH puisque supposément en petits effectifs. De toutes façon, il y aura des classes « ghetto » et une relégation sociale qui accentuera les discriminations et tous les stéréotypes qui les nourrissent.  Ce projet est inégalitaire et violent.  

Gabriel Attal poursuit la casse du lycée professionnel 

Au niveau du lycée professionnel, le « choc des savoirs » c’est moins d’enseignements et moins d’école pour les élèves. C’est plutôt « le choc de moins de savoirs » ! Au programme, c’est une année de terminale Bac Pro complètement désorganisée, avec des parcours différenciés, une augmentation artificielle des cours, car l’année s’effectuera sur 22 semaines et non plus 26. Le français et les mathématiques seraient enseignés en groupes à effectifs réduits, mais à moyens constants évidemment. Les personnels de la voie professionnelle seront d’ailleurs en grève le 12 décembre pour dénoncer ces dernières mesures, et de manière générale l’ensemble des attaques contre la voie professionnelle (menace sur le statut, soumission aux intérêts du patronat, menace sur certaines filières… voir notre appel sur notre site). 

Un projet d’école du tri scolaire et social à combattre    

Il n’y a aucun lieu de se réjouir de ces mesures du « Choc des savoirs » : ces mesures sont un mépris pour les élèves les plus éloignés de la scolarité par leur milieu social, pour rejeter encore davantage les classes populaires vers leur assignation sociale. Comme les parcours seront individualisés, chacun et chacune sera responsable de sa réussite ou de son échec.  

Nos élèves et les personnels d’enseignement ont besoin de mieux, de plus mais surtout d’une école où les personnels sont revalorisés et où les usager·ères sont considéré·es. C’est une école du tri et de la sélection qui se dessine là, une école sélective, l’école d’Attal c’est l’école du capital. 

Prenons en main notre outil de travail et refusons de nous laisser imposer ces mesures anti-pédagogiques, méprisantes et autoritaires !

Refusons la casse du collège pour toutes et tous, refusons la casse du lycée professionnel, refusons la mise au pas. Mobilisons-nous pour un plan d’urgence pour l’école et construisons un mouvement massif et unitaire de grève. 

 Opposons au projet Attal « le choc de la lutte » !

 

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Lycée pro – Projet d’organisation de la terminale bac pro : attention danger !

Le ministère vient de dévoiler un projet d’organisation pour la terminale bac pro à compter de la prochaine rentrée. Rien de nouveau : c’est une énième attaque en règle contre le lycée pro, ses élèves et ses personnels.

L’organisation prévue par le ministère

En terminale le parcours en commun stopperait dès le mois de mars. Pas de PFMP (Période de Formation en Milieu Professionnel) sur cette période mais les élèves passeront les épreuves des disciplines en CCF (Contrôle en cours de Formation, qui concerne les maths-sciences, LV1 et LV2, arts appliqués, EPS). En mars le ministère impose ce sur quoi il vient de renoncer pour le lycée général et technique : les épreuves anticipées (épreuves ponctuelles de français, histoire-géo-emc, éco-gestion, éco-droit).

Les élèves auraient 6 semaines de PFMP d’avril à mai. Ils passeraient en suite les épreuves ponctuelles en enseignement professionnel, ainsi que les derniers CCF de ces disciplines.

L’individualisation des parcours avec au choix sur la période mai-juin : un parcours PFMP (6 semaines supplémentaires) ou un parcours poursuite d’études (travail sur les compétences psychosociales, consolidation des fondamentaux, méthodologie).

Début juillet, les élèves passeraient l’oral du chef-d’œuvre et les épreuves de PSE.

Des conséquences néfastes pour les élèves…

Ce que propose le ministère, c’est à nouveau une diminution des enseignements ! Avec la gratification des PFMP, on peut logiquement imaginer qu’une majorité d’élèves choisirait le parcours insertion professionnelle avec les 6 semaines de PFMP supplémentaires. A nouveau c’est moins d’école pour les élèves les plus fragiles scolairement. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

Eloigné·es du lycée avec stages d’avril à mai, accolés à des vacances scolaires, les élèves passeraient leurs épreuves professionnelles sans préparation. Ils passeraient leurs oraux de chef-d’œuvre et l’épreuve de PSE en juillet alors que les cours auraient cessé en mars… On ne pourrait pas faire mieux pour accentuer le décrochage scolaire et entraîner une baisse de la réussite aux examens…

et pour les personnels !

La période d’avril à mai ressemblerait à un véritable calvaire pour les personnels devant certifier à tour de bras les élèves des LP, ceux·celles des CFA, tout en assurant le suivi et en évaluant les élèves en PFMP. Concernant la grille horaire, le ministère souhaite augmenter le volume annuel de certaines disciplines (français, maths, histoire-géo-emc), mais au final il s’agirait de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Calendrier bouleversé, individualisation des parcours des élèves… C’est à nouveau l’annualisation du temps de travail des PLP qui apparaît à l’horizon.

Organisons la riposte !

Alignement de l’offre de formation sur les besoins du patronat local, toujours plus d’entreprise comme solution aux problèmes… Le lycée pro est dans le viseur : défendons-le ! Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Côté personnels : véritables plan sociaux en perspective avec la fermeture de filières, reconversions forcées, attaque sur le statut et annualisation…

Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et celle de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !

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Attaque d’Arras : communiqué de la fédération CNT-SO Éducation & Recherche

C’est avec tristesse et colère que nous apprenons la mort, sous les coups de couteau, de Dominique Bernard, enseignant à Arras, presque 3 ans, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty. Notre fédération adresse ses pensées les plus fraternelles à ses proches, à ses collègues et élèves. Nous adressons aussi tout notre soutien aux autres personnels, de l’E.N et territoriaux, blessés dans l’attaque.

A ce stade, toute la lumière n’est pas encore faite sur l’attaque mais il semble bien que notre collègue n’ait pas été visé lui-même mais plutôt que cela soit la communauté éducative dans son ensemble. Ce crime est probablement lié au fanatisme religieux, dans un climat tendu marqué par la guerre de Gaza.

Nous sommes en colère parce que l’Éducation Nationale et ses personnels ont volontairement été placés, au centre d’instrumentalisations idéologiques et politiciennes sur les questions religieuses. Nous ne nions pas être confronté régulièrement au conservatisme ou à l’obscurantisme religieux mais dans la plupart des cas, nous pouvons y répondre avec les outils des pédagogues : le dialogue et le raisonnement. A contrario, les polémiques stériles et aux relents racistes comme celle sur l’abaya à la rentrée, n’ont d’autres buts que d’alimenter les agendas politiciens du gouvernement ou de l’extrême-droite. En attisant les tensions et le ressentiment, elles mettent tous les personnels en danger.

Nous sommes en colère mais déterminé·es à ne pas céder un pouce des principes qui sont les nôtres en tant que travailleur·euses de l’Éducation et syndicalistes, nous reproduirons ici les mots que nous écrivions après l’assassinat de Samuel Paty :

« Il nous semble évident que le métier d’enseignant·e doit permettre aux élèves de s’éveiller à l’esprit critique car il est une des conditions de l’élaboration du savoir et une des voies de l’émancipation. Nous ne devons pas céder aux menaces qui pèsent sur la liberté pédagogique, ni à la peur du danger de mort qui pourrait frapper les enseignant·es, mais continuer à défendre une pédagogie active qui encourage la réflexion collective et la pensée critique. Nous devons continuer à défendre l’école comme un lieu d’ouverture à tous les savoirs et refuser l’obscurantisme. Nous devons continuer à promouvoir une école qui soit un lieu de débat, parfois de controverse autour des savoirs, mais refuser qu’elle devienne le champs de bataille de l’autoritarisme et du terrorisme. »

Encore une fois, ne laissons pas les forces réactionnaires semer le poison de la division et du racisme. La terreur ne se combat pas à coups de menton ou bien en pointant du doigt des minorités. Elle se combat par la solidarité.

Nous prenons acte du temps banalisé concédé par le ministre mais déplorons qu’il ne concerne que le secondaire. Utilisons-le pour nous concerter et décider collectivement. Notre fédération soutiendra les mobilisations des personnels et appelle à participer aux rassemblements unitaires organisés dans les prochains jours.

Syndicalistes, nous pensons toujours plus fermement aujourd’hui que c’est en construisant un projet collectif émancipateur, porteur de progrès pour tous·tes, que nous ferons reculer l’obscurantisme et toutes les idéologies de haine.

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La voie pro dans le viseur, défendons-la !

Cette année scolaire sera décisive pour l’avenir du lycée professionnel. C’est tout simplement l’existence de l’enseignement public professionnel qui est menacé. Pour le président Macron, (et pour d’autres, voir le rapport accablant pondu dernièrement par l’entourage de Valérie Pécresse qui se positionne sur un programme de régionalisation encore plus libéral et un LP inféodé au patronat), la difficulté d’embauche pour les jeunes c’est la faute du lycée professionnel et son organisation. La solution aux problèmes ? L’entreprise, toujours plus d’entreprise…

Côté (dégradation des) conditions de travail, les fameux pactes ont été proposés aux personnels. Même si le ministère a reculé sur l’insécabilité du pacte en LP, nous continuons de dénoncer cette politique du « travailler plus pour gagner plus ». Le pacte représente également le bras armé de la réforme mortifère de la voie pro : les missions supplémentaires sont en lien direct avec la « Transformation » de la voie pro. Le pacte c’est la dégradation de nos conditions de travail, la casse des enseignements et de la solidarité entre les collègues. Refusons-le !

Sensée lutter contre le décrochage scolaire, la rémunération des PFMP (les « stages ») sera à la charge de l’État. Le patronat n’aura donc pas à mettre la main à la poche : c’est tout bénef ! Pour les élèves en première année de CAP 2 ans le forfait journalier s’élève à 10 € pour un montant annuel maximum de 350 €, pour un élève de terminale Bac Pro le forfait journalier s’élève à 20 € pour un montant annuel maximum de 800 €. Rappelons que les PFMP sont des périodes de formation et non pas des périodes de travail ! Nous pouvons aussi affirmer que le gouvernement crée une nouvelle catégorie de sous-travailleur·euses pauvres, payé·es 1,4 € l’heure. En marche vers la casses des salaires !

Le Bureau des Entreprises fait également son apparition cette année. On retrouve à nouveau le mantra du gouvernement, « renforcer le lien avec le monde de l’entreprise ». Le BDE pose plusieurs problèmes : recrutement extérieur, flou des missions, empiètement sur les missions du DDFPT et de leurs adjoint·es, risque d’ingérence dans le pédagogique, financement qui repose sur un montage qui s’apparente à du bricolage…

Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir « un passage républicain pour toute une génération ». La Macronie veut toujours généraliser le SNU ! Dès cette rentrée, le ministère lance les labels « classes et lycées engagés » avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. On manque de moyens humains et matériels pour nos élèves mais le gouvernement est prêt à débourser 2 milliards par an pour le SNU ! Pour la CNT-SO,ce projet vise clairement une militarisation rampante de la société et la promotion d’une idéologie « réac-publicaine » chez les jeunes. Avec le SNU on est loin des classes vertes : salut au drapeau, uniforme, marche au pas, bourrage de crâne… Rappelons que ces séjours sont régulièrement épinglés pour leur caractère maltraitant pour les jeunes : encadrement défaillant, accidents, traitements dégradants… Refusons cette politique militariste ! Non au SNU ! Oui à l’éducation à la paix !

Parmi les points qui n’ont pas pu être appliqués à partir de cette anneé mais qui vont entrer en vigueur à partir de la prochaine rentrée figure l’augmentation des PFMP de 50 % pour les élèves de Terminale qui ne souhaitent pas poursuivre après le diplome. A moins de bouleverser, le reste de l’année, les obligations de service des personnels et le volume hebdomadaire de cours, les enseignements vont diminuer, rendant caducs les référentiels actuels. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

Nous rappelons également que le ministère souhaite faire passer certaines épreuves du bac pro plus tôt dans l’année. On a observé les effets catastrophiques d’une telle mesure dans les voies générale et technologique il y a quelques temps. Alors que la lutte contre le décrochage scolaire est censée être une priorité, bonne idée…

Organisons la riposte ! Le gouvernement vise à terme la casse totale de l’enseignement public professionnel avec sa « Transformation ». En alignant l’offre de formation sur les besoins du patronats locaux, on transforme nos élèves en simple chair à patron. Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Côté personnels : véritables plan sociaux en perspective avec la fermeture de filières, reconversions forcées, attaque sur le statut et annualisation…

Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et celle de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !

A la CNT-SO nous pensons également qu’il faut transformer le lycée pro. Il faut retrouver les heures d’enseignement perdues avec les contre-réformes récentes. Il faut en finir avec l’individualisation des parcours. Même si nous combattons la soumission des LP aux besoins des patronats locaux, une réflexion sur la valorisation des formations est nécessaires : il faut développer des filières liées aux enjeux environnementaux et sociaux contemporains. Tout doit être fait pour encourager la poursuite et la réussite d’études. Il faut tout mettre en œuvre pour dégenrer les formations et combattre la reproduction des stéréotypes de genre.Si le lycée pro doit former les adultes de demain aux univers professionnels, tout comme elle doit donner à tous·tes les « humanités » dont ils et elles ont besoins ! Les élèves de LP ont également le droit (besoin) de philosopher, composer, admirer…