Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Pour un vendredi 13 qui fasse vraiment peur au patronat et à l’État !

Ce vendredi 13 octobre, l’intersyndicale appelle à une journée de mobilisation et de manifestation partout en France. La CNT-SO ne relaiera pas cet appel qui ne nous semble pas être à la hauteur des enjeux actuels pour les travailleur·euses. 

Pourtant l’urgence sociale est bien là ! 

Les travailleur·euses sont toujours aussi lourdement impacté·es par l’inflation et la vie chère (alimentation, énergie, logement…). Les salaires ne suivent pas : dans le privé où les minimas de nombreuses conventions sont perpétuellement rattrapés par le SMIC ; dans le public où la revalorisation du point d’indice cet été, reste toujours nettement en dessous de l’inflation.

Au contraire, les français les plus fortunés ont considérablement augmenté leurs richesses. Les cours boursiers, les profits des entreprises et dividendes des actionnaires sont en hausse record.

Ce n’est pas simplement une question de « pouvoir d’achat » mais de répartition égalitaire des richesses. Ces masses d’argent, c’est l’exploitation de notre travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) alors que nous venons de subir une nouvelle régression majeure sur la protection sociale avec la retraite à 64 ans et que de nouvelles régressions se profilent : restrictions sur les droits à l’assurance chômage, travail gratuit imposé aux bénéficiaires du RSA, baisse de prise en charge par la Sécu….

Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…). Ces politiques doivent cesser pour permettre de sortir les services publics des logiques d’austérité et revaloriser leurs agent·es.

Construire les conditions du rapport de force

Pour inverser le rapport de force défavorable aux travailleur·euses, il faut savoir se remettre en question et réfléchir à de nouvelles stratégies. Ce n’est pas ce que fait l’intersyndicale avec l’appel à une journée isolée de témoignage et sans grève massive, la veille du week-end. La radicalisation du pouvoir nous a montré que la solution n’est pas non plus dans la reprise du « dialogue social » qui n’est là que pour amuser la galerie.

Résister est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Ces derniers mois, nous avons aussi vu le patronat reculer face aux luttes locales (salaires, emplois…). Nous ne serons fort·es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail. 

Ce travail de terrain doit être l’objectif de notre classe pour les mois à venir. Dans nos entreprises ou services, multiplions les conflits pour nos conditions de travail et pour nos salaires. Fédérons nos luttes et auto-organisons-nous à la base pour faire monter un mouvement social avec un seul cap : la répartition égalitaire des richesses et du travail.

Avec la CNT-SO, on revendique :

  • Une hausse générale des salaires avec échelle mobile en proportion du SMIC revalorisé.
  • Une hausse des pensions et minimas sociaux indexée sur l’inflation. Une hausse du point d’indice de la fonction publique à hauteur de l’inflation et la revalorisation des grilles indiciaires. Le plafonnement des hauts salaires.
  • La diminution du temps de travail, à salaire égal.
  • L’arrêt des politiques, notamment fiscales, au bénéfice des plus riches et des entreprises.
  • L’État d’urgence social : blocage des loyers, des prix des produits de 1ère nécessité et des factures énergétiques.
  • L’abandon de la réforme des retraites 2023 et de toutes les contre-réformes depuis 1993

Nos galères ne viennent pas de nulle part, elles sont le fruit du système économique capitaliste, prédateur et inégalitaire. Notre classe doit s’en émanciper en défendant un projet de transformation sociale égalitaire et autogestionnaire.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

La voie pro dans le viseur, défendons-la !

Cette année scolaire sera décisive pour l’avenir du lycée professionnel. C’est tout simplement l’existence de l’enseignement public professionnel qui est menacé. Pour le président Macron, (et pour d’autres, voir le rapport accablant pondu dernièrement par l’entourage de Valérie Pécresse qui se positionne sur un programme de régionalisation encore plus libéral et un LP inféodé au patronat), la difficulté d’embauche pour les jeunes c’est la faute du lycée professionnel et son organisation. La solution aux problèmes ? L’entreprise, toujours plus d’entreprise…

Côté (dégradation des) conditions de travail, les fameux pactes ont été proposés aux personnels. Même si le ministère a reculé sur l’insécabilité du pacte en LP, nous continuons de dénoncer cette politique du « travailler plus pour gagner plus ». Le pacte représente également le bras armé de la réforme mortifère de la voie pro : les missions supplémentaires sont en lien direct avec la « Transformation » de la voie pro. Le pacte c’est la dégradation de nos conditions de travail, la casse des enseignements et de la solidarité entre les collègues. Refusons-le !

Sensée lutter contre le décrochage scolaire, la rémunération des PFMP (les « stages ») sera à la charge de l’État. Le patronat n’aura donc pas à mettre la main à la poche : c’est tout bénef ! Pour les élèves en première année de CAP 2 ans le forfait journalier s’élève à 10 € pour un montant annuel maximum de 350 €, pour un élève de terminale Bac Pro le forfait journalier s’élève à 20 € pour un montant annuel maximum de 800 €. Rappelons que les PFMP sont des périodes de formation et non pas des périodes de travail ! Nous pouvons aussi affirmer que le gouvernement crée une nouvelle catégorie de sous-travailleur·euses pauvres, payé·es 1,4 € l’heure. En marche vers la casses des salaires !

Le Bureau des Entreprises fait également son apparition cette année. On retrouve à nouveau le mantra du gouvernement, « renforcer le lien avec le monde de l’entreprise ». Le BDE pose plusieurs problèmes : recrutement extérieur, flou des missions, empiètement sur les missions du DDFPT et de leurs adjoint·es, risque d’ingérence dans le pédagogique, financement qui repose sur un montage qui s’apparente à du bricolage…

Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir « un passage républicain pour toute une génération ». La Macronie veut toujours généraliser le SNU ! Dès cette rentrée, le ministère lance les labels « classes et lycées engagés » avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. On manque de moyens humains et matériels pour nos élèves mais le gouvernement est prêt à débourser 2 milliards par an pour le SNU ! Pour la CNT-SO,ce projet vise clairement une militarisation rampante de la société et la promotion d’une idéologie « réac-publicaine » chez les jeunes. Avec le SNU on est loin des classes vertes : salut au drapeau, uniforme, marche au pas, bourrage de crâne… Rappelons que ces séjours sont régulièrement épinglés pour leur caractère maltraitant pour les jeunes : encadrement défaillant, accidents, traitements dégradants… Refusons cette politique militariste ! Non au SNU ! Oui à l’éducation à la paix !

Parmi les points qui n’ont pas pu être appliqués à partir de cette anneé mais qui vont entrer en vigueur à partir de la prochaine rentrée figure l’augmentation des PFMP de 50 % pour les élèves de Terminale qui ne souhaitent pas poursuivre après le diplome. A moins de bouleverser, le reste de l’année, les obligations de service des personnels et le volume hebdomadaire de cours, les enseignements vont diminuer, rendant caducs les référentiels actuels. C’est une perte de savoirs et de savoir-faire pour des élèves majoritairement issu·es de milieux défavorisés qui se voient encore davantage assigné·es aux études courtes sans possibilité de poursuite ou de reprise future d’études supérieures.

Nous rappelons également que le ministère souhaite faire passer certaines épreuves du bac pro plus tôt dans l’année. On a observé les effets catastrophiques d’une telle mesure dans les voies générale et technologique il y a quelques temps. Alors que la lutte contre le décrochage scolaire est censée être une priorité, bonne idée…

Organisons la riposte ! Le gouvernement vise à terme la casse totale de l’enseignement public professionnel avec sa « Transformation ». En alignant l’offre de formation sur les besoins du patronats locaux, on transforme nos élèves en simple chair à patron. Le gouvernement assume avec cynisme sa rupture avec le projet égalitaire de l’institution : le LP comme lieu d’émancipation des enfants de la classe ouvrière, avec possibilités de choix de formation, de poursuite d’étude. Côté personnels : véritables plan sociaux en perspective avec la fermeture de filières, reconversions forcées, attaque sur le statut et annualisation…

Mobilisons-nous pour obtenir l’abrogation des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et celle de Parcoursup, pour obtenir des moyens matériels et humains, pour la hausse des salaires de l’ensemble des personnels, une hausse non conditionnée à des tâches supplémentaires !

A la CNT-SO nous pensons également qu’il faut transformer le lycée pro. Il faut retrouver les heures d’enseignement perdues avec les contre-réformes récentes. Il faut en finir avec l’individualisation des parcours. Même si nous combattons la soumission des LP aux besoins des patronats locaux, une réflexion sur la valorisation des formations est nécessaires : il faut développer des filières liées aux enjeux environnementaux et sociaux contemporains. Tout doit être fait pour encourager la poursuite et la réussite d’études. Il faut tout mettre en œuvre pour dégenrer les formations et combattre la reproduction des stéréotypes de genre.Si le lycée pro doit former les adultes de demain aux univers professionnels, tout comme elle doit donner à tous·tes les « humanités » dont ils et elles ont besoins ! Les élèves de LP ont également le droit (besoin) de philosopher, composer, admirer…

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Auto-évaluation, piège à … ? Auto-évaluation des établissements : anti-boîte à outils

L’auto-évaluation des établissements est vendue comme un outil vertueux de retour sur les pratiques, où personnels et usager·ères auraient enfin leur mot à dire sur le fonctionnement des établissements scolaires. C’est en fait un outil de contrôle et une pièce maîtresse des attaques libérales et managériales contre l’école publique. Nous appelons les personnels à s’y opposer collectivement. Petit guide pratique…

L’évaluation des établissements – kézako ?

Depuis 2020, chaque année, 20% des établissements du second degré doivent désormais se soumettre à un processus d’évaluation. Depuis 2022, cela s’applique aussi aux établissements du premier degré. Ce processus d’évaluation est fixé par des documents, établis par le Conseil d’évaluation de l’école (CEE). La direction de ce comité dit indépendant est assurée par une personnalité directement nommée par le Président de la République (à ce jour, Daniel Auverlot, ancien recteur de l’académie de Créteil) et il compte quatorze membres : des représentant·es du Ministère de l’Education Nationale, des « personnalités qualifiées » et des parlementaires (on notera la présence Cécile Rilhac, autrice de la loi du même nom sur les directions d’école, que nous combattons).

Ce processus d’évaluation se déroule en deux étapes : une phase interne, dite d’« auto-évaluation » au sein de l’établissement, puis une phase externe menée par des personnes extérieures à l’établissement, le plus souvent issues de notre hiérarchie. « L’auto-évaluation » dépend des modalités internes proposées par les chefs d’établissements (commissions etc.). Mais elle s’appuie principalement sur des outils normés et orientés (questionnaires, « boîte à outils »…), élaborés par le Conseil d’évaluation, auxquels répondent les élèves, les parents d’élèves, le personnel de l’établissement. Dans un deuxième temps, « le regard extérieur d’évaluateurs » compile les questionnaires et évalue sur cette base l’établissement, avant de venir présenter leur synthèse.

Les cycles d’auto-évaluation ont une durée de cinq ans, calquée sur celle des projets d’école ou d’établissement, dont ils sont censés être un point d’appui à la réalisation. 20% des établissements sont concernés chaque année. Nous sommes donc amenés à subir ce processus lourd tous les cinq ans.

A en croire le CEE et le ministère, tout ce processus est conçu comme un « mécanisme d’apprentissage collectif » : « l’établissement s’approprie la démarche, interroge son organisation et ses actions pédagogiques ».

Alors, laisse-t-on enfin la parole aux concerné·es ? Le ministère reconnaît-il enfin l’expertise des personnel·les de terrain ? Loin de là!

Le CEE – une instance politique et hors-sol

Le Conseil d’évaluation de l’école qui pilote les modalités et traitement des retours des établissements se réclame d’une transparence et d’une indépendance au-dessus de tout soupçon. Pourtant, les quatorze membres qui constituent le CEE sont dans une grande majorité désignés par des responsables politiques et les autres ont une forte proximité avec des instances privées. Dans tous les cas, le retour du terrain n’est aucunement relayé : aucun·e enseignant·e du premier ou du second degré en activité n’y figure.

Des outils d’évaluation orientés

Les outils proposés par le CEE sont très problématiques et révélateurs des objectifs réels de cette évaluation.

Les questionnaires

Prenons l’exemple des questionnaires à destination des professeurs, parents et élèves. Comme tous les écrits de type sondage, ils proposent des questions et des réponses fermées et orientées. Aucun espace pour des réponses ouvertes qui permettraient de nuancer, d’apporter des éclairages ou éventuellement de critiquer l’institution. Ces questionnaires ne laissent pas de place au dialogue et réduisent des expériences complexes et variées à des réponses stéréotypées. Quel poids peut avoir une auto-évaluation qui ne propose qu’un miroir déformant de la réalité que nous vivons au quotidien ?

Les questionnaires pour les élèves et les parents relèvent carrément de l’enquête de satisfaction. Sont-ils « pas du tout satisfait » ou « très satisfait » des contenus pédagogiques apportés ? A quand le boîtier pour voter avec un smiley à la fin de chaque cours ?

Les questionnaires à destination des personnels mettent en œuvre une rhétorique (pas si) subtile qui vise à renverser les responsabilités, et à faire porter le poids de manquements de l’institution sur les équipes éducatives : pourquoi nous demander si nous travaillons en groupe alors que les dotations dans le second degré les font disparaître depuis des années ? Pourquoi nous interroger sur la fréquence de notre travail avec les RASED dans le premier degré alors que les politiques ministérielles les ont considérablement diminuées ? Pourquoi insister sur nos pratiques informatiques quand la dotation informatique est très variable selon les collectivités de rattachement ? On y trouve également des questions intrusives sur les pratiques pédagogiques. Ce flicage déguisé est d’autant plus problématique que les données sont collectées sans demande de consentement, et sans transparence quant à leur utilisation.

Pour autant nous ne refusons pas de revenir sur nos pratiques pédagogiques, ni de partager ces expériences avec nos collègues ou d’autres observateurs dans une pratique collégiale. Mais difficile de ne pas voir autre chose que de la poudre aux yeux dans cette démarche qui « laisse la parole aux acteurs » mais fait soigneusement l’impasse sur la question des moyens. S’il faut faire un diagnostic des dysfonctionnements de l’éducation nationale, les enseignant·es le font déjà depuis des années. Ce qu’il nous faut, c’est un large investissement dans nos locaux et des moyens humains et techniques !

A contrario de ce processus normatif et managérial, nous avons besoin d’un renforcement des pratiques coopératives et collégiales dans la gestion et l’organisation pédagogique. La CNT-SO revendique pour tous·tes l’intégration dans nos services d’espaces de concertation pédagogiques, de retour de pratique et une vraie formation continue. Construisons collectivement une pédagogie au service de l’émancipation de nos élèves !

Questionnaires – morceaux choisis

Tu es élève ?

« Sur une échelle de 1 (très mauvais) à 5 (très bon) comment estimes-tu le soutien des enseignants ? »

« La quantité de travail de travail est selon toi : pas assez grande/bonne/trop grande ? »

Tu es prof ?

« Au cours des douze derniers mois, à quelle fréquence avez-vous :

– échangé entre enseignants d’une même classe pour fixer des objectifs ou méthodes communes ? – mis en place des projets avec des partenaires extérieurs ? »

Les « boîtes à outils »

Le CEE propose également des « boîte à outils », qui proposent « des pistes de réflexion et de questionnement ». Il s’agit d’un dispositif fourre-tout où le pédagogique, le structurel, les « ressources humaines » ou encore les relations avec la hiérarchie sont allégrement mélangées. Mais le détail des « questionnements » proposés nous éclaire sur l’objectif.

Dans la boîte à outils à destination du premier degré, on retrouve par exemple de nombreux indicateurs correspondant aux politiques ministérielles auxquelles nous nous sommes opposées ces dernières années : évaluations nationales normées, adhésions à des dispositifs ministériels aujourd’hui intégrés dans le PACTE : stage de réussite, vacances apprenantes…

Dans le secondaire, il est recommandé d’étudier le dialogue social au sein de l’établissement, en observant « la mobilisation de l’heure de vie syndicale » et en proposant une « appréciation sur sa qualité et son impact ». On conseille également d’observer les absences des personnels ou les « protocoles de d’organisation pour assurer la continuité de l’enseignement », au cœur du nouveau dispositif managérial du PACTE.

Il s’agit dont clairement de fournir aux chef·fes d’établissement un réserve d’outils managériaux et d’axes de contrôle des personnel·les.

Une nouvelle étape dans la managérialisation de l’éducation

Cette influence de la culture managériale est évidente dans les documents d’appui proposés par le CEE, avec des glossaires qui virent à la caricature de la novlangue technocratique ! On y distingue « efficience » et « efficacité », on y parle « reddition de comptes », « cahier des charges », de « démarche d’assurance qualité » et « triangulation ».

On y trouve des perles comme ce schéma qui résume la démarche de l’évaluation :

Alors, on pourrait voir toute la démarche comme un dispositif pompeux, mais au final, un peu inoffensif : basé sur le volontariat, non contraignant. Tous les documents du CEE le répètent : l’évaluation « n’a pas vocation à normer ». Un éléphant qui accoucherait d’une souris ?

Mais il ne faut pas se méprendre. Le vocabulaire, les concepts clefs de l’évaluation font écho à ceux utilisés dans de nombreux dispositifs récents de mise en concurrence des établissements, qui ont eux des conséquences claires en termes de salaires ou de moyens mis à disposition des établissements.

  • La loi Rilhac introduisant une autorité fonctionnelle des directions d’école et un entretien d’évaluation portant sur « la mission spécifique de directeur d’école et sur ses conditions d’exercice », tous les 3 à 5 ans, au même rythme que l’auto-évaluation…
  • La part modulable de la prime REP+ dans les collèges
  • Les CLA dans les lycées
  • Les postes à profil de plus en plus souvent imposés dans les primaires REP+
  • Et tout dernièrement, le « Pacte »

Tout cela signe une individualisation des carrières des personnels et une autonomisation croissante des établissements, dans un climat de concurrence pour les moyens et rémunérations, aboutissant à un système éducatif à plusieurs vitesses. Nous devons articuler cette lutte à celle contre toutes les dérives managériales de l’école et en particulier contre le Pacte, dont les « briques » reprennent de nombreux points de l’auto-évaluation.

Comment on résiste ?

  • On boycotte ! Un rappel simple : cette concertation se fait sur la base du volontariat : aucun·e chef·fe ne peut vous imposer de remplir un questionnaire d’évaluation. Refusons ces outils biaisés et leur logique pernicieuse.
  • On détourne ! Utilisons les temps de concertation prévus pour l’évaluation comme des moments pour faire remonter nos vraies revendications, des moyens et des postes, un allégement de nos services afin de dégager plus de temps de concertation pédagogique !
  • On mobilise ses instances ! Dans le premier degré, gardons la primauté des prises de décision au sein des conseils des maître·sses et du conseil d’école. Dans le second degré, les établissements disposent d’instances de représentation aux attributions précises, sur lesquelles le dispositif d’évaluation tente d’empiéter. Plutôt que des questionnaires fourre-tout venus d’un conseil hors-sol, réclamons des temps de concertation au sein de nos instances : CHS, CVL, CVC…

Ne cédons pas aux pressions culpabilisantes venues d’en haut ! Nous ne refusons pas la concertation, nous ne refusons pas de réfléchir à nos pratiques. Nous refusons de le faire sur la base d’un outil managérial dont le sous-texte fait porter des dysfonctionnements systémiques sur les personnels. La CNT-SO revendique un grand plan d’urgence pour l’école et de vrais moyens, humains et matériels. « N’autre école » nous la voulons émancipatrice, égalitaire, réellement inclusive.

—-

« Il n’y a pas d’évaluation purement « scientifique » des établissements scolaires. L’évaluation d’un établissement est une pratique sociale qui consiste à construire une représentation de sa valeur par rapport à d’autres établissements comparables, à une norme abstraite ou à des objectifs choisis ou assignés. Certes, l’évaluation peut emprunter à la méthode scientifique une partie de ses instruments, de ses démarches, de sa rigueur. Elle se pare alors d’une rationalité, donc d’une légitimité qui, en apparence, accroissent sa neutralité. Ce qui sert, qu’on le veuille ou non, les intérêts des acteurs auxquels une représentation réputée « inattaquable » de la réalité donne des arguments supplémentaires. »

L’évaluation des établissements scolaires, un nouvel avatar de l’illusion scientiste ?, Philippe Perrenoud, 1994

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

AESH : face au mépris, toutes et tous en grève le 3 octobre 2023 !

La lutte des AESH continue ! Elle continue car en ce qui concerne les salaires, statuts et conditions de travail, le compte n’y est toujours pas !

La nouvelle grille de rémunération (indice à 366), la revalarosation de 1,5% au 1er juillet 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an, la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle ne suffiront pas à vivre dignement en période d’inflation et de vie chère.

Les craintes sont nombreuses et légitimes depuis les annonces de Macron sur une éventuelle fusion des métiers AED et AESH avec la création d’un statut d’ARE. Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail.

Le ministère fait de l’inclusion à l’école une priorité parait-il. Nous répondons qu’accompagner les élèves les plus fragiles c’est un vrai métier et ça nécessite des moyens ! Les PIAL permettent de regrouper moins de personnels qu’on peut ainsi flexibiliser au maximum. Les personnels accompagnants devraient avant tout s’inscrire dans le temps et sur des lieux bien définis : nous voulons le retour de l’accompagnement individuel.

Seule la lutte paie !

Après les mobilisations (notamment par la grève) de ces dernières années, nous avons obtenu la CDIsation des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Ne nous arrêtons pas là ! Il faut continuer le combat pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes ! 

Avec la CNT-SO, ensemble nous revendiquons :

Un véritable statut de la fonction publique. La titularisation sans condition d’ancienneté, ni de nationalité de tous·tes les AESH.

Une augmentation des salaires. La garantie de l’accès aux mêmes primes que les autres personnels.

Des créations de postes à hauteur des besoins pour répondre aux enjeux d’une politique pour une école vraiment inclusive. La création de postes de remplacant·es.

La garantie d’un temps plein si désiré. Un temps plein équivalent à 24 h d’accompagnement.

L’abandon des PIAL et du principe de mutualisation.

Des formations qualifiantes : en initiale, et, par la suite, en continue sur le temps de travail.

La création de places et de postes dans les établissements médico-sociaux à hauteur des besoins.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Sur le temps scolaire comme en dehors : non à la militarisation de la jeunesse !

Le 19 septembre, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du Service national Universel l’a réaffirmé par voie médiatique : le SNU doit devenir «un passage républicain pour toute une génération». La Macronie veut toujours généraliser le SNU !

Derrière les phrases creuses de Prisca Thévenot, sur la supposée « perte des repères » de la jeunesse et la « cohésion nationale », pas d’annonces concrètes ni de calendrier de la future obligation. Pour l’instant, le SNU garder sa formule actuelle qui peine toujours autant à susciter l’adhésion de la jeunesse (moins de 50 000 volontaires sur 800 000 jeunes éligibles). Face à ce désintérêt, c’est bien par le biais de l’Éducation Nationale que le gouvernement cherche à imposer le dispositif !

Laissons la jeunesse libre de ses engagements !

Dès cette rentrée, le ministère lance les labels « classes et lycées engagés » avec des appels à candidature jusqu’au 20 octobre. Ce label sera attribué, après examen par des commissions académiques, à des classes de seconde et de première année de CAP. Le label « lycée engagé » pourra aussi être attribué à des établissements qui feront de l’engagement un axe central de leur projet d’établissement et comporteront au moins deux « classes engagées ». Les projets pourront être renouvelés sur 3 ans.

Le ministère enrobe en faisant porter les projets sur les thématiques larges : « défense et mémoire, sport et Jeux olympiques et paralympiques, environnement, résilience et prévention des risques » et en s’appuyant sur des dispositifs pédagogiques existants. Pourtant l’objectif est bien de faire passer le SNU : « L’intégration du séjour de cohésion du service national universel (SNU)  sera une des constituantes et un pilier du projet pédagogique de la classe engagée ».

Le SNU se déroule en 3 phases, ce stage de cohésion de 12 jours est la première d’entre elles (voir encadré). Pour l’instant il se déroulait pendant les vacances, avec les classes engagées, il se déroulera sur le temps scolaire dès mars 2024 ! Dans sa FaQ sur le dispositif, le ministère précise que la participation des élèves sera volontaire comme pour « les voyages scolaires» … Voyages scolaires ? Comparaison malheureuse… Avec le SNU, nous sommes loin des classes vertes : lever à 06h30 et coucher à 22h30, salut au drapeau, Marseillaise, port de l’uniforme, marche au pas, bourrage de crâne sur l’engagement et la citoyenneté du point de vue de l’État… Rappelons que ces séjours sont régulièrement épinglés pour leur caractère maltraitant pour les jeunes : encadrement défaillant, accidents, traitements dégradants…

Les enseignant·es qui se prêteraient au jeu de la militarisation de la jeunesse seront rémunéré·es via le Pacte au titre de la « coordination et de l’innovation pédagogique »... !

Nous appelons les personnels à refuser ces dispositifs, à les bloquer dans les instances des établissements, tout comme les « classes défense » déjà existantes en lien avec armées ou Police.

De l’argent il y en a… pour mettre la jeunesse au pas !

La montée en puissance du SNU va mobiliser des centaines de structures d’accueil, monopoliser les financements et les emplois dans l’animation et l’éducation populaire et impacter l’année scolaire des élèves de lycée.

Il est aussi coûteux… Alors que l’École, la recherche, l’animation et l’éducation populaire, et de manière générale les services publics, subissent depuis des années l’austérité et les baisses de moyens, le gouvernement serait prêt à sortir 2 milliards par an pour le SNU ! Dans l’éducation, on supprime des postes, on ferme des classes, mais pour soumettre la jeunesse, Macron et sa clique savent desserrer les cordons de la bourse.

Ce projet vise clairement une militarisation rampante de la société et la promotion d’une idéologie « réac-publicaine » chez les jeunes.

Le SNU va servir de rabattage pour les « métiers en uniforme », une de ses finalité étant le recrutement de réservistes… Ce n’est pas anodin, dans le climat actuel de tensions internationales alors que les guerres impérialistes font des ravages aux quatre coins du monde  !  Le gouvernement multiplie les actions renforçant l’armée dans la société. Le SNU est concomitant du projet de hausse considérable du budget des Armées (+30 % pour atteindre 413 milliards pour 2024-2030) dans une nouvelle course mondiale aux armements. 

Nous continuons à dénoncer cette volonté de mise au pas et de militarisation de la jeunesse, ce gaspillage de moyens qui pourraient servir à l’éducation, la recherche et à l’éducation populaire. Bloquons le SNU !

Refusons cette politique militariste !
Non au SNU ! Oui à l’éducation à la paix !
Pour un monde débarrassé du poison patriotique, des guerres et des frontières !

Le SNU c’est :
  • Un stage dit de « cohésion » de 12 jours dans des « centres SNU » en dehors du département d’origine, sur temps ou hors temps scolaire.

  • Une période de travail gratuit de 84 heures dite « d’intérêt général ».

  • Un engagement volontaire de 3 mois et la possibilité d’intégrer une « réserve en uniforme » (armée, gendarmerie, protection civile…).

Source : Note de service du 23-6-2023

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

Pas de justice, pas de paix ! Marchons massivement le 23 septembre !

La CNT-SO appelle à rejoindre les marches unitaires du 23 septembre 2023, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques.

Après la mort de Nahel, la litanie des morts ou blessés graves par la Police ne s’est pas arrêtée : Mohamed, Aymen, Hedi, Sefa… Le profil récurrent des victimes, de jeunes hommes issus des milieux populaires et identifiés comme franco-maghrebins ou afropéens, ne laisse pas de doute sur le caractère raciste de ces violences.

Il n’y a ni bavure ni acte isolé. La série actuelle est directement liée à l’évolution législative depuis Hollande et Cazeneuve, en 2017, qui permet encore davantage aux forces de l’ordre d’user de leurs armes notamment dans le cas des fameux «refus d’obtempérer». Elle tient aussi largement de la culture de l’impunité, de la violence et du racisme qui prospère dans les rangs de la Police, couverte par les institutions, une mafia syndicale grandement acquise à l’extrême-droite et le déni protecteur d’une large partie de la classe politique.

Nous ne nous faisons pas d’illusion sur l’institution policière, il s’agit bien d’une question systémique. Les pratiques racistes et discriminatoires (contrôles au faciès…), les violences et crimes, le plus souvent impunis, se perpétuent sur des décennies et s’inscrivent dans une histoire douloureuse de chasse aux étranger·ères, aujourd’hui les sans-papiers, hier républicain·nes espagnols, juifs·ves, indépendantistes algérien·nes…

Le contexte actuel est ainsi fortement marqué par la répression et criminalisation de plus en plus brutale des luttes sociales. Face à une forte contestation sociale (gilets jaunes, mouvements de grèves, activisme écologiste…), l’État a volontairement lâché la bride à sa Police qui exerce sa violence sans retenue (mutilations, décès…). La réponse aux révoltes populaires de juillet a été d’une extrême brutalité : répression indistincte par des unités militarisés comme le RAID, justice expéditive…

Là encore, pas question de bavures individuelles, la violence est systémique ! Qu’on lui colle l’adjectif « républicaine » n’y change rien, pour l’État, la fonction primordiale de la police n’est pas de protéger la population mais de la contrôler et de la réprimer si besoin, au service d’un ordre social inégalitaire.

Le bloc bourgeois au pouvoir se radicalise rapidement en restreignant les libertés publiques et en organisant une société de la surveillance. Des mouvements sociaux massifs comme « les soulèvements de la terre » sont menacés d’interdiction, les militant-es anticapitalistes et écologistes sont associé·es au terrorisme… Suite au mouvement des retraites, ce sont des centaines de syndicalistes qui sont inquiété·es par des procédures judiciaires ou disciplinaires sur leur lieu de travail. Cet autoritarisme doit être fermement combattu !

Le bloc bourgeois se rapproche de plus en plus de l’extrême-droite, alors que des milices fascistes agissent impunément dans les rues et que la mafia syndicale policière appelle à la guerre civile. Le mouvement social doit réagir massivement ! Soyons nombreux et nombreuses pour dénoncer la surenchère sécuritaire, libérale et raciste !

Au-delà de la question de l’institution policière et de l’État, racisme et discriminations sont à combattre dans l’ensemble de la société notamment dans le monde du travail, qui demeure notre champ d’action principal en tant qu’organisation syndicale.

Discriminations à l’embauche et freins dans les carrières, sur-représentation dans les métiers précaires, facteur aggravant de harcèlement par les hiérarchies… le racisme systémique ne s’arrête pas aux portes des entreprises ! Largement documenté et reconnu pour la première fois dans un jugement du Conseil de Prud’hommes de Paris du 17 décembre 2019, il doit être combattu sans relâche : nous nous y engageons.

L’exploitation raciste des sans-papiers est massive dans des activités économiques essentielles : nettoyage, commerce, manutention, BTP, livraison, agriculture… Ce sont des dizaines de milliers de travailleurs·euses exclu·es du droit du travail, des droits sociaux et cantonné·es aux pires conditions d’existence notamment pour le logement. C’est pourquoi nous nous mobilisons avec nos camarades sans-papiers pour la régularisation et l’égalité des droits !

Instrumentalisé par l’extrême droite et les politiciens de tout bord, le racisme alimente les divisions de la classe ouvrière, pour le plus grand bénéfice de la classe dominante. C’est une composante majeure du système d’exploitation et de domination capitaliste.
Le syndicalisme regroupe tous les travailleur·euses sans distinctions, c’est pourquoi notre combat de classe est antiraciste et que nous militons pour une transformation sociale qui tourne le dos à l’exploitation économique et à toutes les dominations. Construisons ensemble ce projet émancipateur pour notre classe, basé sur l’égalité réelle, économique et sociale, la démocratie directe et l’autogestion.

Catégories
Premiere Page Vie scolaire - AESH

ASSISTANT·ES D’ÉDUCATION : FACE AU MÉPRIS, S’ORGANISER ET LUTTER !

Sous-payé·es, souvent méprisé·es, nous, personnels de vie scolaire (AED, AP, APS), sommes pourtant indispensables au fonctionnement des établissements scolaires. Mauvaise paie, CDD, pression des chefs : notre situation nous rappelle chaque jour que notre ministère se comporte comme n’importe quel autre employeur… Stop au mépris et à l’exploitation ! Les personnels de « vie sco » se rebiffent et ces dernières années les grève se sont multipliées, tout comme les collectifs locaux de lutte, notre participation au mouvement contre la retraite Macron a été forte.

La précarité comme norme et une charge de travail de plus en plus lourde

Les moyens baissent pour l’Education et donc les dotations pour les services de vie scolaire également. Notre charge de travail s’accentue. Trop souvent nous subissons pression, mépris et chaque fin d’année rime avec peur du non-renouvellement. Les récentes déclarations du gouvernement sur la création d’un nouveau métier fusionnant les missions des AED et des AESH (Accompagnant·e de Réussite Educative) ne laissent rien présager de bon…

Salaires, primes, CDI : le compte n’y est pas !

Avec un salaire à peine au-dessus du SMIC nous subissons de plein fouet l’inflation et les galères de la vie chère. A propos des primes REP et REP+ si nous exerçons dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire nous touchons une prime, mais celle-ci, tout comme pour nos collègues AESH, est inférieure à celle touchée par les autres professions !

Nous avons à présent accès au CDI mais n’oublions pas que rien n’oblige les directions à le proposer ! Basé sur un indice majoré 362, le salaire mensuel brut d’un AED en CDI dépasse à peine SMIC…

Soyons une force collective ! Organisons-nous, regroupons-nous, syndiquons-nous ! Luttons pour améliorer nos conditions de travail et pour des salaires dignes.

Avec la CNT-Solidarité Ouvrière nous revendiquons :

  • la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire ;
  • l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ; un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit 1870 euros nets, primes et indemnités comprises) ;
  • l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+) ;
  • la baisse du temps de travail, pour un temps plein à 32h ;
  • le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique ;
  • la création de brigades de remplacement ;
  • l’accès à une formation initiale et continue, sur le temps de service ;
  • le droit à la mobilité, inter-académique et intra-académique.

Retrouvez notre guide d’autodéfense syndicale ici : le contrat de travail, le salaire, les droits des personnels… toutes les infos pour vous y voir plus clair.

Catégories
Actualités - Luttes Premiere Page

L’Éducation dans le viseur… S’organiser, se syndiquer pour résister !

L’Éducation dans le viseur… S’organiser, se syndiquer pour résister !

Nous avons changé de ministre cet été mais pas vraiment de politique. Gabriel Attal, dans la lignée de ses prédécesseurs, va poursuivre la ligne Macron : un libéralisme managérial de plus en plus autoritaire et réactionnaire. La polémique sur les abayas est un nouveau signe de ce raidissement « réac-publicain » et d’un alignement de la Macronie avec les droites les plus extrêmes. Ce contre-feu masque mal une énième rentrée dégradée et de nouvelles attaques sur l’École publique, ses personnels et usager·ères.

Le choc d’attractivité et la revalorisation du métier d’enseignant·e ont fait pschitt

Comme l’an passé, ce sont plus de 3000 postes non pourvus après concours, sans parler des 1500 suppressions de postes. La précarisation continue avec le recours aux contractuel·les pour boucher les trous.

Les revalorisations annoncées sont bien éloignées de la promesse de campagne de Macron des 10% d’augmentation. Cela ne permettra même pas de compenser l’inflation y compris après le dégel du point d’indice de juillet. Les revalorisations « socle » ne concernent que les enseignant·es, CPE et PSY-EN en excluant toutes les autres catégories de personnel, pourtant les plus bas salaires du ministère !

Une autre part des revalorisations sont conditionnées à des tâches supplémentaires : le fameux pacte. Nous ne voulons pas travailler plus, notre charge de travail est suffisamment élevée, mais une augmentation sans conditions des salaires ! Le pacte va nous mettre en concurrence. C’est un énième outil pour une gestion managériale et libérale de l’École et de ses personnels ! Nous appelons à le refuser collectivement !

La charge contre le service public d’Éducation continue

Désormais doté d’une « autorité » sur tous les personnels avec le décret d’application de la loi Rilhac, les directions d’école prennent le chemin d’une hiérarchie intermédiaire à contrario de la culture collégiale des écoles. Déjà, les directions vont être un rouage essentiel dans la mise en place du pacte, en lien avec les IEN, assurant le recensement des volontaires puis jouant un rôle dans le contrôle de l’exercice de ces missions et des éventuels ajustements en cours d’année.

Dans le secondaire, le collège unique est dans le viseur du ministère. Les premières mesures (suppression de la technologie et heures de soutien en 6ème via le pacte) ont été prises comme d’habitude très tardivement et de manière désorganisée. Dada de Macron, la « découverte des métiers » dès la 5ème est lancée, dans les mêmes conditions, alors qu’il y a d’autres priorités pour nos élèves.

Au lycée, devant la débâcle provoquée par Blanquer et son Bac, G. Attal recule sur les épreuves de spécialités replacées en juin, sur les attendus pour l’épreuve de français en première et réintroduit les mathématiques pour tous·tes. Que de temps perdu pour enfin prendre en compte nos alertes ! N’oublions pas surtout qu’il conserve l’essentiel : la désorganisation et l’’absurdité de la réforme Blanquer du lycée, calibrée pour ParcourSup et qui reste à combattre.

Avec la « réforme » du lycée professionnel Macron ouvre un nouveau front dans sa guerre menée contre les pauvres. Un objectif prioritaire : fournir davantage de main d’œuvre à bas coût et assurer plus de profits aux patrons. Ce qui se dessine à l’horizon c’est aussi un véritable plan social pour les personnels avec la suppression de filières qui ne présenteraient pas assez de débouchés.

Le précariat reste trop souvent la norme pour beaucoup de personnels et les annonces récentes concernant une éventuelle fusion des métiers AESH et AED ne peuvent que laisser présager le pire en matière de conditions de travail.

Un raidissement autoritaire et réactionnaire

G. Attal en est l’incarnation parfaite. Rappelons qu’il est à l’initiative du SNU, projet de militarisation de la jeunesse que Macron voudrait voir généraliser. Nous appelons les personnels à résister à la mise en place des séjours de « cohésion » sacrifiant 2 semaines de cours en seconde.

Proposition d’expérimentation de l’uniforme, chasse aux tenues dites « musulmanes » sous prétexte d’une vision dévoyée de la laïcité, discours sur le rétablissement de l’autorité, refonte de l’EMC vue comme une réponse aux révoltes des quartiers populaires… Le ministre est à l’image de la bourgeoisie radicalisée au pouvoir qui s’hybride de plus en plus avec l’extrême droite.

L’autoritarisme frappe aussi les personnels avec une multiplication de sanctions contre celles et ceux qui résistent : mutation dans l’intérêt du service, licenciement..

Reprendre le chemin collectif

Le tableau est sombre mais résister à ce rouleau compresseur est possible ! Malgré ses limites, le mouvement des retraites nous a montré que l’on pouvait faire vaciller ce pouvoir fragile. Nous ne serons fort·es que collectivement : cela passe par une re-syndicalisation massive et l’ancrage de l’auto-organisation partout dans nos lieux de travail. Il faudra aussi innover et dépasser les grèves ritualisées dans les grandes centrales.

Organisons-nous et mobilisons-nous pour un autre projet éducatif. « N’autre école », nous la voulons émancipatrice, égalitaire, réellement inclusive !

Avec la CNT-SO nous revendiquons dans l’immédiat :

– l’abandon de la réforme des retraites ;

– la hausse générale des salaires de l’ensemble des personnels. Cette hausse de la rémunération doit concerner tous les personnels et elle ne doit pas être conditionnée à « des tâches nouvelles » ;

– des mesures en faveur de l’égalité femmes/hommes ;

– l’égalité de traitement face aux primes (REP/REP+…) pour tous les personnels ;

– L’indexation du point d’indice sur l’indice des prix à la consommation ;

– la fin du précariat dans l’Éducation nationale (contractualisation croissante…) ;

– l’abandon de l’ensemble des contre-réformes scolaires de l’ère Macron et la fin de Parcoursup ;

– un plan d’urgence pour l’Éducation ;

– l’abandon de Service National Universel.

Catégories
AED - ASH Premiere Page

Guide d’autodéfense syndicale pour les Assistant·es d’Éducation

Sous-payé·es, souvent méprisé·es, les personnels de vie scolaire (AED, AP, APS) sont pourtant indispensables au fonctionnement des établissements scolaires. Mauvaise paie, CDD, pression des chefs : la situation des AED nous rappelle chaque jour que notre ministère se comporte comme n’importe quel autre employeur… Stop au mépris et à l’exploitation ! Les personnels de « vie sco » se rebiffent et ces dernières années les grève se sont multipliées, tout comme les collectifs locaux de lutte.

Vous trouverez ici le guide d’autodéfense syndicale de la CNT-SO pour y voir plus clair avec son contrat de travail, ses droits…

Sommaire :

1 – Nos revendications

2 – Le contrat de travail

2.1 – Conditions de recrutement

2.2 – Contenu du contrat et avenant

2.3 – Période d’essai

2.4 – Durée du contrat

2.5 – Renouvellement (ou non)

2.6 – CDIsation

2.7 – Démission et licenciement

2.8 – Prime de précarité

3 – Les obligations de service

3.1 – Missions

3.2 – Temps de travail

3.3 – Service

3.4 – Heures supplémentaires

4 – Rémunération

4.1 – Salaire

4.2 – Indemnités

4.3 – Primes REP/REP+

4.4 – Entretien professionnel

5 – Formation

6 – Suspension et procédure disciplinaire

7 – Congés maladie et accidents du travail

8 – Congés liés à la parentalité

9 – Autorisations d’absence

10 – Droit syndical

11 – Textes de références

1 – Nos revendications

1 – Nos revendications

La CNT-Solidarité Ouvrière revendique :

  • la titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous·tes les AED dans un corps de fonctionnaire par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire ;
  • l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ; un salaire minimum à 2200 euros bruts ( soit 1870 euros nets, primes et indemnités comprises) ;
  • l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+) ;
  • la baisse du temps de travail, pour un temps plein à 32h ;
  • le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique ;
  • la création de brigades de remplacement ;
  • l’accès à une formation initiale et continue, sur le temps de service ;
  • le droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.

2 – Le contrat de travail

Article L916‑1 du Code de l’éducation

Décret n°86 – 83 du 17 janvier 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux agents contractuels de l’Etat

Décret n°2003 – 484 du 6 juin 2003 fixant les conditions de recrutement et d’emploi des assistants d’éducation

Circulaire n°2003 – 092 du 11 juin 2003 relative aux assistants d’éducation

Circulaire n°2008 – 108 du 21 août 2008 relative aux assistants d’éducation (AED & AP)

Circulaire n°2006 – 065 du 5 avril 2006 relative aux assistants pédagogiques

Circulaire n°2012 – 136 du 29 août 2012 relative aux assistants chargés de prévention et de sécurité

Code du travail L1242-12 à L1242-13 : forme, contenu et transmission du contrat

2.1 – Pour être recruté·e il faut remplir certaines conditions :

  • être titulaire d’un diplôme de niveau 4, baccalauréat ou équivalent
  • pour certaines missions, comme celle d’assistant·e pédagogique (AP) ou assistant·e chargé·e de prévention et de sécurité (APS), il faut pouvoir justifier un niveau bac+2
  • pour travailler en internat, il faut avoir au moins 20 ans
  • jouir de ses droits civiques
  • ne pas avoir d’inscription au bulletin n°2 du casier judiciaire qui soient incompatibles avec l’exercice des fonctions.

2.2 – Il faut bien vérifier que sur le contrat figurent :

  • les dates de début et de fin du contrat
  • le lieu d’exercice des missions
  • le nombre d’heures travaillées (par exemple en quotité, en volume annuel, en temps hebdomadaire)
  • la période de référence (36 à 39 semaines)
  • l’indice de rémunération
  • les missions (surveillance et encadrement des élèves en externat, en internat, assistance pédagogique…)
  • la durée de la période d’essai s’il s’agit de votre premier contrat
  • le droit à congés annuels pris en période de vacances scolaires.

Le contrat doit être signé par vous et par le·la chef·fe d’établissement dans les 48 heures après la prise de poste. Il doit vous être transmis au plus tard dans les 2 jours ouvrables après le recrutement.

Avenant au contrat

Tout modification du contrat (avenant au contrat de travail) doit être faite par écrit, signée par les deux parties. Cet avenant peut modifier des éléments dits substantiels (quotité de travail, missions). Le·la chef·fe doit adresser la proposition par lettre recommandée avec accusé de réception ou la remettre en mains propres contre signature d’un récépissé.

2.3 – La période d’essai

Remarque : elle n’est pas obligatoire mais est quasi systématiquement appliquée.

Elle ne doit pas dépasser 1/12 de la durée du contrat. Elle peut être renouvelée, si cette possibilité figure dans votre contrat, et ce renouvellement doit vous être notifié par écrit.

Il n’y a pas de période d’essai lors du renouvellement du CDD ou du passage en CDI.

2.4. – La durée du contrat

Normalement les AED peuvent être recruté·es avec des CDD de 1 à 3 ans, renouvelables en CDD dans la limite de 6 ans. Dans les faits, les CDD de 2 ou 3 ans sont extrêmement rares !

Il est possible d’avoir un contrat plus court (en cas de remplacement en cours d’année).

Au-delà des 6 années de CDD, le contrat doit être renouvelé en CDI.

2.5 – Le renouvellement (ou non)

La direction doit respecter un préavis pour vous notifier le renouvellement ou non renouvellement : si vous avez moins de 6 mois d’ancienneté, le délai de prévenance est de 8 jours, si vous avez une ancienneté comprise entre 6 mois et 2 ans, le délai de prévenance est d’un mois, si vous avec une ancienneté supérieure ou égale à 2 ans, le délai de prévenance est de 2 mois.

Remarque : votre ancienneté se calcule en prenant en compte l’ensemble de vos contrats, même s’il existe une interruption inférieure à 4 mois entre 2 contrats.

Si les chef·fes vous propose le renouvellement, vous avez 8 jours pour leur donner votre réponse.

Le renouvellement n’est pas de droit et les chef·fes n’ont pas à motivé formellement le refus de renouvellement, mais ils·elles doivent tout de même le justifier par le fameux « intérêt du service » ou par « l’insuffisance professionnelle de l’agent ». Si vous avez 3 ans ou plus d’ancienneté, un entretien préalable au non-renouvellement est obligatoire (vous devez être convoqué·e par écrit). (Remarque : il ne s’agit pas de l’entretien professionnel).

Faites-vous accompagner par un·e représentant·e syndical·e ! Dans tous les cas, ne restez pas isolé·e, il faut organiser la riposte collective (équipe vie scolaire, enseignant·es, collectifs de lutte AED locaux, etc.

En cas de non-renouvellement par la direction, l’AED a droit à l’allocation de retour à l’emploi. Attention : si vous notifier par écrit votre refus du renouvellement, il y a risque de ne pas pouvoir prétendre à l’ARE.

2.6 – Le CDI

A la fin des 6 années de CDD, la CDIsation est possible. On calcule l’ancienneté avec l’ensemble des contrats AED (qu’importe l’établissement et même s’il y a une pause entre 2 contrats). Il n’y a pas de proposition systématique de CDI, c’est à vous de faire la demande avant l’échéance des 6 ans, le·la chef·fe a 3 mois pour donner sa réponse. La notification de sa décision doit être précédée d’un entretien, le refus de renouveler le contrat en CDI doit être argumenté. C’est à vous de justifier votre ancienneté.

Le salaire est fixé en fonction de sa quotité de service et débute à l’indice majoré 352 (brut 398).

La rémunération fera l’objet au moins tous les 3 ans d’un réexamen après un entretien professionnel.

En CDI, l’AED n’a plus le droit au crédit d’heures de formation.

2.7 – La démission, le licenciement

Pour démissionner, il faut informer votre employeur par écrit (courrier recommandé avec accusé de réception) en respectant un délai de préavis (8 jours pour une ancienneté inférieure à 6 mois, 1 mois pour une ancienneté comprise entre 6 mois et 2 ans, 2 mois à partir de 2 ans d’ancienneté). Vous recevez par la suite une attestation employeur. Vous ne pouvez pas prétendre à l’ARE.

La direction doit vous convoquer à un entretien préalable. Allez-y accompagné·e !

Sauf durant la période d’essai ou pour abandon de poste, la direction est obligée de solliciter la Commission consultative paritaire (CCP) si elle souhaite vous licencier pour faute, insuffisance professionnelle ou inaptitude physique.

ARE : vous y avez droit (sous certaines conditions), sauf en cas d’abandon de poste.

Dans tous les cas, ne restez pas isolé·e, contactez un représentant·e syndical·e !

Un·e AED ne peut être licencié·e s’il·elle est enceinte, en congé de maternité, de paternité ou d’adoption pendant une période de 4 semaines suivant la fin du congés.

2.8 – Prime de précarité

Depuis le 1er janvier 2021, sous certaines conditions, en cas de non-renouvellement, les AED ont droit à l’indemnité de fin de contrat dans la fonction publique (si la durée totale de son contrat n’a pas dépassé 1 an). Cette prime équivaut à 10 % du salaire brut total perçu pendant la totalité du contrat.

3 – Les obligations de service

3.1 – Les missions

Dans le 1er degré, les AED, en appui à l’équipe éducative et sous l’autorité du·de la directeur·trice d’école, participent :

  • à la surveillance des élèves pendant le temps scolaire
  • à l’encadrement des sorties scolaires
  • l’animation de la bibliothèque
  • à l’étude
  • à l’encadrement des activités culturelles et sportives

Dans le second degré, sous l’autorité du·de la chef·fe d’établissement, les AED participent :

  • à l’encadrement des élèves
  • à l’encadrement des sorties scolaires
  • à l’appui aux professeur·es documentalistes
  • à l’aide aux devoirs
  • à l’animation du foyer et de la maison des lycéens

Les AP exercent des fonctions d’appui aux enseignant·es.

3.2 – Le temps de travail

– Décret n°2000 – 815 du 25 août 2000 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique d’État et dans la magistrature

– Arrêté du 23 février 2010 pris pour l’application du décret n°2008 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail

– Circulaire n°2161 du 9 mai 2008 relative à la journée de solidarité

– Décret n°84 —972 du 26 octobre 1984 relatif aux congés annuels des fonctionnaires de l’État

– Note DGRH n°2018 – 0275 (jours de fractionnement)

1607 heures annuelles doivent être effectuées sur une période d’une durée maximale de :

  • 36 semaines pour les Assistant·es pédagogiques
  • 39 à 45 semaines dans les autres cas

Les AED à temps plein peuvent bénéficier d’un crédit de 200 heures de formation pour les étudiant·es. Ce crédit est calculé au prorata du temps de service pour un temps partiel.

L’article 1 du décret 84-972 du 26 octobre 1984 relatif aux congés annuels prévoit des jours dit de « fractionnement » : « un jour de congé supplémentaire est attribué à l’agent dont le nombre de jours de congé pris en dehors de la période du 1er mai au 31 octobre est de cinq, six ou sept jours ; il est attribué un deuxième jour de congé supplémentaire lorsque ce nombre est au moins égal à huit jours ».

Remarque : les Assitant·es Pédagogiques bénéficient de 200 heures (pour un temps plein) de temps de préparation, hors présence des élèves.

Exemples d’obligations hebdomadaires indicatives de service :

1607 h – 14 h (fractionnement des congés payés) = 1593 h à répartir sur 39 ou 45 semaines

Je suis à temps plein et je bénéficie du crédit d’heures de formation : 1593 heures – 200 heures formation, sur 39 semaines je travaille 35 h 43 par semaine. Sur 45 semaines je travaille 30 h 57 par semaine. A temps plein, sans crédit d’heures de formation, sur 39 semaines je travaille 40 h 50 par semaine, sur 45 semaines je travaille 35 h 24 par semaine.

Je suis à 80 %, avec crédit d’heures de formation, sur 39 semaines je travaille 28 h 34 par semaine (1593 x 0,80 = 1274 – 160 h de formation = 1114, 24 h), sur 45 semaines je travaille 24 h 45 par semaine. A 80 %, sans crédit d’heures de formation, sur 39 semaines je travaille 32 h 40 par semaine, sur 45 semaines je travaille 28 h 19 par semaine.

Je suis à 50 %, avec crédit d’heures de formation, sur 39 semaines je travaille 17 h 51 par semaine, sur 45 semaines je travaille 15 h 28 par semaine. A 50 %, sans crédit d’heures de formation, sur 39 semaines je travaille 20 h 25 par semaine, sur 45 semaines je travaille 17 h 42 par semaine.

3.3 – Organisation du service quotidien

  • La durée quotidienne de travail ne peut excéder 10 heures.
  • Les AED bénéficient d’un repos minimum de 11 h.
  • L’amplitude maximale de travail dans une journée (temps de travail + temps de pause) est de 12h.
  • Le temps de travail quotidien ne peut atteindre 6 heures sans que les AED ne bénéficient d’un temps de pause (inclus dans le temps de service) d’une durée minimale de 20 minutes.

Le temps de travail pour un service à l’internat

Pour les services en internat, le service de nuit est décompté de manière forfaitaire pour 3 heures. Le service (de l’heure du couché des élèves à leur lever) est fixé par le règlement intérieur, adopté par le conseil d’administration.

Exemple :

Je commence mon service le soir à 20 h, il se termine à 8 h le lendemain matin. Le règlement intérieur a fixé le coucher des internes à 22 h et leur lever à 7 h. Calcul : (22 – 20) + (8 – 7) + 3 h = 6 h de durée réelle de travail.

Remarque : le travail le dimanche ou un jour férié implique qu’une heure de travail compte pour 1,5 h.

3.4 – Heures supplémentaires

Depuis le 1er janvier 2022, des heures supplémentaires peuvent être effectuées « avec l’accord » des AED.

4 – La rémunération

– Décret n°62 – 765 du 8 juillet 1962 portant règlement sur la comptabilité publique en ce qui concerne la liquidation des traitements des personnels de l’État

– Circulaire n°98 – 131 du 22 juin 1998 relative aux principes généraux concernant la prise en charge des rémunérations des personnels et des départs à la retraite

4.1 – Le salaire

Salaire brut mensuel = valeur du point d’indice (4,98878 depuis juillet 2023) X indice majoré (361 actuellement) X quotité de travail en pourcentage.

Par exemple en CDD à mi-temps je gagne 888,56 € brut par mois (361 x 4,92278 x 50/100). A temps plein je gagne 1777,12 € brut.

Pour le calcul du salaire net on ajoute éventuellement un supplément familial, la protection sociale complémentaire, on enlève la CSG non déductible, la CSG déductible, la contribution de solidarité, l’assurance vieillesse…

4.2- Les indeminités

Les AED ont droit :

  • à l’indemnité pour frais de transport en cas de formation
  • au remboursement partiel des titres de transport en commun
  • à l’indemnité de résidence (taux variable selon la zone de résidence)
  • au supplément familial

4.3 – Les primes REP et REP +

– décret n° 2015 – 1087 du 28 août 2015 portant régime indemnitaire spécifique en faveur des personnels exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire »

– arrêté du 28 août 2015 fixant les taux annuels en application du décret n° 2015 – 1087 du 28 août 2015 portant régime indemnitaire spécifique en faveur des personnels exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire »

Les AED, tout comme les AESH, bénéficient depuis 2023 des primes REP et REP+. Elle est calculée au prorata de la quotité de travail. En REP +, pour un temps complet la prime annuelle s’élève à 3263 € pour la part fixe + 448 € de part modulable. En REP, pour un temps complet la prime annuelle s’élève à 1106 €.

La CNT-SO dénonce cette injustice ! Les montants des primes pour les AED et AESH sont inférieurs à ceux touchés par les autres professions !

4.4 – L’entretien professionnel

Il doit être réalisé par la direction ou l’IEN dans une école. Mais dans les faits, dans le secondaire, c’est souvent les CPE qui le réalisent ! Pourtant encadré par des textes officiels, l’entretien est souvent conduit au mépris des règles.

Vous devez être convoqué·e 8 jours à l’avance.

Vous devez recevoir un compte-rendu de l’entretien. Vous pouvez le compléter dans un premier temps. Puis, on vous le notifie pour signature.

5 – La formation

– Décret n°2017 – 928 du 6 mai 2017 relative à la mise en œuvre du compte personnel d’activité dans la fonction publique et à la formation professionnelle tout au long de la vie

– Circulaire du 10 mai 2017 relative aux modalités de mise en œuvre du compte personnel d’activité dans la fonction publique

Normalement, une formation d’adaptation à l’emploi doit vous être proposée. Dans les faits elle est quasi inexistante partout !

Les AED ont les mêmes droits en matière de formation professionnelle que tout agent non titulaire de la Fonction Publique :

  • accès aux formations du Plan Académique de Formation
  • concours internes
  • Compte Personnel de Formation (CPF) : il s’agit d’un crédit annuel d’heures de formation professionnelle, utilisables pour la mise en œuvre d’un projet d’évolution professionnelle

6 – Suspension et procédure disciplinaire

Titre X, décret n°86-83 du 17 janvier 1986

En cas de sanctions disciplinaires, autres que le blâme et l’avertissement, ou de licenciement en dehors de la période d’essai, l’administration a l’obligation de consulter la Commission Consultative Paritaire (CCP).

La suspension de fonctions est une mesure conservatoire et provisoire. L’AED est écarté·e du service dans l’attente de la sanction disciplinaire, en cas de faute grave ou d’infraction pénale de droit commun. La suspension est une mesure administrative, dépourvue de caractère disciplinaire. L’AED continue d’être payé·e. La durée de la suspension ne peut dépasser 4 mois (sauf en cas de poursuites judiciaires) et ne pas excéder celle du contrat.

Procédure disciplinaire : si un·e AED commet une faute, le·la cheff·e peut prononcer une sanction qui être motivée et proportionnée à la faute commise.

Encore une fois, ne restez pas isolé·e ! Contactez le syndicat !

7 – Congés maladie et accidents du travail

Article 27 du décret 86-83

7.1 – Congé maladie ordinaire

Les AED sont affilié·es aux Caisses primaires d’assurance maladie. Depuis le 1er janvier 2022, l’employeur verse une indemnité de 15 € brut mensuels sur la paye des agent·es bénéficiant d’une mutuelle à caractère solidaire et responsable. La demande doit être fait par l’agent·e.

Jour de carence : en cas de congé maladie, la rémunération est due à partir du 2ème jour de l’arrêt maladie.

Concernant la rémunération de vos congés de maladie (Indemnité Journalières de la Sécurité Sociale), vos droits dépendent de l’ancienneté et de la durée de votre arrêt de travail.

Remarques :

  • faute d’ancienneté suffisante (4 mois de services minimum), les AED relèvent uniquement du régime général de sécurité sociale qui n’indemnise pas les 3 premiers jours d’arrêt maladie
  • un congé de maladie peut se terminer pendant les vacances, sans que ces dernières soient comptabilisées dans le congé maladie : pas besoin de reprendre un jour avant les vacances. Néanmoins, si le congé de maladie se termine pendant les vacances et qu’à la rentrée, un nouveau congé de maladie est prononcé avec la mention « prolongation », la durée des vacances est alors intégrée dans le décompte annuel des congés de maladie ordinaire. Idem pour le week-end, en cas d’arrêt le vendredi et de prolongation le lundi, le week-end sera comptabilisé dans le décompte annuel

7.2- Le congés de grave maladie

Article 13 du décret 86-83 du 17 janvier 1986

Les AED ont droit à un congé de grave maladie quand la maladie les met dans l’impossibilité d’exercer leur activité, nécessite un traitement et des soins prolongés, et présente un caractère invalidant et de gravité confirmée.

Ce congé est accordé après avis du Comité Médical Départemental. Pour en bénéficier, il faut justifier de 3 ans de service.

Lors d’un congé de grave maladie, l’AED perçoit l’intégralité de son salaire pendant 1 an, puis un demi-traitement pendant les 2 années suivantes.

Remarque : le problème est que la majorité des contrats signés par les AED sont des contrats d’un an…

Vous pouvez bénéficiez d’un mi-temps thérapeutique à la suite d’un arrêt maladie, d’un congé de grave maladie ou d’un accident du travail. Votre médecin doit le préconiser.

7.3 – Maladie professionnelle et accident du travail

Le congé de maladie professionnelle est accordée à l’AED atteint·e d’une maladie imputable au service, qui a été victime d’un accident survenu dans l’exercice de ses fonctions. Le congé court jusqu’à la guérison ou la consolidation de la blessure. Le maintien du plein traitement dépend de l’ancienneté :

  • moins de 2 ans de service : 30 jours à plein traitement
  • + de 2 ans de service : 60 jours à plein traitement
  • + de 3 ans de service : 90 jours à plein traitement

Aucun jour de carence n’est retenu.

Si vous êtes à temps complet, votre accident du travail sera traité par les services du rectorat. A temps incomplet, c’est la CPAM qui traitera l’accident du travail.

8 – Congés liés à la parentalité

Article 15 du décret 86-83 du 17 janvier 1986

8.1 – Congé maternité

Loi n°84-16 du 11 janvier 1984, art. 34
Loi n°93-121 du 27 janvier 1993
Loi n°94- 629 du 25 juillet 1994
Circulaire FP/4 n°1864 du 9 août 1995

Durée du congé maternité :

  • 1er et 2e enfant : 16 semaines (6 semaines pour congé prénatal, 10 semaines congé postnatal)
  • 3e enfant ou + : 26 semaines (8 semaines pour congé prénatal et 18 semaines pour congé postnatal)
  • grossesse gémellaire : 34 semaines (12 semaines pour congé prénatal et 22 semaines congés postnatal)
  • grossesse de triplés ou + : 46 semaines (24 semaines pour congé prénatal, 22 semaines pour congé postnatal)

Remarque : si vous êtes enceinte, vous n’êtes pas obligée de révéler votre grossesse à votre employeur. La loi prévoit uniquement l’obligation d’informer l’employeur avant de parti en congé maternité.

Aucun licenciement ne peut être prononcé lorsque l’agent se trouve en état de grossesse médicalement constaté, en congé maternité, de paternité ou d’adoption ou pendant une période de 4 semaines suivant l’expiration de l’un de ces congés.

8.2 – Le congé d’adoption

Vous pouvez bénéficier d’un congé d’adoption d’une durée de 10 semaines pour le 1er ou 2e enfant adopté, de 18 semaines pour le 3e enfant et au-delà, de 22 semaines en cas d’adoption multiple. Le congé commence à compter de l’arrivée au foyer de l’enfant adopté. Vous êtes rémunéré·e à plein traitement pendant le congé.

8.3 – Le congé de paternité et d’accueil de l’enfant

La durée du congé est de 25 jours calendaires et 32 jours en cas de naissances multiples. Il est composé de deux périodes : une période obligatoire de 4 jours calendaires consécutifs, faisant immédiatement suite au congé de naissance de 3 jours (total de 7 jours suite à la naissance), une période de 21 jours calendaires (ou 28 jours en cas de naissances multiples). Cette période de 21 ou 28 jours peut être fractionnée en deux périodes d’une durée minimale de 5 jours chacune. Il faut informer l’administration au moins un mois avant le début de chacune des périodes.

Le congé est rémunéré à condition de justifier d’au moins 6 mois de service.

9 – Les autorisations d’absence

Circulaire n° 2002-168 du 2-8-2002

  • Les autorisations de droit : elles ne peuvent pas être refusées. Votre salaire est maintenu et vous n’avez pas à rattraper vos heures. Il s’agit des absences pour examens médicaux liés à une grossesse, pour un rendez-vous au service médical en faveur des personnels. Il s’agit également des absences pour participer à une heure d’information syndicale ou des Autorisation spéciale d’absence (ASA) pour participer à un congrès annuel du syndicat ou une réunion de ce type. Enfin, il s’agit des absences car vous êtes convoqué par exemple à un jury.

  • Les autorisations facultatives : elles peuvent être refusées par le·la chef·fe :
  • PACS ou mariage : 5 jours ouvrables (dimanche et jours fériés non comptés) + un délai de route d’un maximum de 2 fois 24 heures (3 jours ouvrables si vous avez une ancienneté de moins d’un an). Décès ou maladie très grave du ou de la conjoint·e, des pères et pères et enfants : 3 jours ouvrables + un délai de route d’un maximum de 2 fois 24 heures.
  • Absence pour garde d’enfant malade : Circulaire n° FP 1475 et B-2 A/ 98 du 20 juillet 1982 ; Circulaire MEN n° 83-164 du 13 avril 1983 .Des autorisations d’absence peuvent être accordée pour soigner ou garder un enfant malade de moins de 16 ans. Elles sont accordées dans la limite de : 12 jours quand l’AED élève seul son enfant ou si le conjoint ne bénéficie d’aucune autorisation ; 6 jours lorsque chacun des parents peut bénéficier du dispositif.
  • Fêtes religieuses : Circulaire du 10 février 2012. Vous pouvez obtenir des autorisations d’absence pour célébrer des fêtes religieuses.
  • Examens et concours : vous pouvez vous absenter le temps des examens et bénéficier de 2 jours de préparation.

10 – Le droit syndical

Vous pouvez participer aux heures d’information syndicale (1 heure par mois dans le secondaire) et aux réunions d’information syndicale (3 heures par trimestre dans le primaire). Vous pouvez être élu·e au CA.

Tous les personnels, titulaires ou précaires, ont le droit de participer aux réunions d’information syndicale, tout comme ils·elles ont le droit de se syndiquer, de faire grève. Si vous subissez des pressions de la part de votre hiérarchie, ne restez pas isolé·e, contactez le syndicat !

La grève : des préavis sont déposés par les organisations dites représentatives. Dans notre secteur, on fait au minimum un jour de grève, on perd donc au minimum 1/30ème de notre salaire mensuel (que l’on travaille normalement 2 heures ou 7 heures ce jour-là). Vous n’êtes pas obligé·e de vous déclarer gréviste à l’avance.

Pourquoi se syndiquer à la CNT-SO ?

  • Ne pas rester isolé·e en cas de soucis avec sa hiérarchie !
  • Connaître ses droits… et en gagner d’autres !
  • Opposer à la résignation et au défaitisme la solidarité et la force collective !
  • Se former !
  • Réfléchir ensemble à une autre école, solidaire et émancipatrice !

11 – Les textes de référence

En plus des références intégrées aux différents points ci-dessous, voici une liste des textes de références :

  • Loi n° 2003-400 du 30 avril 2003 modifiée relative aux assistants d’éducation.
  • Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté de personnes handicapées.
  • Code de l’Education article L.916-1.
  • Décret n° 86-83 du 17 janvier 1986 modifié portant dispositions générales applicables aux agents
    non titulaires de l’Etat prises pour l’application de l’article 7 de la loi 84-16 du 11 janvier 1984 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la Fonction publique de l’Etat.
  • Décret n° 2000-815 du 25 août 2000 relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique de l’Etat.
  • Décret n° 2003-484 du 6 juin 2003 modifié fixant les conditions de recrutement et d’emploi des assistants d’éducation.
  • Décret n° 2017-105 du 27 janvier 2017 relatif à l’exercice d’activités privées par des agents publics.
  • Décret n° 2019-981 du 24 septembre 2019 portant création des contrats de préprofessionnalisation au bénéfice des assistants d’éducation.
  • Circulaire n° 2003-092 du 11 juin 2003 relative aux assistants d’éducation.
  • Circulaire n° 2003-097 du 12 juin 2003 relative à la gestion financière du dispositif des assistants d’éducation.
  • Circulaire n° 2008-108 du 21 août 2008 relative au recrutement des assistants d’éducation.
  • Décret n° 2019-981 du 24 septembre 2019 relative au recrutement des assistants d’éducation.
Catégories
Premiere Page Vie scolaire - AESH

AESH : Face au mépris, s’organiser et lutter !

Le mépris des personnels et des élèves ça suffit !

Temps partiels subis, salaires de misère, burn-out… Il est temps de dire stop au mépris et à la précarité qui touchent les AESH. Frappé·es comme l’ensemble des travailleur·euses par l’inflation, nos salaires ne nous permettent pas de vivre dignement. Les PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) permettent de regrouper moins de personnels qu’on peut ainsi flexibiliser au maximum et rendre toujours plus corvéables. Les personnels accompagnants devraient avant tout s’inscrire dans le temps long et sur des lieux bien définis, les établissements scolaires. Accompagner les élèves les plus fragiles c’est un vrai métier et ça nécessite des moyens : nous voulons le retour de l’accompagnement individuel.

La réforme des retraites, qu’il faut combattre et faire jeter aux oubliettes, serait particulièrement pénalisante pour nous. Nos carrières sont hachées et incomplètes. Nos salaires sont très faibles, nos pensions le seraient aussi ! Il faudrait travailler jusqu’à 67 ans pour une retraite sans décote. Cette réforme pénalise particulièrement les femmes, or nous sommes majoritairement des femmes…

Seule la lutte paie !

Après les mobilisations (notamment par la grève) de ces dernières années, nous avons obtenu la CDIsation des AESH qui cumulent trois ans d’ancienneté. Ne nous arrêtons pas là ! Il faut continuer le combat pour obtenir un véritable statut de la fonction publique, des salaires dignes et des conditions de travail décentes ! 

Un syndicat pour quoi faire ? Ne pas rester isolé·e en cas de soucis avec sa hiérarchie. Connaître ses droits… et en gagner d’autres. Opposer à la résignation et au défaitisme la solidarité et la force collective. Se former. Réfléchir ensemble à une autre école et à un autre projet de société. Il faut développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien de la CNT-SO. Rejoins-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif !   Des métiers différents mais un même syndicat ! Nos syndicats regroupent dans une structure unique tous les travailleur·euses de secteur de l’éducation. Personnels administratifs et agent·es, enseignant·es, AED, AESH, assistant·es de service social… Nos métiers sont différents mais nous travaillons ensemble, alors nous luttons ensemble ! On s’organise ensemble et on réfléchit ensemble à une autre école, une école solidaire et émancipatrice, débarrassée de l’autoritarisme et de l’individualisme, une école réellement inclusive.  

Des annonces qui ne laissent rien présager de bon et des avancées encore insuffisantes !

Les évolutions envisagées par Macron dans le cadre de la Conférence Nationale du Handicap 2023 et de l’acte 2 de l’école inclusive ne présage rien de bon pour nous, ni pour les élèves. La fusion des métiers AED et AESH ? Quel mépris pour les missions des AED et celles des AESH ! Si nous les laissons faire cela ne présagerait que suppressions de postes et surcharge de travail. Macron entend également accélérer l’accès au temps plein pour les AESH, mais en les mettant à dispositions des collectivités (départements, MDPH…) : flexibilité à l’horizon ! La revalorisation de 1,5% au 1er juillet, la nouvelle grille de rémunération avec un indice à 366 au 1er septembre 2023, la nouvelle indemnité de fonctions de 1529 euros bruts par an et enfin la future prime pouvoir d’achat exceptionnelle pour certains agents de la fonction publique ne risquent pas de nous satisfaire ! Nous voulons une réelle augmentation des salaires ! Le ministère a confirmé que les AESH sont éligibles aux primes REP/REP+.