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Mesures injustes, mépris… Les élèves de lycée professionnel méritent mieux !

Comme on l’avait prédit et dénoncé en début d’année, l’application de la réforme du lycée professionnel s’avère désastreuse et l’organisation de la fin d’année catastrophique. A la veille des épreuves ponctuelles du BAC et donc à la fin du parcours commun, élèves et enseignant.es endurent une attaque supplémentaire qui vise le lycée professionnel à coup de réformes autoritaires, bricolées dans les bureaux ministériels sans la moindre considération pour les personnels ni pour les élèves. Sous couvert de « professionnalisation », cette réforme veut transformer les lycéens et lycéennes en main-d’œuvre facilement exploitable par le patronat. Les équipes pédagogiques ont de moins en moins de marge de manœuvre et les élèves ont moins de temps d’enseignement.

UN CALENDRIER INAPPLICABLE ET ABSURDE

La réforme impose un nouveau calendrier scolaire censé « mieux répartir les apprentissages », une idée déjà abandonnée pour le lycée général après avoir démontré son inefficacité. Dans la voie pro, c’est pire : ce calendrier raccourcit le temps d’enseignement et rend impossible la finalisation des programmes, désorganise en profondeur les progressions pédagogiques.

  • Les épreuves de CCF ont dû être mises en place dès la rentrée des vacances d’avril, sans que les élèves aient le temps de réviser correctement et sans  pouvoir maîtriser  les compétences nécessaires pour ces épreuves. C’est une violence institutionnelle car les élèves sont mis.es en difficulté.
  • Les épreuves ponctuelles de bac pro, quant à elles, sont avancées au mois de mai, ce qui ampute encore davantage le temps de préparation et crée chez les élèves comme chez les enseignant·es un sentiment de précipitation généralisée.

UN « PARCOURS EN Y » CONFUS ET DÉSORGANISÉ

Le fameux « Parcours en Y » censé offrir des choix en Terminale entre poursuite d’étude ou insertion professionnelle plonge établissements, élèves et personnels dans le flou le plus total.

  • C’est la confusion dans les emplois du temps, le flou sur la composition des classes, et la désorganisation des équipes : les outils de mise en œuvre sont trop souvent inexistants ou inefficaces.
  • Le stage supplémentaire de 6 semaines imposé aux élèves est une mascarade : loin de les former, il les envoie comme chair à patron dans des entreprises qui profitent d’une main-d’œuvre gratuite. Les élèves sont exposé.es aux accidents de travail. 
  • Par conséquent,  les élèves n’ont plus le temps de préparer l’oral de projet ni l’épreuve de PSE, examens pourtant essentiels pour l’obtention du diplôme.

UNE LOGIQUE MARCHANDE AUX DÉPENS DE L’ÉMANCIPATION

Tout est pensé pour répondre à des logiques économiques : former des exécutant.es dociles et de la chair à patron facilement exploitable. Ce lycée « professionnalisé » devient un outil de tri social, renforçant les inégalités au lieu de les combattre. La réforme méprise les besoins éducatifs réels, tout comme les personnels.

LA CNT–SO ÉDUCATION DIT NON À cette TRANSFORMATION DE LA VOIE PRO!

Dans l’immédiat, nous exigeons :

  • le retour des examens en juin
  • l’abandon du parcours différencié
  • Une revalorisation de la voie professionnelle, qui passe par la réduction du temps en entreprise et l’augmentation des moyens pédagogiques (avec en premier lieu le retour des heures d’enseignement notamment générales perdues avec les dernières réformes)
  • Une réelle concertation avec les équipes, et pas des annonces imposées d’en haut.
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Grève le 13 mai – Austérité, casse de l’école et des services publics : donnons-nous les moyens d’inverser la tendance !

La CNT-SO relaie l’appel à la grève dans la fonction publique le 13 mai. Austérité, manque de moyens, réformes néfastes : les raisons de se mobiliser sont nombreuses. Nous pensons néanmoins que les personnels auraient tout intérêt à repenser les stratégies de lutte.

Mobilisons-nous contre la casse des services publics !

Le gouvernement prévoit une coupe budgétaire (à la tronçonneuse) de 40 milliards d’euros pour l’année prochaine. Où trouver l’argent ? Dans les poches des travailleur·euses apparemment, puisque les agent·es de la fonction publique doivent encaisser une baisse de l’indemnisation des congés maladie ordinaires et la suppression de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA).

Plus d’austérité, des salaires indignes, des métiers de moins en moins attractifs, toujours plus de précarité pour les contractuel·les : les conditions de travail des agent·es de la fonction publique ne risquent pas de s’améliorer, les services publics ne risquent pas de répondre correctement aux besoins des usagers et usagères ! Il faut inverser la tendance et se mobiliser.

Concernant notre secteur, la casse de l’école publique se poursuit : la carte scolaire annoncée pour la rentrée 2025-2026 prévoit 5000 fermetures de classes et 470 suppressions de postes dans le premier degré. Manque de moyens, réformes maltraitantes, »Choc des savoirs » (même édulcoré), etc., les raisons sont nombreuses pour que le secteur de l’éducation se mobilise.

L’enseignement supérieur et la recherche voient leur budget amputé de plusieurs centaines de millions d’euros alors que le service public de l’ESR est sérieusement menacé par la politique libérale du gouvernement (acte II autonomie des universités, COMP100%).

Le gouvernement n’a qu’un seul cap, celui de l’austérité, et pourtant, des moyens il y en a, les appels au réarmement le prouvent. Lorsqu’il s’agit de prendre des postures martiales l’État sait parfaitement où trouver les recettes nécessaires. Nous savons où chercher nous aussi afin de renforcer nos services publics : dans la rente capitaliste.

Si la CNT-SO partage les revendications des autres organisations :

– suppression de tout jour de carence

– suppression de la baisse de l’indemnisation du congé maladie ordinaire

– rétablissement de la GIPA, revalorisation du point d’indice

– création massive de postes de titulaires et renforcement des services publics avec un maillage territorial fort

– retraite à 60 ans

…nous divergeons sur la stratégie à adopter pour obtenir satisfaction.

Quelle stratégie pour gagner ?

Le 5 décembre 2024, la grève avait été une réussite dans notre secteur, nous avions de bonnes cartes en main et il aurait fallu pousser pour gonfler la mobilisation et amplifier le rapport de force. Mais depuis on enchaîne les appels plus ou moins vagues à des « journées d’action ». C’est un travail de longue haleine mais il faut réussir à convaincre nos collègues qu’un seul jour de grève ne suffira pas.

La réponse du mouvement social aux politiques austéritaires et réactionnaires doit toujours être autonome et ne doit pas tomber dans le légitimisme ou l’attentisme institutionnel. Il ne doit pas non plus courir sans cesse après les partis de gauche : ne comptons que sur nous-mêmes ! C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons : sur nos lieux de travail organisons-nous, (ré)activons nos outils de luttes (assemblées générales, caisses de grève…) et construisons la mobilisation à la base. Un mouvement fort et unitaire sera nécessaire dès la rentrée prochaine !

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Contre la casse de l’école publique et les politiques austéritaires : mobilisons-nous !

La casse de l’école publique se poursuit !

Les mesures budgétaires imposées par ce gouvernement qui a pour cap l’austérité constituent une véritable saignée pour l’école publique. Et les 40 milliards « d’efforts » dernièrement demandés font craindre le pire. 

La carte scolaire annoncée pour la rentrée 2025-2026 prévoit 5000 fermetures de classes et 470 suppressions de postes dans le premier degré. Le gouvernement se justifie avec l’argument de la baisse démographique. Nous proposons, justement, de profiter de cette baisse démographique dans certains départements pour baisser les effectifs par classe. Par austérité encore, le Ministère met fin au régime dérogatoire de direction mis en place depuis 1982 à Paris. Et pourtant des moyens il y en a, les appels au réarmement le prouvent. Lorsqu’il s’agit de prendre des postures martiales l’État sait parfaitement où trouver les recettes nécessaires. Nous savons où chercher nous aussi afin de renforcer nos services publics : dans la rente capitaliste.

Le tri social et scolaire… dès la maternelle ?

Le gouvernement persiste dans sa politique éducative réactionnaire. La mise en place de groupes de niveaux au collège (parution au Journal officiel au début du mois d’avril), sous couvert d’améliorer les apprentissages, ne fait que renforcer le tri social et scolaire. Partout où cela s’est mis en place, c’est un constat d’échec pour les équipes et les élèves. Au détour d’une interview, Élisabeth Borne, propose désormais de sensibiliser les enfants à leur orientation professionnelle dès la maternelle, mais pourquoi pas avant de naître tant qu’on y est ? L’enfance semble jetée en pâture : affaire Bétharram, Aide sociale à l’enfance sans moyens… Lorsqu’il ne s’agit pas de leur progéniture, les dominant·es n’auront jamais de pitié pour la jeunesse qu’elle souhaite soumise et dominée. Pour nous, l’école publique doit offrir un cadre protecteur et émancipateur et non pas autoritaire et inégalitaire ! 

Organisons-nous, mobilisons-nous !

Pour stopper la destruction de l’école publique, pour contrer les politiques austéritaires, la casse de nos métiers et les réformes qui brutalisent élèves, familles, usager·ères et personnels, pour des salaires et des conditions de travail dignes, pour des moyens à hauteur des besoins… Mais un seul jour de grève ne suffira pas. Dans nos services, dans nos salles de profs, organisons nous, (ré)activons nos outils de luttes (assemblées générales, caisses de grève…). N’attendons pas que des appels à des journées d’actions plus ou moins vagues tombent du ciel. Il faut construire la mobilisation à la base ! Par exemple, les personnels des Bouches-du-Rhône s’organisent pour « Plan d’urgence dans le 13 » avec une (première) journée de grève le lundi 28 avril. 

L’école et les services publics, déjà très fragilisés, sont en grand danger si ses défenseurs et défenseuses ne réagissent pas : c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons et certainement pas la minorité séparatiste qui déteste le partage ! Construisons l’unité qui permettra d’inverser la tendance !

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Notre-Dame de Bétharram : La violence du privé catholique, l’impunité des élites, l’urgence d’une école publique émancipatrice

Communiqué du 13

Les révélations sur les violences sexuelles et physiques subies par des élèves au sein du lycée privé catholique Notre-Dame de Bétharram sont d’une gravité insoutenable. Pendant des années, des enfants ont été livrés à leurs agresseurs dans un établissement sous contrat avec l’État, c’est-à-dire financé en partie par l’argent public. Ces faits, qui s’ajoutent à une longue liste de scandales similaires, posent une nouvelle fois la question du contrôle des établissements privés et du régime d’impunité dont ils bénéficient.

Alors que les témoignages s’accumulent, François Bayrou, ancien ministre de l’Éducation nationale et maire de la ville où se situe l’établissement, prétend n’avoir jamais été au courant. Comment croire que des faits aussi graves aient pu rester inconnus de ceux qui, depuis des décennies, protègent et soutiennent l’enseignement privé catholique ? Ce déni s’inscrit dans la continuité des prises de position d’autres responsables politiques, comme l’ancienne ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, qui, en tant que ministre, a tenté de justifier le choix du privé (Stanislas, XVIème arrondissement de Paris) pour ses propres enfants.

Cette affaire illustre une fois de plus la sécession des élites, qui, au lieu de défendre l’école publique, préfèrent contourner le service public d’Education, qu’ils détruisent depuis des années, pour maintenir leurs privilèges. Derrière les discours sur la « liberté de choix », c’est un système qui perpétue les inégalités sociales et qui se montre incapable de protéger les enfants.

Face à cette situation, la CNT-SO réaffirme son engagement pour une école publique, laïque et émancipatrice. Il est plus que temps d’en finir avec le financement public du privé et d’investir massivement dans l’Éducation nationale pour garantir à tous les élèves un cadre sûr et égalitaire. L’avenir ne se construira pas sur l’opacité et l’impunité, mais sur une école publique égalitaire, démocratique.

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8 mars 2025 : soyons massivement en grève féministe !

La CNT-SO appelle à se mobiliser massivement pour la « journée internationale de lutte pour les droits des femmes » et la grève féministe du 8 mars 2025. Le 8 mars tombant un samedi cette année, dans notre secteur, peu d’entre nous seront en poste : cessons les activités domestiques, de consommation et participons massivement aux rassemblements et manifestations !

Nous serons en grève et dans la rue :

• Parce que malgré les droits arrachés, l’égalité réelle entre femmes et hommes butte toujours sur l’idéologie patriarcale de nos sociétés. Rien n’est encore totalement acquis.

• Parce que malgré la libération de la parole des victimes ces dernières années, les violences sont toujours là, dans nos lieux de vie comme de travail : parole sexiste, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, emprise, contrôle coercitif, menaces, viols, violences conjugales, féminicides… 0,6 % des plaintes pour violences sexuelles aboutissent à une condamnation. La justice reste une injustice de genre, faute de moyens mis dans ce service public et d’idéologie patriarcale qui imprègne encore la justice et l’instruction des plaintes. La parole n’est finalement pas si entendue.

• Parce que certaines d’entre nous, en plus de l’oppression de genre, doivent subir d’autres discriminations : racisme, transphobie ou lesbophobie ; des conditions de vie dégradées et un déni de droits car sans-papiers ou migrantes.

• Parce que ces dernières années, les femmes ont subi de plein fouet la crise sanitaire et économique, sont particulièrement touchées par la réforme des retraites et toutes les attaques contre le service public ou contre les droits au chômage. C’est indirectement une guerre sociale qui est menée contre les femmes.

• Parce que nous sommes solidaires de toutes les femmes du monde entier et minorités de genre qui se battent pour leurs droits et qui font face à des régimes autoritaires ou aux violences engendrées par les guerres ou des régimes fascisants aux quatre coins du monde.

• Parce que les derniers gouvernements à la tête du pays ont clairement montré qu’ils n’étaient pas du côté des femmes et des minorités de genre en lutte. Les moyens alloués ne sont pas au rendez-vous, malgré l’affichage, comme le constate la cour des comptes dans son rapport du 27 janvier 2025.

Dans l’éducation, dans l’enseignement supérieur et la recherche, comme ailleurs : précarité et violences sexistes et sexuelles

Dans nos secteurs, les femmes sont surreprésentées parmi les emplois les plus précarisés (à titre d’exemple, plus de 90% des AESH sont des femmes) : la conséquence c’est la pauvreté et la multiplication d’emplois pour joindre les deux bouts. Ils n’échappent évidemment pas non plus aux violences sexistes et sexuelles. Dans les faits, ce qui est prévu par la Circulaire du 9 mars relative à la lutte contre les VSS dans la fonction publique (Axe 1 : informer/sensibiliser, traiter les situations de VSS, Axe 2 : protéger et accompagner les victimes, Axe 3 : sanctionner les auteurs de VSS) est peu ou pas mis en place.

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, qu’importe l’emploi, les femmes sont surreprésentées parmi les contractuel·les, et plus on monte les échelons, moins les femmes sont nombreuses (parmi les professeur·es d’université, les maître·esses de conférence, etc.).

Dans les services publics, féminisés à 60 %, les femmes fonctionnaires ou contractuelles subissent davantage l’agressivité et les insultes des usager·ères.

Enfin ! L’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité va avoir son programme. Sa mise mise en place doit être effective et les personnels doit être form·ées. L’EVARS subi des pressions réactionnaires et la discrimination transphobe a disparu du programme.

La grève féministe : pourquoi ?

Au travail ou dans la sphère domestique, nous assurons des taches essentielles au fonctionnement de la société, en partie de manière invisible et non-rémunérée. Faire la grève dans toutes ces sphères c’est nous visibiliser en grippant la machine ! Ces dernières années, la grève féministe a été l’occasion de mobilisations de rue massives en Espagne, en Suisse, en Pologne, au Chili, en Argentine, au Mexique… En France aussi soyons nombreuses et nombreux et participons massivement aux initiatives du 8 mars !

Le combat féministe est un combat de classe !

Les inégalités sexistes structurelles dominent toujours dans le monde du travail : inégalités salariales, précarité, temps partiels imposés, sur-représentation dans les métiers « domestiques » mal payés… Le capitalisme sait tirer profit de la situation d’oppression des femmes autant qu’il la renforce !

C’est tout un système social basé sur les différences de classes sociales, le racisme, l’exploitation et l’oppression que nous devons déconstruire. Notre combat s’articule avec celui pour l’émancipation globale et la construction d’une société égalitaire !

Dans nos secteurs, dans l’immédiat, mobilisons-nous :

– Pour le droit de travailler dans des conditions sécures : sans harcèlement, sans violences sexistes et sexuelles. Pour plus de moyens pour la lutte contre les VSS.

– Pour une augmentation des salaires, le dégel du point d’indice avec rattrapage sur les années passées. 

– Pour une réduction du temps de travail et des emplois du temps qui permettent un rééquilibrage entre vie professionnelle, vie familiale et vie sociale.

– Pour la mise en place d’un congé menstruel (au moins 20 jours par an, sans jour de carence ni délai). Pour la gratuité des protections hygiéniques.

– Pour un allongement du congé maternité : 4 mois dont deux obligatoires après la naissance (congé rémunéré intégralement). La transformation du congé « paternité » en congé « second parent » et son allongement.

– Pour l’application du programme EVARS et la formation des personnels.

– Pour un travail sur la mixité des filières et parcours : il faut dégenrer les formations.

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8 mars 2025 : grève féministe !



La CNT-SO appelle à se mobiliser massivement pour la « journée internationale de lutte pour les droits des femmes » et la grève féministe du 8 mars 2025. Le 8 mars tombe un samedi cette année, de fait, dans notre secteur, peu d’entre nous seront en poste : cessons les actvités domestiques, de consommation et participons massivement aux rassemblement !

La Fédération Enseignement/Recherche de la CNT-SO est signataire de ce texte unitaire national élaboré dans le cadre Grève Féministe pour la grève féministe du 8 Mars 2025. 

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Avec les femmes du monde entier, pour les droits des femmes, toutes en grève féministe et en manifestations !

Stop à l’extrême droite, à la droite réactionnaire, au gouvernement et à sa politique libérale et autoritaire !

Le 8 mars, journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes, nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Sans les femmes, tout s’arrête ! Nous sommes déterminées à lutter, à faire entendre nos voix pour obtenir l’égalité.

Solidaires avec les femmes du monde entier !

Afghanes, Iraniennes, Palestiniennes, Soudanaises, Kurdes, Ukrainiennes, nous sommes solidaires de toutes celles qui encore aujourd’hui sont emmurées, exécutées, qui font face à des bombardements massifs, au génocide, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes, de toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer ou obtenir leur liberté et leurs droits, qui sont confrontées aux conflits armés, aux régimes fascisants, réactionnaires, théocratiques et colonialistes.

Nous sommes solidaires des femmes et des populations subissant de plein fouet les conséquences dramatiques du changement climatique, aggravé par les politiques productivistes et capitalistes.

Non à l’Extrême Droite !

Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, les LGBTQIA+ phobies, le validisme, se banalisent, et sont aux portes du pouvoir, voire y accèdent partout dans le monde, à l’image de Trump aux Etats-Unis… Les femmes, les minorités de genre, les migrant·es en sont les premières cibles.

En France, nous dénonçons les propos racistes du ministre de l’intérieur, nous exigeons la régularisation et l’ouverture des guichets pour que tou·te·s les immigré·es puissent rester ici. Nous refusons l’abrogation du droit du sol à Mayotte et la remise en cause de l’Aide Médicale d’Etat.

Nous voulons vivre et pas survivre !

Les différents gouvernements ne font rien contre les inégalités salariales et les bas salaires qui touchent particulièrement les femmes (62 % des personnes payées au SMIC sont des femmes). Quant aux mères isolées touchant le RSA, elles sont confrontées à de multiples difficultés pour trouver un emploi (problème de garde d’enfants, de transports…). Particulièrement touchées par la crise du logement cher, les femmes sont majoritaires parmi les personnes expulsables et sont de plus en plus nombreuses à vivre dans la rue. Les femmes sont majoritaires parmi les 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté !

Nous exigeons l’abandon de la réforme du RSA, qui oblige les bénéficiaires à faire 15h de travail forcé, gratuit et sans contrat ! 

Nous exigeons l’abrogation des réformes sur l’assurance chômage restreignant les droits des chômeur·ses. 

Rémunérons le travail à sa juste valeur, à salaire égal entre femmes et hommes! 

Pour l’égalité salariale, du temps pour vivre, des salaires et une retraite décente!

Le gouvernement n’a aucune volonté de réduire les inégalités salariales, de 27% en moyenne entre les femmes et les hommes. La transposition de la directive européenne sur la transparence salariale vise à renforcer l’application du principe d’une même rémunération “pour un même travail ou un travail de valeur égale”. 

Nous exigeons la transposition immédiate de cette directive, la revalorisation salariale des  métiers féminisés (éducation, soins, nettoyage…)., l’interdiction du temps partiel imposé, la transformation des CDD en CDI et la réduction du temps de travail avec embauches correspondantes.

Nous nous battons pour l’abrogation de la réforme Macron des retraites, et pour une réforme des retraites favorable aux femmes, la retraite à 60 ans avec une réduction du nombre d’annuités. 

Des Services publics au service de nos besoins !

Malgré la paupérisation croissante et le manque crucial d’aide publique sur les territoires, le gouvernement Bayrou va continuer le démantèlement des services publics de la Santé, de l’Éducation, du Logement…. Les femmes en seront doublement pénalisées : parce qu’elles sont majoritaires dans la fonction publique, et qu’elles devront se substituer aux services de la petite enfance et de la prise en charge de la dépendance.

Nous exigeons un service public national de l’autonomie tout au long de la vie, à la hauteur des besoins, avec les moyens correspondants, sans oublier une prise en charge réelle du 4ème âge.

Nous exigeons la création d’un vrai service public de la petite enfance pour en finir avec les crèches privées à but lucratif et les maltraitances liées aux économies de personnels dans ces structures. Nous sommes opposées à la recommandation de la Cour des comptes de développer “la garde parentale, moins onéreuse pour les finances publiques” qui n’est qu’une incitation au retour des femmes à la maison. 

Pour un réel partage du travail domestique !  

Nous ne pouvons nous satisfaire que rien ne bouge dans la répartition des tâches au sein des couples et ce depuis des années. Cette inégalité dans la répartition du travail domestique se traduit par des inégalités dans la sphère professionnelle et est l’un des facteurs des inégalités salariales et patrimoniales. Nous dénonçons le mirage des “nouveaux pères” car les femmes en font toujours beaucoup plus que les hommes, qui de fait prennent plus souvent les tâches valorisantes, en laissant les tâches ménagères à leur compagne. C’est tout l’enjeu d’une éducation non sexiste qui puisse permettre d’en finir avec les stéréotypes de genre. 

Notre corps nous appartient !

L’inscription dans la constitution de l’IVG ne doit pas masquer les obstacles liés au manque de moyens du service public de la santé pour recourir à l’IVG.

Nous réclamons la réouverture des plus de 130 centres d’interruption volontaire de grossesse fermés. 

Nous dénonçons les offensives réactionnaires qui s’en prennent aux droits des personnes  LGBTQIA+ qui veulent limiter le droit de vivre librement son orientation sexuelle et son identité de genre. Nous exigeons une transition libre et gratuite pour toutes et tous.

Nous dénonçons les offensives transphobes réactionnaires, notamment les propositions de loi qui remettent en cause toute possibilité de transition des mineur·es, et nous demandons la fin des mutilations et des traitements hormonaux non consentis.

Femmes handicapées, nous subissons toutes les violences. Privées de nos droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins et à la procréation. Nous voulons notre indépendance économique, l’accessibilité universelle à l’ensemble des lieux et bâtiments.

Halte aux violences sexistes et sexuelles !

Le procès des 51 violeurs de Gisèle Pélicot a rappelé que les violeurs sont des hommes ordinaires, et que la culture du viol  persiste dans les différentes strates de la société. La nomination de Darmanin mis en cause pour des violences sexistes et sexuelles comme garde des sceaux est une véritable provocation.

Nous continuons à compter nos mortes car il n’y a aucune volonté politique de lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants.

Pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, dont les violences obstétricales et gynécologiques, nous voulons une loi-cadre intégrale qui mette en avant prévention, éducation, protection, accompagnement, sanction et garantisse les moyens pour la prise en charge de l’ensemble des victimes, femmes, enfants et minorités de genre. Les plus touchées par les violences sexistes, dont les violences économiques,  sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : femmes victimes de racisme,  migrantes, sans papiers, femmes précarisées, en situation de handicap, femmes lesbiennes et bi, femmes trans, femmes en situation de prostitution et celles victimes de l’industrie pornocriminelle. Nous demandons la mise en place d’actions concrètes pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles, protéger les victimes et combattre les réseaux de traite prostitutionnelle et de proxénétisme.

Nous exigeons les 3 milliards nécessaires pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. 

Nous refusons que les enfants violé·es, maltraité·es, incesté·es continuent le plus souvent à être abandonné·es à leur sort ! 

Pour l’éducation, pour les enfants, l’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle pour toutes et tous maintenant !

Le dernier rapport du Haut conseil à l’égalité note que le sexisme progresse chez les adolescents et les jeunes hommes. Nous dénonçons fermement les attaques portées par le précédent gouvernement contre le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) reprenant les propos des associations réactionnaires de parents qui y sont farouchement opposées. Nous exigeons l’adoption et la mise en place immédiate du projet de programme EVARS, dans la continuité des lois votées pour l’éducation à la sexualité à l’école. L’EVARS aide à déconstruire les stéréotypes, à comprendre les inégalités, à comprendre l’injustice des dominations qui s’exercent  par les hommes sur les femmes, à prendre conscience de son corps et de son intimité et à respecter l’autre et soi-même. 

Mobilisées tous les jours contre le patriarcat, les politiques libérales et autoritaires et contre l’extrême droite. 

Le 8 MARS, nous manifesterons, nous serons en grève féministe.

Nous serons en grève sur nos lieux de travail (santé, commerce…), en  grève du travail domestique et en grève de la consommation! 

Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête ! 

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C’est quand la prochaine grève ?

Nous voilà guère plus avancé·es qu’en décembre dernier : avec Bayrou et Borne aux manettes, la descente aux enfers va continuer pour les personnels et usager·ères de l’Éducation ! La seule perspective pour ne pas subir va être de reprendre le chemin d’une mobilisation massive comme l’avait laissé envisager la journée réussie du 5 décembre.

L’essentiel des attaques sur nos droits et autres mesures austéritaires sont toujours là, malgré des reculs gouvernementaux :

  – Attaques sur nos revenus et la protection sociale : indemnisation des arrêts maladie de courte durée porté à 90%, gel du point d’indice et non-reconduction de la prime GIPA pour la 2ème année consécutive. 

Budget d’austérité.  Le gouvernement a renoncé à la suppression de 4000 postes d’enseignant·es mais, ce fruit de notre mobilisation a été détourné dans un marchandage politicien permettant l’adoption d’un budget austéritaire sans précédent avec une coupe de 34 milliards d’euros dans les dépenses publiques (24 milliards pour l’État, 2 milliards pour les collectivités territoriales et 8 milliards pour la Sécurité sociale).

Dans l’éducation, cela se traduit par la perte de 470 ETP enseignant dans le 1er degré et des créations insuffisantes dans le second degré (324 ETP enseignant) au regard des besoins. Le budget est en baisse de 50 millions avec probablement une fin d’année « à l’os » comme nous venons de connaître en 2024. Par ricochet, l’austérité sur nos collectivités de rattachement aura aussi un impact (bâti scolaire, entretien, action culturelle…). 

La politique éducative inégalitaire et réactionnaire continue :

La résistance (même passive) des personnels en collège, tout autant que la réalité, ont mis un sérieux coup de frein aux mesures du « choc des savoirs ». Les groupes de niveaux ne seront pas étendus en 4° et 3°, le brevet ne sera pas un couperet pour l’orientation. Il reste à abattre désormais ce qu’il reste de ces dispositifs auxquels nous avons toujours été opposé·es, tout comme les réformes de l’ère Blanquer qui nous pourrissent la vie au quotidien (Parcours sup’, réforme des lycées, réorganisation de la term voie pro…). Il est temps de reprendre le chemin pour une école émancipatrice qui permette d’accompagner et former tous·tes les élèves sans exclusion(s) !

Seule la lutte paiera !

C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui décidons ! C’est seulement en arrêtant le travail et en organisant la résistance collective en lien avec les autres secteurs professionnels que nous pourrons mettre en échec ces politiques dont plus personne ne veut. 

Mais comme un mouvement social, ça ne tombe pas du ciel et encore moins du siège des directions syndicales, il va falloir entreprendre un travail de re-mobilisation par la base. A ce titre, la CNT-SO apporte son soutien à toutes les initiatives de lutte prises localement, comme l’appel à la grève du premier degré pour le 11 février sur Paris.

Construisons la lutte sur des bases revendicatives claires et unifiantes : refus des politiques d’austérité et défense des services publics, refus des politiques réactionnaires et sélectives à l’école, amélioration des conditions de travail et hausse des salaires.

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Pass culture coupé: encore une décision cynique et brutale !

Vendredi, un vent de panique a peu à peu envahi les établissements scolaires : la part collective du pass culture est en effet brutalement coupée d’ici la fin de l’année scolaire, car l’Etat a décidé d’en récupérer une partie. En effet le budget prévu était de 97 millions, il a été décidé sous la pression de la Cour des comptes qu’il n’y aurait plus que 72 millions et encore, il faudra attendre septembre où 22 millions seront à disposition. Et ce, sans crier gare. 

Cela implique donc que de nombreux projets mis en place par les équipes enseignantes et les référent.es culture tombent à l’eau. En bout de chaine, c’est aussi une déflagration pour le secteur culturel déjà impacté par des politiques d’austérité. 

La part collective du pass culture sert à financer des projets culturels, artistiques, mémoriels dans les établissements mais aussi au sein de structures culturelles. Les budgets des établissements étant déjà très contraints et les dotations diverses très diminuées, les collectivités territoriales ayant réduit leur part culturelle, des projets sont purement abandonnés. 

Les élèves déjà éloigné.es des centre-villes et de la culture légitime de par leur origine sociale ou géographique, comme celles et ceux de REP ou de milieux ruraux sont particulièrement touché.es. 

C’est une gestion brutale et autoritaire encore une fois de l’Education nationale qui survient là. Rappelons-le, c’est une question d’émancipation par la culture et d’ouverture d’esprit qui est ici remise en cause, c’est une démocratisation culturelle qui est entravée et des élèves qui en sont privés. 

C’est aussi un mépris des équipes pédagogiques et des enseignant.es qui ont dû prendre du temps pour monter des projets pour leurs élèves et pour comprendre l’usine à gaz de la plateforme numérique Adage. Cette plateforme a privatisé l’accès à de l’argent public, a généré des profits pour son propriétaire et a été ouverte sans politique culturelle claire ni démocratique. Il aurait fallu allouer des budgets fléchés aux établissements scolaires dans le cadre de l’autonomie. Encore une riche idée libérale de Macron lancée en 2021. 

Par ailleurs, dans une trumpisation inquiétante, la ministre de la culture a annoncé que l’un des spectacle son et lumière du Puy du Fou était lui éligible au pass culture. C’est scandaleux. Le copinage et la collusion sont ici à l’oeuvre, car Macron n’a jamais caché son soutien à cette entreprise issue des milieux très conservateurs catholiques vendéen. C’est bien révélateur : la culture commune et sa démocratisation sont réduites à peau de chagrin, mais le divertissement clinquant, anti-révolutionnaire et réactionnaire est lui « open bar ». 

Face à cet énième mépris, mobilisons-nous ! 

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Stage intersyndical: Agir contre l’amiante dans l’Éducation Nationale

Après avoir respectivement organisé des stages sur la question de l’amiante, les syndicats CNT-SO Éducation 13 , SUD éducation 13, CGT-Educ’action 13 et la FSU-SNUipp13 proposent une nouvelle vague de formation et de lutte contre l’amiante en organisant un nouveau stage le 7 Mars 2025 à Marseille afin de répondre aux préoccupations légitimes des personnels. Ce stage sera co-organisé avec l’Association des Victimes de l’Amiante dans l’Éducation Nationale (AVALE 13).

D’ici à 2025, l’amiante pourrait provoquer 100 000 morts en France. Mais combien parmi les personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la recherche ? Entre 1998 et 2017, au moins 20 personnels contractent un mésothéliome pleural par an (source : Santé Publique France). Ce chiffre est largement minoré par la sous-déclaration des maladies provoquées par l’amiante, qui de surcroît se déclenchent après des dizaines d’années de latence. Et surtout le risque n’est pas pris en compte et l’Éducation Nationale comme les collectivités territoriales s’assoient régulièrement sur leurs obligations légales. Quelques données montrent que le sujet de l’amiante a toutes les caractéristiques de la bombe à retardement sanitaire :

  • En 2016, 85% des écoles et établissements scolaires ont été construits avant 1997, date de l’interdiction de l’amiante en France et sont donc concernés par ce risque.
  • 1/3 des établissements les Dossiers Techniques Amiante (DTA), pourtant obligatoires, ne sont pas présents. Parmi les 70 % des écoles et établissements où ce dossier existe, 40% n’étaient pas actualisés depuis 2013.
  • Dans ces écoles et établissements, 80% de lycées professionnels, 77% des lycées généraux et technologiques, 73 % des collèges et 38 % des écoles contiennent toujours de l’amiante.
  • Si les travaux de désamiantage ne sont pas faits, il y a pire encore : quand d’autres travaux sont effectués, il n’y aucune prise en compte de l’amiante alors même que les travaux la rende volatile et exposent personnels et élèves. Or, souvent, les Repérages Avant Travaux pourtant eux aussi obligatoires, ne sont pas effectués ou sont parcellaires. Là encore, lorsqu’ils sont présents, nous n’avons aucune assurance qu’ils soient réalisés par un organisme compétent.

Il est donc particulièrement important que les personnels mais aussi les usager-es s’emparent de cette question et imposent à l’administration de l’Éducation Nationale et des collectivités locales de mettre en place une vraie politique de prévention sanitaire sur le sujet. Face à l’amiante dans l’Éducation Nationale, il est urgent d’agir.

Programme provisoire (plus d’info à venir) :

  • Amiante du produit miracle au scandale sanitaire
  • Comment savoir s’il y a de l’amiante dans mon établissement ?
  • Comment obtenir le DTA de mon école ou établissement ?
  • Comment lire un DTA ?
  • Pourquoi m’informer et informer sur la présence de l’amiante ?
  • Que faire face à une maladie liée à l’amiante ?
  • Comment agir collectivement et syndicalement dans l’Éducation Nationale ?
  • Atelier d’étude et d’analyse des DTA des participant-es au stage

IMPORTANT : date limite de demande de congé pour formation syndicale : le 7 février 2025.

INSCRIPTIONS:

Pour s’inscrire, deux étapes :

1- Je m’inscris auprès du syndicat en remplissant le formulaire en cliquant sur le lien suivant : formulaire d’inscription

2- J’envoie ma demande de congé de formation auprès de la hiérarchie, DASEN pour le 1er degré ou Recteur pour le 2nd degré. Des modèles à compléter sont disponibles en pièce-jointe de cet article.

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Solidarité avec Mayotte, sa population et son école (la honte, madame la ministre !)

Deux enseignants avaient expliqué à la nouvelle ministre de l’Éducation nationale la réalité catastrophique dans certains quartiers de Mayotte abandonnés par l’État après la tempête Chido, le 30 décembre, alors que le trio conservateur Bayrou-Valls-Borne était à Mayotte. La ministre leur a tourné les talons. « La honte » ! s’est exclamé l’un d’entre eux, écœuré. 

Dans une séquence filmée, deux enseignants d’EPS ont raconté à la ministre de l’Éducation nationale qu’aucun secours, ni aide, ni approvisionnement n’avaient été organisés ni coordonnée par l’État dans des quartiers pauvres de Mayotte près desquels ils habitent. Mise face à la réalité de terrain et à la vive l’inquiétude  des deux enseignants à l’égard d’une population vulnérable, pauvre et délaissée, la ministre leur a tourné les talons, affichant un sourire méprisant et inapproprié face caméra. 

Il s’avère en effet que c’est un collectif improvisé de bénévoles, d’enseignant·es, d’élèves qui se sont organisés pour venir en aide aux gens avec parfois leurs propres moyens. 

Des communications politiques au cynisme écœurant

On ne peut que saluer cette entraide entre habitant·es de ce département français et nous dénonçons l’abandon par l’État qui déroule de plus un discours d’extrême-droite. De Bayrou au préfet en passant par la dernière sortie de Valls qui remet en cause la validité du recensement en prétendant que les immigré.es sont en fait plus nombreux et nombreuses, et en passant par les député·es locaux ou des collectifs anti-migrants, des propos excluant ont été déroulés et Marine Le Pen a été accueillie sur les cendres de la solidarité nationale et sociale. Ce mépris est d’autant plus dramatique que le racisme entre différentes catégories de la population ronge la cohésion. Nous dénonçons le  cynisme du gouvernement qui alimente le désarroi de l’île et en profite pour resserrer sa main mise coloniale.

Les déclarations de Valls en concurrence avec les déclarations de Marine Le Pen font comme si les destructions étaient principalement causées par la vétusté des bidonvilles et laisse entendre que tout sera plus facile une fois que la population mahoraise sera allégée de la présence comorienne. Les médias n’ont pas parlé des morts sur les côtes du Mozambique et des Comores, causés par le même ouragan. Le gouvernement n’a pas pris contact avec aucun de ces pays riverains pour envisager une coordination des secours.

Quelle reconstruction ? 

Les annonces budgétaires semblent d’ores et déjà insuffisantes pour la reconstruction, et se fera sans les Mahorais eux-mêmes, ni même sans les entreprises locales et le grand risque est que les immigré·es des Comores soient encore davantage relégué·es. Cette population est désignée comme quasiment coupable de sa propre pauvreté voire du cyclone lui-même. L’absence d’une réponse adéquate proposée aux habitants des bidonvilles laisse craindre une aide intéressée et orientée qui implique une exclusion de facto de la population la plus pauvre et majoritairement immigrée.

Rien n’a été suffisamment anticipé et rien n’est mis en place pour que Mayotte puisse faire face aux risques climatiques alors qu’ils sont connus et étudiés, et qu’un nouveau cyclone est attendu dimanche 12. 

Le discours médiatique en dehors de toute considération géopolitique entonne le même air : les français d’abord. Mais comment rebâtir sans s’interroger sur le partage des ressources autour du littoral ? La proposition du 1er ministre Bayrou de relancer les communications sur l’île grâce au réseau Starlink d’Elon Musk résonne comme un autre signal : celle de l’abandon du service public et de l’allégeance à une extrême-droite à l’affût. La communication gouvernementale augure mal la stratégie de reconstruction. Elle ressemble à celle prise par l’administration Bush suite à l’ouragan Katrina : tentatives de libéralisation, nettoyage social doublé d’une politique ségrégative et raciste…

Nous ne pouvons que soutenir nos collègues, leurs élèves, leurs familles face à ce chaos, et la rentrée du 13 janvier nous semble bien illusoire. 

Nous soutenons le préavis de  grève reconductible de plusieurs syndicats enseignants à Mayotte face au manque d’eau, d’électricité et de conditions décentes pour la rentrée à Mayotte le 13 janvier.