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Mutations forcées : soutien aux personnels, non à la répression antisyndicale !

Dans le 93 quatre enseignant·es ont reçu un avis de mutation d’office la veille des vacances d’avril, par recommandé et sans procédure contradictoire. Le procédé est violent. La loi de transformation de la Fonction publique de 2019 révèle ici son vrai visage : une France-télécommunication de l’école publique qui, par des procédés de maltraitance et d’intimidation, broie les personnels… Pour les pousser à partir ? Quel intérêt de traiter ainsi des personnels, si ce n’est pour humilier et assujettir ? 

Dans l’un des collèges, une enquête administrative a été effectuée sans avoir rendu ses conclusions à la suite d’un conflit avec la hiérarchie autour d’une liste syndicale déposée. Dans un autre il s’agit d’un conflit entre collègues pas ou mal géré malgré les alertes syndicales.

Les mutations dans l’intérêt du service ont lieu donc en cours d’année, et ne sont pas censées être une mesure disciplinaire. Sauf que ça en a tout l’air et cela est vécu comme tel. C’est un procédé brutal de la part de la hiérarchie car ces personnels étaient très impliqués dans leur établissement. De plus, ces collègues sont syndicalistes au SNES-FSU et à SUD éducation. Cela est donc alertant car ces collègues engagé·es et militant·es pour l’intérêt général subissent de plein fouet une décision autoritaire et donne l’impression de subir une punition pour l’exemple. 

Pourtant des décisions arbitraires et coercitives de la part de rectorats ont été dernièrement déboutées : deux enseignant·es, « Les quatre de Melle », avaient été sanctionné·es à la suite d’une mobilisation contre le bac Blanquer en 2019, et six ans après le tribunal administratif leur a donné raison. L’une a été réintégrée dans son lycée d’origine après avoir mutée à 100 kilomètres de là, et un autre se verra remboursé le manque à gagner dû à la rétrogradation à l’échelon 1. De même, dans le 93, un autre enseignant a eu gain de cause au tribunal administratif et a été lui aussi réintégré dans son établissement d’origine.

Nous constatons que lorsque des violences sexistes et sexuelles sont signalées par des personnels ou même des élèves, les auteurs présumés restent à leur poste et ne sont pas si promptement mutés d’office ! 

Ce management brutal qui rappelle les procédés généralisés dans le privé et le procès perdu des décideurs d’Orange n’ont pas l’air d’effrayer, ni les ministres qui se sont succédé, ni les recteurs et rectrices.  En Normandie, ce sont 9 enseignant·es qui se sont suicidés depuis l’année dernière.

Au travail comme ailleurs, lorsque que les contre-pouvoirs syndicaux qui luttent pour l’émancipation et l’égalité sont ainsi réprimés, c’est l’autoritarisme qui gagne et la démocratie qui recule.

Partout dans nos conseils d’administration, affirmons par des motions notre soutien et dénonçons cette répression. 

Nous affirmons notre plein et entier soutien à ces quatre personnels mutés d’office et soutenons la grève intersyndicale du jeudi 22 mai dans le 93. 

Deux rassemblements sont organisés à 10h devant les collèges Jean Lolive (Pantin) et François Mitterrand (Noisy-le-Grand) puis à 14H devant la DSDEN à Bobigny pour exiger l’annulation des mutations forcées.

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Répression antisyndicale à l’Université de Paul Valéry Montpellier 3 !

Notre camarade Fabien vient de recevoir une des sanctions les plus lourdes qui puisse être prononcées, à la suite d’un conseil de discipline de l’Université de Perpignan : il lui est désormais interdit d’accéder à tout établissement d’enseignement supérieur pendant trois ans. Ceci a pour conséquence très grave et choquante d’interrompre brutalement son cursus universitaire en cours.
Cette décision fait suite à l’effort de mise en oeuvre du dispositif de sélection MonMaster et à sa contestation lors d’une intervention en CEVU (Conseil des études et de la vie universitaire) en septembre 2023 où Fabien s’exprimait en tant que représentant syndical étudiant. Au cours de l’intervention des élu-es du SCUM, certaines conclusions de l’étude de l’ONDES, Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur, datant du 15 février 2002, ont été rappelées : la sélection est en effet susceptible d’aggraver les discriminations racistes dans l’enseignement supérieur. L’un des volets de l’étude porte en effet sur les discriminations à l’accès en Master. Utilisant une méthode de testing, l’étude a révélé notamment que les candidats d’origines maghrébine et subsaharienne étaient pénalisés.
Cette intervention a donné lieu à une passe d’armes avec deux représentant-es des professeurs au CEVU, pourtant co-dirigeants du SNESUP-FSU de l’université qui affiche une opposition à la sélection, s’estimant diffamé-es individuellement, tout comme l’université Paul Valéry, par ce simple rappel à une réalité systémique. Nous déplorons que cette analyse ait été retenue par les enseignant-es, membres de la section disciplinaire qui ont sanctionné Fabien sur cette base.
Ainsi l’Université n’a pas souhaité s’interroger sur les effets délétères des nouveaux dispositifs de sélection, même lorsque des études circonstanciées sont portées au débat.

La sanction s’inscrit dans une tendance répressive d’ensemble, de fermeture du débat au sein des Universités françaises, cherchant à faire taire toute voix demandant l’accès égalitaire à l’université et aux différentes formations.

La Fédération Unifiée de l’Enseignement et de la Recherche de la CNT-SO dit tout son soutien face à cette décision inique et autoritaire.

Stop aux discriminations dans les Universités !
Stop à MonMaster !
Stop à Parcoursup !
Stop au climat de censure dans les établissements !
Ré-intégration de notre camarade Fabien !

FUER CNT-SO