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Mobilisons-nous contre la loi Darmanin: dans l’éducation comme ailleurs, organisons la riposte!

La loi asile immigration proposée par le gouvernement avec le soutien de l’extrême droite fait définitivement tomber le voile que l’exécutif de Macron a essayé de garder depuis son premier mandat. La dérive raciste et xénophobe proposée par le gouvernement aura un impact direct sur la vie d’une partie de la population, qui se verra privée de droits fondamentaux et attaquée par des mesures répressives. Cette loi va précariser davantage les travailleuses et travailleurs, les lycéen·nes, les étudiant·es avec ou sans-papiers.

La loi Darmanin introduit le concept de préférence nationale, cher au Rassemblement National, concernant les prestations des certaines aides sociales. À partir de maintenant elles seront conditionnées à une résidence régulière d’au moins cinq ans. Elle remet également en cause le « droit du sol » et l’acquisition de la nationalité française ne sera plus automatique pour les enfants né·es en France mais dont les parents sont étranger·es. Le caractère automatique de l’attribution de la nationalité est remplacé par une démarche entamée à partir du 16 ans et avant l’âge de 18 ans.

Une autre aberration de cette loi est la précarisation de la situation des personnes malades, car les étrangers malades devront désormais prouver que les soins dont ils ont besoin n’existent pas dans leur pays.

Au niveau de la cour nationale du droit d’asile, il n’y aura plus désormais qu’un seul juge qui prendra les décisions d’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le délit de séjour irrégulier est restauré. L’arbitraire préfectoral est encore renforcé, refoulement aux frontières, délivrance systématique des OQTF et IRTF et allongement de leur durée, notamment pour les travailleuses et les travailleurs. Cette loi bafoue le droit d’asile et réinstaure la double peine.

De graves conséquences pour nos élèves et leurs familles, pour nos collègues

Avec la préférence nationale dans l’accès à certaines aides, la situation, déjà très précaire, de certains élèves nouvelles arrivé⋅es en France, celle de familles immigrées, s’aggraveront.

Nous pensons également aux personnels bénéficiant d’un titre de séjour, souvent des situations précaires.

Pour les étudiant⋅es étranger⋅ères : une « caution » de retour obligatoire

Pour obtenir un titre de séjour avec la mention pour motifs d’études  il faudra déposer une caution, restituée au moment du retour dans le pays d’origine ou en cas de renouvellement. Nous condamnons cette taxe discriminatoire ! La carte de séjour pourra être retirée à l’étudiant⋅e s’il « ne respecte pas l’obligation annuelle de justification du caractère réel et sérieux des études ».

Les conséquences de cette loi ne tarderons pas à se montrer sur la partie la plus précaire de la population. Nous devons nous mobiliser contre cette loi raciste et répressive, qui favorise les inégalités sociales et criminalise davantage les personnes sans papiers.

Mobilisons nous contre cette loi. Nous appelons tout le monde à soutenir et participer à toutes les luttes pour la régularisation des sans-papiers, pour une société de la liberté, pour l’égalité des droits, pour la justice sociale et la solidarité.

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La grande bourgeoisie séparatiste et réactionnaire à la tête du ministère : il va y avoir du sport !

La nomination d’AOC à l’éducation national provoque une colère chez les enseignant·es : elle hérite de la Rue de Grenelle tout en conservant les portefeuilles de la Jeunesse, des Sport sans oublier l’organisation des JO de Paris. Il semblait illusoire de penser qu’avec l’ensemble de ces tâches à réaliser la cause de l’éducation puisse être défendue. 

Mais pour couronner le tout, on découvre avec stupeur que la ministre a inscrit ses trois enfants dans l’enseignement privé, qui plus est le Collège Lycée Stanislas réputé pour son élitisme et son ultra conservatisme, voire son intégrisme. Rappelons en effet qu’une enquête administrative a été demandée par Pap NDiaye mais Attal refuse de la transmettre et AOC reste muette. Mediapart le révèle la violence idéologique de l’école et son prosélytisme catholique intégriste et sécessionniste… En effet on peut parler de séparatisme pour le collège-lycée Stanislas : la laïcité y est bien malmenée : anti-avortement, sexisme, inégalités filles-garçons, homophobie, catéchèse obligatoires, propos complotistes.  La ministre sera-t-elle impartiale face à cette enquête ? On attend. Et comment prétendre défendre l’école publique et laïque lorsqu’on est incapable d’y scolariser ses propres enfants ?! La nouvelle ministre correspond à une longue liste de ministres de l’EN complètement déconnecté·es des personnels et de leur réalité quotidienne. En effet d’autres ministres avant elle furent concernés par cette contradiction plus que choquante : Fillon, Blanquer, Ndiaye ainsi qu’Attal. Ils et elles ne viennent pas de l’école publique, pourtant meilleure que le privé à moyens égaux. 

Confrontée par un journaliste de Mediapart, AOC a immédiatement répondu en se posant en victime et en fustigeant les supposées absences de cours dans les établissements publics de sa circonscription et s’est posée en mère courage attestant que ses enfants seraient ainsi en sécurité, avec des amis et bénéficiant d’enseignements fondamentaux exigeants, attaquant au passage une école publique précise. Pourtant il y a plus d’absences dans le secteur privé que dans la fonction publique.. Se présentant comme soi-disant « frustrée par des paquets d’heures non remplacées », AOC a prétendu qu’elle « avait fait un choix, comme des centaines de milliers de familles ». Selon Libération, c’est en fait faux : la professeure des écoles n’a pas été absente durant le seul semestre de scolarisation de son aîné… C’est donc bien un mensonge et un choix qui est celui du contournement de la carte scolaire et donc du contournement de l’égalité et de la mixité sociale. La ministre s’est également prétendue « stigmatisée » par ce choix et s’est ainsi placée en victime d’une polémique qui n’aurait pas lieu d’être. Devant la colère suscitée et légitime d’une profession exsangue, elle s’est rendue à l’école Littré sous les huées. 

Elle doit démissionner !

Pour nous il ne s’agit pas d’une polémique mais une preuve supplémentaire du mépris total qu’exerce la bourgeoisie sur le monde de l’école publique et l’entre-soi rigoureusement construit. Cette affaire d’une école publique fustigée est révélatrice du fait  cette bourgeoisie a méticuleusement détruit le service public d’éducation tout en subventionnant sans état d’âme l’enseignement privé et en y plaçant ses enfants. Le non remplacement des professeurs correspond à des choix budgétaires, inutile de feindre l’étonnement. De plus c’est une position très conservatrice qui se pose là : il s’agit de stigmatiser les fonctionnaires, de les faire passer pour absentéistes et privilégiés pour mieux détruire le service public d’enseignement. 

Et pourtant le service public d’enseignement est un enjeu crucial d’égalité et de démocratisation scolaire. C’est pourquoi nous exigeons des moyens depuis des années : nous demandons pour commencer un plan massif d’urgence : créations de postes, augmentations des salaires. Nous demandons moins de dividendes et plus de services publics : de l’argent il y en a, dans les poches du grand patronat ! 

Rappelons aussi que nous refusons que l’argent public serve à subventionner l’école de ceux qui contournent le système impunément !

La CNT-SO revendique un financement public exclusivement en direction des établissements scolaires, universitaires et de formation continue publics et la transformation des établissements privés qui en font la demande en établissements publics déconfessionnalisés. Notre organisation combat depuis toujours pour une école gratuite pour tous·tes, du primaire à l’université.

En grève le 1er février et après on continue ! 

Les DGH arrivent dans les collèges et c’est encore une saignée. Il faut aussi abandonner les groupes de niveaux.

Nous appelons les personnels à construire les bases d’un mouvement du secteur de l’éducation pour obtenir un véritable plan d’urgence pour l’école : la grève du 1er février doit être massive et être une première étape.

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Communiqué du Collectif National Non au SNU : Que signifie cette obsession du réarmement ?

Ce début d’année 2024 est marquée par les déclarations du président de la République et de plusieurs ministres sur la nécessité d’un « réarmement civique et moral » de la jeunesse. Que les membres du gouvernement prétendent donner des leçons de morale pourraient prêter à sourire !

Mais ce que cache ce « réarmement civique » est autrement plus sérieux : « Le sens du devoir, il n’est pas inné, il s’apprend, il se développe, il s’entretient. Et oui, le Service national universel permet cela. Nous devons nous rappeler que nous avons un destin commun, peu importe d’où l’on vient, où on habite, qui l’on est. » (Prisca Thévenot, Secrétait d’Etat à la Jeunesse et au SNU). C’est toujours le même roman : riche ou pauvre, exploiteur ou exploité∙e, policier armé ou jeune discriminé, résident∙e d’un quartier privilégié ou habitant∙e d’une banlieue à l’abandon, chômeuse sans droit ou rentier, etc., nous aurions « un destin commun », les mêmes intérêts à défendre …

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique réactionnaire et le SNU qui la sert

Il y a aussi le « réarmement militaire », qu’illustre la loi de programmation 2024-2030 augmentant le budget des Armées, tous les ans, de 3 à 4 milliards d’euros, soit 413 milliards de dépenses militaires sur la période.

Colonialisme et impérialisme sont à l’origine de guerres dans plusieurs régions du monde ; si nous soutenons la résistance des peuples opprimés, leur droit à vivre en paix et à l’autodétermination, nous savons que l’explosion des dépenses militaires ne servira pas ces buts ; bien au contraire.

Par ailleurs, les responsables militaires ne s’en cachent pas : ils espèrent que le SNU amènera plus de vocations militaires !

Nous refusons, dénonçons et combattons cette politique militariste et le SNU qui la sert.

« Je souhaite, en tant que secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU, que ce Service national universel devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre nation. Donc oui, je souhaite qu’il soit généralisé», a indiqué, le 5 janvier, Prisca Thévenot.

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Nous, nous soutenons les jeunes qui s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc. Nous refusons la militarisation de la société. « Donc, oui, nous refusons le SNU !»

Le 10 janvier 2024

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : plusieurs milliards d’euros par an, selon les derniers rapports du Sénat. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.

Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.

Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !

Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Syndicat unifié du bâtiment de la région parisienne de la Confédération Nationale du Travail, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, SUD Luttes De Classes – éducation, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, La Voix lycéenne, Union Etudiante, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB,  Queer Education, Fédération Nationale Laïque des Amis des Monuments Pacifistes, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Unjourlapaix, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Mouvement Résilience, Alternatives et autogestion, Cercle 49, Radio-Libertaire, Revue Silence, Cerises la coopérative, Questions de classes, L’Allume-Feu, Editions du Chemin Creux, Arc en ciel théâtre réseau coopératif, Toustes en Colo Collectifs locaux unitaires Non au SNU Nantes, Saint-Nazaire, , Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault, Vendée, Marseille, Var, Vosges, Corrèze…

Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net

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Motion de la RIS intersyndicale du 13 contre les évaluations d’écoles

Motion adoptée à l’unanimité des 105 participantEs à la RIS intersyndicale FSU-SNUipp 13, Snudi-FO 13, CGT’Éduc’action 13, SUD éducation 13, CNT-SO 13 contre les évaluations d’écoles

Face à la tentative ministérielle d’imposer la mise en place d’évaluations d’école à la rentrée 2023 et les années suivantes dans les écoles des Bouches-du-Rhône

Considérant que :

– Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto- évaluer » ?

– Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine

– Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

– Les rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe, communiqués à la municipalité et aux représentant·es de parents permettraient à ces derniers de comparer, classer et s’ingérer dans le fonctionnement des écoles. Cela pourrait remettre en cause le cadre national de l’Ecole publique et notre statut avec la multiplication de projets territoriaux imposés à chaque école dans la droite ligne de l’expérimentation « Marseille en Grand ». 

Il s’agit clairement d’un nouvel outil dans la politique managériale et néolibérale du président Macron, au même titre que les contrats d’accompagnement, les « écoles du futur », les cités éducatives, … ; nouvel outil qui ressemble dangereusement à un audit d’entreprise. Ce dispositif pourrait conduire à des dérives clientélistes et des pressions sur les personnels, avec un risque d’aboutir à une politique de contractualisation pluriannuelle.

• De plus, l’évaluation d’école serait une nouvelle mission supplémentaire et chronophage qui vient s’ajouter aux charges déjà excessives contenues ou non dans les 108h de nos Obligations Réglementaires de Service. Et si des aménagements existent (6h prises sur les animations pédagogiques dans les BdR par exemple) ils ne remettent pas en cause la logique de new management public au cœur de ces évaluations et ils affectent le droit statutaire à la formation déjà réduit pour un dispositif qui n’est utile ni aux personnels, ni aux élèves ni aux écoles. Pour tout cela, les évaluations d’école doivent être abandonnées

Les 105 participantEs, de 65 écoles, réunis lors de la RIS intersyndicale organisée par le SNUDI-FO 13, le SNUipp-FSU 13, la CGT Éduc’action 13, la CNT-SO 13 et SUD éducation 13 demandent l’abandon des évaluations d’écoles et invitent les équipes à refuser de s’y engager en adoptant une motion en conseil des maîtres, motion qui sera portée à la Direction académique par les organisations syndicales lors d’une prochaine audience.

Au lieu de ces évaluations d’écoles chronophages et néfastes, nous demandons en priorité des moyens humains et que les équipes puissent disposer des 108 heures sans pression et sans injonction hiérarchique.

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Non aux classes ghetto. Oui à la démocratisation scolaire !

Notre ex-ministre Pap N’Diaye avait déclaré vouloir s’occuper du collège décrété « homme malade du système », avec de premières mesures contestables mises en place dès cette rentrée 2023, dans l’improvisation. Son successeur, Gabriel Attal poursuit dans cette lancée en distillant depuis la rentrée des éléments de langage dans l’air du temps, réactionnaires et hostiles à l’égalité, qui nous alertent déjà sur la philosophie générale de la future réforme. Notre fédération propose ici un premier décryptage et argumentaire.

Les évaluations nationales comme outil de casse du service public d’enseignement

Sans surprise, les évaluations nationales nouvellement effectuées en mathématiques et en français en classe de 4ème en septembre sont mauvaises : en effet les tests étaient denses, axés sur la rapidité, déconnectés des chapitres du programme, sans lien avec les cours et ne permettaient pas aux élèves de se réapproprier les notions au préalable. Certaines épreuves sont ineptes comme le test de fluence ( dans les tests de 6ème et cette année en 4ème) évalue la rapidité de lecture sans évaluer la compréhension, ce qui va à l’encontre de ce qu’on apprend aux élèves depuis le CP. Ces évaluations stressentet déstabilisent les élèves et les enferment dès le début de l’année dans une fatalité et un déterminisme. Ce système est déjà à l’œuvre au Royaume Uni et implique aux enseignant.es d’enseigner en vue des tests : « teach and test » Ce dispositif vide de sens les séquences et assèchent les cours: il n’est alors plus question d’y trouver des contenus émancipateurs.

D’ores et déjà le ministre de l’éducation nationale a évoqué le recours aux classes de niveaux, revenant donc sur la raison du collège unique et de la loi Haby de 1975. Le collège unique tout aussi imparfait soit-il évite le tri et œuvre à la démocratisation scolaire, en faveur des élèves dont les familles sont les moins en connivence avec le système scolaire.

        Les différentes recherches dont celles du Groupe de Démocratisation Scolaire et de Stéphane Bonnéry  ( Comprendre l’échec scolaire, 2005 ) et L’observatoires des inégalités, entre autres, montrent que les inégalités sociales sont à l’origine des inégalités scolaires et sont renforcées par celles-ci au fur et à mesure du cursus scolaire. Aussi, faire des classes de niveau scolaire implique du tri scolaire et donc du tri socialCe projet serait une régression grave et ne correspond en rien à un projet d’école égalitaire et de transformation sociale que nous portonsNous défendons un collège de qualité pour tous et toutes. Il faut rappeler que ce projet de classes de niveaux est par ailleurs porté par un syndicat réactionnaire, et par l’extrême droite qui prône le tri et les écoles à plusieurs vitesses, dans un but profondément violent et inégalitaire. L’extrême-droite, protéiforme, est à l’affût face à l’école qui est une proie pour son projet culturel et réactionnaire comme le montre Grégory Chambat ( Les Réacs-publicains, 2016 et Quand l’extrême-droite rêve de faire école, 2023 ), ce que l’on voit aussi avec des réseaux de parents qui s’en prennent aux enseignant.es et aux programmes scolaires. 

Les classes de niveaux mettent en difficulté les « bons élèves » eux-mêmes. En effet, contrairement à l’idée reçue que l’hétérogénéité leur serait néfaste, la classe de niveau de « bons élèves » renforce la compétitivité entre eux et elles,  les stéréotypes et les inégalités de genre,  l’anxiété scolaire, l’intolérance, le mépris et le harcèlement scolaire. Ce genre de classe renforcerait aussi les enjeux de pouvoir et de passe-droits des parents d’élèves envers les directions pour que leurs enfants soient dans de « bonnes classes », ce qui conduirait à une forme de corruption, contre laquelle le service public d’enseignement protège les personnes encore peu ou prou puisque le service public permet l’égalité de service de tous et toutes. Les enseignant.es qui ont déjà pratiqué les groupes de niveaux, appelés dans un langage managérial « groupes de besoins », mis en place de façon expérimentale dans certains collèges, se sont trouvé.es face au casse-tête  de « classer » les élèves moyens et moyennes : où les placer ? Dans « un bon groupe », dans un « groupe en difficulté » ? Ce sont eux et elles aussi qui pâtiraient de l’homogénité des classes de niveaux, car ce tri est forcément imparfait et aléatoire. Enfin, la constitution des classes prendrait un temps fou,  occasionnerait une concertation tout aussi chronophage et serait une usine à gaz qui déstabiliserait les organisations des collèges. 

Un projet de tri scolaire et social néfaste pour tout le monde

Certes, faire classe au collège n’est pas tous les jours facile: les classes sont surchargées, les personnels comme les assistant.es social.es, infirmier.ières, CPE, psychologues, AED, AESH sont insuffisant.es, les personnels enseignants manquent ici et là et les temps d’échange professionnels sont inexistants. Les investissements financiers des conseils départementaux pour le pédagogique (matériel et projets) sont souvent réduits à peau de chagrin, des bâtiments restent vétustes, peu accueillants et inconfortables. Beaucoup d’élèves ont été fragilisé.es par la crise du COVID sans être accompagné.es vu la destruction de l’hopital public, des services de psychiatrie et du médico-social par ailleurs et la réduction des éducateurs.trices de prévention. Le climat social est anxiogène et des élèves vivent la pauvreté dans leur famille, pauvreté qui s’accroît partout. Alors, en classe, ça explose. Certain.es élèves nous mettent en difficulté professionnelle, et nous-mêmes n’avons pas de groupes d’échanges professionnels, de temps de concertation généralisé comme c’est le cas seulement en REP+, pas de médecine de travail. Alors à court terme, il faudrait pour les élèves en difficulté et fragilisés des sas, des relais, des moments d’écoute et de dialogue pour apaiser, remédier les difficultés scolaires notamment en groupes, aider, mais reléguer des élèves dans une classe de niveau ne dupera pas les élèves. La violence institutionnelle qu’on leur ferait vivre, ils et elles nous la resserviront par des incidents et des comportements difficiles. Les enseignant.es qui ont déjà des classes de niveaux, du fait du jeu des options, peuvent l’attester. 

        De plus, qui se portera volontaire pour enseigner à ces classes encore plus difficiles ? Un pacte « classe compliquée » sera-t-il créé ? Cela fragilisera encore davantage les collectifs de travail où chacun et chacune sera en concurrence pour avoir les « bonnes » classes et on peut compter sur le cynisme de l’institution pour trouver des moyens coercitifs. 

        Il est aussi probable que si ce projet venait hélas à aboutir, ce contre quoi nous allons cependant tous et toutes nous employer à lutter,  des réorientations précoces vers l’apprentissage pourraient être proposées, en lien avec la destruction du lycée professionnel et la professionnalisation de plus en plus tôt des élèves. D’ailleurs, la découverte des métiers, nouvel enseignement d’orientation transversal commence à présent dès la 5ème ce qui montre que l’ambition d’évincer certain.es élèves le plus tôt possible est en place. Des adolescents et adolescentes, surtout issu.es de milieux populaires ou éloigné.es du système scolaire seraient une main d’œuvre à bas coût et vulnérable pour les employeurs et le patronat et seraient exposé.es très jeunes aux dangers et risques pour la santé et la sécurité au travail. 

        Tous ces aspects sont à mettre en parallèle avec la réforme du lycée professionnel : en effet les enseignements généraux se réduisent, la période de stages et donc d’emplois peu chers pour les patrons s’allonge, le tri social s’accentue. C’est aussi le statut des enseignant.es qui est menacé au lycée professionnel avec l’annualisation en point de mire, et malheureusement la contre-réforme du lycée professionnel anticipe ce qui pourrait se passer en collège. 

Une réforme du collège amorcée l’an dernier et en 2016

 Il faut rappeler aussi que depuis plusieurs années, le français et les mathématiques ont perdu des heures et surtout la possibilité de faire des dédoublements en plus des heures en classes entières. De plus, la suppression de la technologie à la rentrée 2023 a amorcé ce projet d’enseignement au rabais. Pourtant cette nouvelle matière du collège était appréciée des élèves dans son aspect concret, transdisciplinaire et polytechnique. Elle permettait une mise en valeur des élèves en difficulté qui pouvaient s’y retrouver. A la place, les groupes de soutien et approfondissement mis en place affadissent les enseignements en mathématiques et en français et amorcent les classes de niveaux. Ces groupes ont d’ailleurs dégradé les emplois du temps des élèves et des enseignant.es. De plus, la 6ème étant la fin du cycle 3 (CM1-CM2-6ème), cette classe est désormais tirée vers les fondamentaux ( lire, écrire, compter ) et comme une prolongation de l’école primaire. Cela avait déjà été dénoncé comme un écueil possible lors de la réforme du collège de la ministre Najat Belkacem en 2016. Jusqu’à présent l’âge de 11 ans était censé correspondre à la pré-adolescence prédisposée à des apprentissages plus approfondis et experts que propose le collège, et auxquels l’école primaire les a préparés.

Il faut des moyens ambitieux pour un collège porteur de savoirs émancipateurs

Alors oui, le collège est « malade » tout comme le système scolaire dans son ensemble. C’est le cas de bien des services publics, laminés par 40 ans de libéralisme. Mais ce n’est pas en agitant les vieilles  badernes et la nostalgie d’une école passée et fantasmée où tout le monde aurait eu un bon niveau ( ce qui est faux ) que nous la soignerons.  Refusons le projet rétrograde de société qui se joue là !

        Ne nous laissons pas enfermer dans une fatalité etdans unecroyance affirmant que les élèves ne peuvent pas progresser. Un.e élève qui fait un CP correct, s’en sortira correctement ensuite à l’école primaire et au collège, selon les travaux de Jean-Pierre Terrail ( Entrer dans l’écrit ? Tous capables ! ) , et c’est aussi à l’école primaire qu’il faut encore donner davantage de moyens. De premières études parcellaires montraient (en 2021), un possible bénéfice des CP/CE1 dédoublées en REP : elles doivent être approfondies et le ministère doit en tirer les conséquences, au lieu de proposer des solutions à rebours pour le collège. Si les dédoublements s’avèrent efficaces en primaire, pourquoi ne pas les mettre en place au secondaire pour répondre aux difficultés des élèves, en y mettant les moyens horaires ? 

        Cette question du taux d’encadrement est fondamentale alors qu’une décrue globale du nombre d’élèves est attendue dans le secondaire ces prochaines années. Profitonsen pour diminuer le nombre d’élèves par classe (la France compte le plus d’élèves pas classe en moyenne en Europe ! ), pour dégager des moyens pour dédoubler, expérimenter, avec du temps de concertation et de formation pour les équipes. 

     Il est aussi nécessaire de s’attaquer au problème de la ségrégation scolaire, corollaire de la ségrégation sociale, avec des cartes scolaires équilibrées évitant le clientélisme des conseils départementaux. Partisan-es d’un grand service public d’éducation, nous sommes défavorables au financement public du privé qui nous place en concurrence. 

     Notre société de classe est à déconstruire mais il est primordial dans l’immédiat, d’apporter de la mixité sociale dans nos établissementsElle est  porteuse de démocratie et d’égalité. Elle est une digue contre la xénophobie, car elle permet aux publics scolaires de se connaitre et de sortir des préjugés et des fantasmes. Au contraire, l’école du tri et de la ségrégation ne fait que renforcer la violence scolaire et sociale. 

        Résistons et luttons contre l’extrême-droitisation des esprits, y compris dans l’école. Les classes de niveaux renforceraient l’oppression et les rapports sociaux de domination. Le service public d’enseignement au collège doit rester de qualité et porteur d’égalité, avec des enseignant.es formé.es qui restent concepteurs et conceptrices de leur métier qui doit être revalorisé, avec des savoirs émancipateurs pour des élèves éclairé.es afin de continuer de porter la démocratisation scolaire facteur de transformation sociale. 

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Attaque d’Arras : communiqué de la fédération CNT-SO Éducation & Recherche

C’est avec tristesse et colère que nous apprenons la mort, sous les coups de couteau, de Dominique Bernard, enseignant à Arras, presque 3 ans, jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty. Notre fédération adresse ses pensées les plus fraternelles à ses proches, à ses collègues et élèves. Nous adressons aussi tout notre soutien aux autres personnels, de l’E.N et territoriaux, blessés dans l’attaque.

A ce stade, toute la lumière n’est pas encore faite sur l’attaque mais il semble bien que notre collègue n’ait pas été visé lui-même mais plutôt que cela soit la communauté éducative dans son ensemble. Ce crime est probablement lié au fanatisme religieux, dans un climat tendu marqué par la guerre de Gaza.

Nous sommes en colère parce que l’Éducation Nationale et ses personnels ont volontairement été placés, au centre d’instrumentalisations idéologiques et politiciennes sur les questions religieuses. Nous ne nions pas être confronté régulièrement au conservatisme ou à l’obscurantisme religieux mais dans la plupart des cas, nous pouvons y répondre avec les outils des pédagogues : le dialogue et le raisonnement. A contrario, les polémiques stériles et aux relents racistes comme celle sur l’abaya à la rentrée, n’ont d’autres buts que d’alimenter les agendas politiciens du gouvernement ou de l’extrême-droite. En attisant les tensions et le ressentiment, elles mettent tous les personnels en danger.

Nous sommes en colère mais déterminé·es à ne pas céder un pouce des principes qui sont les nôtres en tant que travailleur·euses de l’Éducation et syndicalistes, nous reproduirons ici les mots que nous écrivions après l’assassinat de Samuel Paty :

« Il nous semble évident que le métier d’enseignant·e doit permettre aux élèves de s’éveiller à l’esprit critique car il est une des conditions de l’élaboration du savoir et une des voies de l’émancipation. Nous ne devons pas céder aux menaces qui pèsent sur la liberté pédagogique, ni à la peur du danger de mort qui pourrait frapper les enseignant·es, mais continuer à défendre une pédagogie active qui encourage la réflexion collective et la pensée critique. Nous devons continuer à défendre l’école comme un lieu d’ouverture à tous les savoirs et refuser l’obscurantisme. Nous devons continuer à promouvoir une école qui soit un lieu de débat, parfois de controverse autour des savoirs, mais refuser qu’elle devienne le champs de bataille de l’autoritarisme et du terrorisme. »

Encore une fois, ne laissons pas les forces réactionnaires semer le poison de la division et du racisme. La terreur ne se combat pas à coups de menton ou bien en pointant du doigt des minorités. Elle se combat par la solidarité.

Nous prenons acte du temps banalisé concédé par le ministre mais déplorons qu’il ne concerne que le secondaire. Utilisons-le pour nous concerter et décider collectivement. Notre fédération soutiendra les mobilisations des personnels et appelle à participer aux rassemblements unitaires organisés dans les prochains jours.

Syndicalistes, nous pensons toujours plus fermement aujourd’hui que c’est en construisant un projet collectif émancipateur, porteur de progrès pour tous·tes, que nous ferons reculer l’obscurantisme et toutes les idéologies de haine.

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Pas de justice, pas de paix ! Marchons massivement le 23 septembre !

La CNT-SO appelle à rejoindre les marches unitaires du 23 septembre 2023, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques.

Après la mort de Nahel, la litanie des morts ou blessés graves par la Police ne s’est pas arrêtée : Mohamed, Aymen, Hedi, Sefa… Le profil récurrent des victimes, de jeunes hommes issus des milieux populaires et identifiés comme franco-maghrebins ou afropéens, ne laisse pas de doute sur le caractère raciste de ces violences.

Il n’y a ni bavure ni acte isolé. La série actuelle est directement liée à l’évolution législative depuis Hollande et Cazeneuve, en 2017, qui permet encore davantage aux forces de l’ordre d’user de leurs armes notamment dans le cas des fameux «refus d’obtempérer». Elle tient aussi largement de la culture de l’impunité, de la violence et du racisme qui prospère dans les rangs de la Police, couverte par les institutions, une mafia syndicale grandement acquise à l’extrême-droite et le déni protecteur d’une large partie de la classe politique.

Nous ne nous faisons pas d’illusion sur l’institution policière, il s’agit bien d’une question systémique. Les pratiques racistes et discriminatoires (contrôles au faciès…), les violences et crimes, le plus souvent impunis, se perpétuent sur des décennies et s’inscrivent dans une histoire douloureuse de chasse aux étranger·ères, aujourd’hui les sans-papiers, hier républicain·nes espagnols, juifs·ves, indépendantistes algérien·nes…

Le contexte actuel est ainsi fortement marqué par la répression et criminalisation de plus en plus brutale des luttes sociales. Face à une forte contestation sociale (gilets jaunes, mouvements de grèves, activisme écologiste…), l’État a volontairement lâché la bride à sa Police qui exerce sa violence sans retenue (mutilations, décès…). La réponse aux révoltes populaires de juillet a été d’une extrême brutalité : répression indistincte par des unités militarisés comme le RAID, justice expéditive…

Là encore, pas question de bavures individuelles, la violence est systémique ! Qu’on lui colle l’adjectif « républicaine » n’y change rien, pour l’État, la fonction primordiale de la police n’est pas de protéger la population mais de la contrôler et de la réprimer si besoin, au service d’un ordre social inégalitaire.

Le bloc bourgeois au pouvoir se radicalise rapidement en restreignant les libertés publiques et en organisant une société de la surveillance. Des mouvements sociaux massifs comme « les soulèvements de la terre » sont menacés d’interdiction, les militant-es anticapitalistes et écologistes sont associé·es au terrorisme… Suite au mouvement des retraites, ce sont des centaines de syndicalistes qui sont inquiété·es par des procédures judiciaires ou disciplinaires sur leur lieu de travail. Cet autoritarisme doit être fermement combattu !

Le bloc bourgeois se rapproche de plus en plus de l’extrême-droite, alors que des milices fascistes agissent impunément dans les rues et que la mafia syndicale policière appelle à la guerre civile. Le mouvement social doit réagir massivement ! Soyons nombreux et nombreuses pour dénoncer la surenchère sécuritaire, libérale et raciste !

Au-delà de la question de l’institution policière et de l’État, racisme et discriminations sont à combattre dans l’ensemble de la société notamment dans le monde du travail, qui demeure notre champ d’action principal en tant qu’organisation syndicale.

Discriminations à l’embauche et freins dans les carrières, sur-représentation dans les métiers précaires, facteur aggravant de harcèlement par les hiérarchies… le racisme systémique ne s’arrête pas aux portes des entreprises ! Largement documenté et reconnu pour la première fois dans un jugement du Conseil de Prud’hommes de Paris du 17 décembre 2019, il doit être combattu sans relâche : nous nous y engageons.

L’exploitation raciste des sans-papiers est massive dans des activités économiques essentielles : nettoyage, commerce, manutention, BTP, livraison, agriculture… Ce sont des dizaines de milliers de travailleurs·euses exclu·es du droit du travail, des droits sociaux et cantonné·es aux pires conditions d’existence notamment pour le logement. C’est pourquoi nous nous mobilisons avec nos camarades sans-papiers pour la régularisation et l’égalité des droits !

Instrumentalisé par l’extrême droite et les politiciens de tout bord, le racisme alimente les divisions de la classe ouvrière, pour le plus grand bénéfice de la classe dominante. C’est une composante majeure du système d’exploitation et de domination capitaliste.
Le syndicalisme regroupe tous les travailleur·euses sans distinctions, c’est pourquoi notre combat de classe est antiraciste et que nous militons pour une transformation sociale qui tourne le dos à l’exploitation économique et à toutes les dominations. Construisons ensemble ce projet émancipateur pour notre classe, basé sur l’égalité réelle, économique et sociale, la démocratie directe et l’autogestion.

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Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Remplacements courtes durées (RCD) dans le 2nd degré : attention arnaque !

Alors que les remplacements sont un point noir depuis des années, Gabriel Attal ne fait pas exception et nous promet, comme ses prédécesseurs, « un enseignant devant chaque élève ». Un décret sur le RCD a été publié cet été. Les solutions proposées sont sans surprise : faute d’un investissement massif dans les moyens humains nécessaires aux établissements, elles accentuent la dérive managériale avec le Pacte et vont dégrader les conditions d’études et les enseignements dispensés aux élèves.

– Le décret institutionnalise la gestion des RCD (moins de 15 jours) au sein de chaque établissement. Pour y répondre, les chef·fes d’établissement devront mettre en place un plan annuel présenté au CA après consultation du conseil pédagogique et validé par les Académies.

– Les remplacements seront assurés sous forme d’heures de cours mais pourront aussi prendre la forme de séances pédagogiques numériques encadrées par des AED  !

– Les remplacements seront prioritairement assurés par les collègues engagé·es dans le Pacte avec la mission RCD 18h prédominante sur les autres missions et quasiment obligatoire (voir notre analyse du Pacte). Cette mission aura un impact sur les EDT avec des créneaux bloqués pour ces collègues, sur lesquels les chef·fes d’établissements pourront caler les RCD. Comme précédemment, les directions pourront aussi solliciter ponctuellement des collègues. L’appel aux TZR n’est envisagé qu’en dernier recours, « si disponibles ».

Ces mesures purement comptables sont un non-sens pédagogique et ne répondent pas aux besoins des élèves ! Les remplacements en interne se feront dans les matières des enseignant·es volontaires et non celles des collègues absent·es, le ministère comptant sur un effet de compensation sur l’année comme par magie… Les classes prises en charge ne seront pas forcément celles de l’enseignant·e remplaçant·e. Alors que la charge de travail des enseignant·es est déjà conséquente, la prise en charge de RCD par des collègues en plus de leur service (déjà souvent alourdi d’HSA) est une prime au mauvais travail et une dégradation du suivi des élèves. Que dire de la diffusion de vidéos ou des activités en ligne, encadrées par des AED avec une médiation limitée ! Il s’agit plus d’occupation que de pédagogie ! Cela alourdira la service des AED qui n’ont pas vocation à se substituer aux enseignant·es et sont déjà sollicité·es pour leurs missions de vie scolaire avec des effectifs souvent insuffisants.

La CNT-SO appelle clairement les collègues à refuser le Pacte et les RCD. Aux collègues tenté·es par la carotte financière nous disons : attention, les logiques individuelles à court terme sont aussi une menace collective pour tous les personnels dans le futur (annualisation des services, hausse du temps de travail ou remise en cause des congés). Déjà, le ministre a développé un discours menaçant sur la formation continue, qu’il aimerait voir effectuer en dehors de nos ORS, sans parler des préconisations récurrentes de la Cour des comptes !

Les défauts de remplacement, problème qui empoisonne la vie des élèves, parents et personnels ne relève pas d’un absentéisme des enseignant·es mais bien d’un manquement structurel de l’institution scolaire ! Il doit être au cœur du grand « plan d’urgence » pour l’Éducation que nous revendiquons :

– embauches massives de personnels pour limiter le nombre d’élèves par classe et améliorer l’encadrement vie scolaire

– remplacements par des titulaires remplaçant·es y compris pour les absences de moins de 15 jours

– revalorisation salariale et rattrapage de l’inflation pour l’ensemble des personnels sans missions supplémentaire

– fin du précariat et titularisation sans conditions des contractuel-les

Source : Décret no 2023-732 du 8 août 2023 relatif au remplacement de courte durée dans les établissements d’enseignement du second degré

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Travailleur·euse du supérieur et de la recherche : organise-toi, syndique-toi !

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Personnels Médicaux-Sociaux Revendications

Assistant·es de service social : on a toujours raison de se syndiquer !

Lutte contre les inégalités sociales en matière de réussite scolaire, protection de l’enfance, lutte contre l’absentéisme scolaire… les missions du service social en faveur des élèves sont nombreuses. Accompagnement social, aides financières, prévention, journées « santé et bien-être » … elle le sont tout autant si nous travaillons pour les services sociaux du CROUS. Nos élèves et leurs familles subissent les conséquences, sociales et psychologiques, d’une crise due à la situation sanitaire, à la vie chère et à l’inflation de ces dernières années. Ils·elles sont les victimes directes ou indirectes de violences intrafamiliales et conjugales. La situation sociale des étudiant·es est catastrophique : précarité, difficulté pour remplir le frigo, jobs sous-payés, mal logement… Et pourtant on manque cruellement de moyens humains et financiers pour faire face à ces situations. Alors que la circulaire du 22 mars 2017 entend classer les établissements « prioritairement dotés » et donc couverts par le service social en faveur des élèves (collèges REP+, lycées pro, etc.), nous le constatons depuis, beaucoup d’établissements du second degré sans dispositif spécifique se retrouvent sans ASS ! Nous l’affirmons : chaque élève ou étudiant·e, quel que soit sa situation sociale et géographique, devrait avoir accès au service social !

Notre métier et nos missions sont fondamentales et pourtant nous sommes victimes du manque de reconnaissance de l’institution. Au niveau des salaires, le mépris saute aux yeux : nous sommes exclu·es de la prime SEGUR, le reclassement de 2019 en catégorie A s’est fait largement en-dessous de la catégorie A-type. Nos salaires, basés en grande partie sur des indemnités, sont trop bas ! Les collègues affecté·es au service social du personnel sont trop peu nombreux·euses pour faire face aux difficultés croissantes des personnels de l’Education nationale. Dans le secondaire, les chef·fes d’établissement méconnaissent trop souvent notre travail : nous voulons exercer nos missions dans le respect de notre public mais aussi dans celui de notre éthique et déontologie.

Un syndicat pour quoi faire ?

Ne pas rester isolé·e en cas de soucis avec sa hiérarchie. Connaître ses droits… et en gagner d’autres. Opposer à la résignation et au défaitisme la solidarité et la force collective. Se former. Réfléchir ensemble à une autre école et à un autre projet de société.

Il faut développer, à la base, un modèle alternatif qui revient aux fondamentaux du syndicalisme. C’est le sens de l’engagement quotidien de la CNT-SO. Rejoins-nous pour construire ensemble un outil de lutte, de solidarité et de défense au service de l’intérêt collectif !

Des métiers différents mais un même syndicat !

Nos syndicats regroupent dans une structure unique tous les travailleur·euses de secteur de l’éducation. Personnels administratifs et agent·es, enseignant·es, AED, AESH, assistant·es de service social… Nos métiers sont différents mais nous travaillons ensemble, alors nous luttons ensemble ! On s’organise ensemble et on réfléchit ensemble à une autre école, une école solidaire et émancipatrice, débarrassée de l’autoritarisme et de l’individualisme, une école réellement inclusive.

Avec la CNT-SO, ensemble, on revendique :

  • La création en nombre de postes dans le 1er et le 2nd degré, ainsi que dans le supérieur. La titularisation des personnels contractuels
  • L’attribution de la prime SEGUR à tous·tes les travailleur·euses du secteur social
  • Une augmentation des salaires et la revalorisation du point d’indice avec rattrapage
  • L’alignement sur la catégorie A-type (la grille des AS est la plus basse de toutes les catégories A de l’EN)
  • Le versement des primes REP/REP+ dans toutes les académies ! (avec versements rétroactifs). Ces indemnités ne doivent pas être proratisées en fonction du temps de service effectué dans l’établissement REP/REP+
  • L’abrogation du RIFSEEP qui individualise les salaires. Nous revendiquons une indemnité identique à tous les personnels, intégrée au salaire pour la prise en compte du calcul des pensions
  • La suppression de l’entretien d’évaluation
  • Une baisse du temps de travail et l’intégralité des congés scolaires
  • L’égalité de traitement pour les assistant·es de service social des personnels
  • Des garanties concernant les conditions de confidentialité de notre travail (bureau identifié, mobilier fermant à clé, ligne téléphonique directe, etc.)