Notre organisation syndicale se réclamant de la tradition du mouvement ouvrier internationaliste, antimilitariste et révolutionnaire, nous ne pouvons que condamner le discours du président Macron du mardi 16 janvier 2024.
Le concept de « réarmement », martial et autoritaire, est répété jusqu’à la nausée. Il est le support d’une politique nataliste, conservatrice et glaçante. Ce « réarmement » sinistre est aussi appliqué à l’éducation pour laquelle Macron enfonce le clou des annonces précédentes. Pour la jeunesse, ce sera : Marseillaise dès le Primaire, généralisation envisagée de l’uniforme et du Service National Universel, doublement des heures « d’instruction civique » (sic) aux relents patriotiques. Côté pédagogique, le seul horizon reste les groupes de niveaux au collège et le « choc des savoirs »…. (voir nos communiqués ici et ici). Pour faire bonne mesure, on nous sort du chapeau une injonction au théâtre, pour jouer… des saynètes du Puy-du-Fou ?
Tout cela sent le rance et la vieille France et ne fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis un certain temps. Le gouvernement fait de l’affichage politicien, pour flatter l’électorat réactionnaire, mais ne propose aucune solution aux problèmes rencontrés parles travailleur·euses et usager·ères du système éducatif.
Pour mettre en musique cette politique droitière, Macron mise toujours sur Oudéa-Castéra. Questionné sur la polémique visant la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le président a pris sa défense renvoyant l’affaire à un soit-disant choix personnel. Pourtant scolariser ses enfants dans un établissement privé intégriste et cracher sur l’école publique dès sa première intervention à la tête du ministère ne relève pas tant de la vie privée que de choix politiques et sociaux significatifs (voir notre communiqué).
Le discours réactionnaire d’Emmanuel Macron, martial et creux ne fait qu’accabler une profession à bout. Le service public d’enseignement ne tient que grâce aux personnels.
Évidemment rien de concret sur les conditions de travail des enseignant·es mais la promesse de « repenser la formation », sans même un mot pour les autres personnels d’éducation. Ce n’est pas la promesse managériale d’une rémunération des fonctionnaires au mérite qui va nous satisfaire. Nous l’avons encore montré avec le refus massif du Pacte.
Nous n’attendons pas un « réarmement » ! Nous attendons des conditions de travail, d’enseignement et d’accueil dignes pour les élèves et leurs familles, que seuls des moyens humains et matériels supplémentaires permettront. Nous revendiquons, un plan d’urgence : créations de postes d’enseignant·es, d’AESH, de personnels de vie scolaire, de personnels médicaux-sociaux, baisse des effectifs par classe et investissement dans la rénovation du bâti, constructions d’établissements, équipement informatique… Il faut se donner les moyens d’une école plus égalitaire, émancipatrice et réellement inclusive.
Pour y parvenir et gagner sur nos revendications, commençons par réussir la grève du 1er février, première étape d’un mouvement qui se doit d’être massif. DÉSARMONS-LES ! (voir notre communiqué).