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Mesures injustes, mépris… Les élèves de lycée professionnel méritent mieux !

Comme on l’avait prédit et dénoncé en début d’année, l’application de la réforme du lycée professionnel s’avère désastreuse et l’organisation de la fin d’année catastrophique. A la veille des épreuves ponctuelles du BAC et donc à la fin du parcours commun, élèves et enseignant.es endurent une attaque supplémentaire qui vise le lycée professionnel à coup de réformes autoritaires, bricolées dans les bureaux ministériels sans la moindre considération pour les personnels ni pour les élèves. Sous couvert de « professionnalisation », cette réforme veut transformer les lycéens et lycéennes en main-d’œuvre facilement exploitable par le patronat. Les équipes pédagogiques ont de moins en moins de marge de manœuvre et les élèves ont moins de temps d’enseignement.

UN CALENDRIER INAPPLICABLE ET ABSURDE

La réforme impose un nouveau calendrier scolaire censé « mieux répartir les apprentissages », une idée déjà abandonnée pour le lycée général après avoir démontré son inefficacité. Dans la voie pro, c’est pire : ce calendrier raccourcit le temps d’enseignement et rend impossible la finalisation des programmes, désorganise en profondeur les progressions pédagogiques.

  • Les épreuves de CCF ont dû être mises en place dès la rentrée des vacances d’avril, sans que les élèves aient le temps de réviser correctement et sans  pouvoir maîtriser  les compétences nécessaires pour ces épreuves. C’est une violence institutionnelle car les élèves sont mis.es en difficulté.
  • Les épreuves ponctuelles de bac pro, quant à elles, sont avancées au mois de mai, ce qui ampute encore davantage le temps de préparation et crée chez les élèves comme chez les enseignant·es un sentiment de précipitation généralisée.

UN « PARCOURS EN Y » CONFUS ET DÉSORGANISÉ

Le fameux « Parcours en Y » censé offrir des choix en Terminale entre poursuite d’étude ou insertion professionnelle plonge établissements, élèves et personnels dans le flou le plus total.

  • C’est la confusion dans les emplois du temps, le flou sur la composition des classes, et la désorganisation des équipes : les outils de mise en œuvre sont trop souvent inexistants ou inefficaces.
  • Le stage supplémentaire de 6 semaines imposé aux élèves est une mascarade : loin de les former, il les envoie comme chair à patron dans des entreprises qui profitent d’une main-d’œuvre gratuite. Les élèves sont exposé.es aux accidents de travail. 
  • Par conséquent,  les élèves n’ont plus le temps de préparer l’oral de projet ni l’épreuve de PSE, examens pourtant essentiels pour l’obtention du diplôme.

UNE LOGIQUE MARCHANDE AUX DÉPENS DE L’ÉMANCIPATION

Tout est pensé pour répondre à des logiques économiques : former des exécutant.es dociles et de la chair à patron facilement exploitable. Ce lycée « professionnalisé » devient un outil de tri social, renforçant les inégalités au lieu de les combattre. La réforme méprise les besoins éducatifs réels, tout comme les personnels.

LA CNT–SO ÉDUCATION DIT NON À cette TRANSFORMATION DE LA VOIE PRO!

Dans l’immédiat, nous exigeons :

  • le retour des examens en juin
  • l’abandon du parcours différencié
  • Une revalorisation de la voie professionnelle, qui passe par la réduction du temps en entreprise et l’augmentation des moyens pédagogiques (avec en premier lieu le retour des heures d’enseignement notamment générales perdues avec les dernières réformes)
  • Une réelle concertation avec les équipes, et pas des annonces imposées d’en haut.