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8 mars 2025 : soyons massivement en grève féministe !

La CNT-SO appelle à se mobiliser massivement pour la « journée internationale de lutte pour les droits des femmes » et la grève féministe du 8 mars 2025. Le 8 mars tombant un samedi cette année, dans notre secteur, peu d’entre nous seront en poste : cessons les activités domestiques, de consommation et participons massivement aux rassemblements et manifestations !

Nous serons en grève et dans la rue :

• Parce que malgré les droits arrachés, l’égalité réelle entre femmes et hommes butte toujours sur l’idéologie patriarcale de nos sociétés. Rien n’est encore totalement acquis.

• Parce que malgré la libération de la parole des victimes ces dernières années, les violences sont toujours là, dans nos lieux de vie comme de travail : parole sexiste, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, emprise, contrôle coercitif, menaces, viols, violences conjugales, féminicides… 0,6 % des plaintes pour violences sexuelles aboutissent à une condamnation. La justice reste une injustice de genre, faute de moyens mis dans ce service public et d’idéologie patriarcale qui imprègne encore la justice et l’instruction des plaintes. La parole n’est finalement pas si entendue.

• Parce que certaines d’entre nous, en plus de l’oppression de genre, doivent subir d’autres discriminations : racisme, transphobie ou lesbophobie ; des conditions de vie dégradées et un déni de droits car sans-papiers ou migrantes.

• Parce que ces dernières années, les femmes ont subi de plein fouet la crise sanitaire et économique, sont particulièrement touchées par la réforme des retraites et toutes les attaques contre le service public ou contre les droits au chômage. C’est indirectement une guerre sociale qui est menée contre les femmes.

• Parce que nous sommes solidaires de toutes les femmes du monde entier et minorités de genre qui se battent pour leurs droits et qui font face à des régimes autoritaires ou aux violences engendrées par les guerres ou des régimes fascisants aux quatre coins du monde.

• Parce que les derniers gouvernements à la tête du pays ont clairement montré qu’ils n’étaient pas du côté des femmes et des minorités de genre en lutte. Les moyens alloués ne sont pas au rendez-vous, malgré l’affichage, comme le constate la cour des comptes dans son rapport du 27 janvier 2025.

Dans l’éducation, dans l’enseignement supérieur et la recherche, comme ailleurs : précarité et violences sexistes et sexuelles

Dans nos secteurs, les femmes sont surreprésentées parmi les emplois les plus précarisés (à titre d’exemple, plus de 90% des AESH sont des femmes) : la conséquence c’est la pauvreté et la multiplication d’emplois pour joindre les deux bouts. Ils n’échappent évidemment pas non plus aux violences sexistes et sexuelles. Dans les faits, ce qui est prévu par la Circulaire du 9 mars relative à la lutte contre les VSS dans la fonction publique (Axe 1 : informer/sensibiliser, traiter les situations de VSS, Axe 2 : protéger et accompagner les victimes, Axe 3 : sanctionner les auteurs de VSS) est peu ou pas mis en place.

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, qu’importe l’emploi, les femmes sont surreprésentées parmi les contractuel·les, et plus on monte les échelons, moins les femmes sont nombreuses (parmi les professeur·es d’université, les maître·esses de conférence, etc.).

Dans les services publics, féminisés à 60 %, les femmes fonctionnaires ou contractuelles subissent davantage l’agressivité et les insultes des usager·ères.

Enfin ! L’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité va avoir son programme. Sa mise mise en place doit être effective et les personnels doit être form·ées. L’EVARS subi des pressions réactionnaires et la discrimination transphobe a disparu du programme.

La grève féministe : pourquoi ?

Au travail ou dans la sphère domestique, nous assurons des taches essentielles au fonctionnement de la société, en partie de manière invisible et non-rémunérée. Faire la grève dans toutes ces sphères c’est nous visibiliser en grippant la machine ! Ces dernières années, la grève féministe a été l’occasion de mobilisations de rue massives en Espagne, en Suisse, en Pologne, au Chili, en Argentine, au Mexique… En France aussi soyons nombreuses et nombreux et participons massivement aux initiatives du 8 mars !

Le combat féministe est un combat de classe !

Les inégalités sexistes structurelles dominent toujours dans le monde du travail : inégalités salariales, précarité, temps partiels imposés, sur-représentation dans les métiers « domestiques » mal payés… Le capitalisme sait tirer profit de la situation d’oppression des femmes autant qu’il la renforce !

C’est tout un système social basé sur les différences de classes sociales, le racisme, l’exploitation et l’oppression que nous devons déconstruire. Notre combat s’articule avec celui pour l’émancipation globale et la construction d’une société égalitaire !

Dans nos secteurs, dans l’immédiat, mobilisons-nous :

– Pour le droit de travailler dans des conditions sécures : sans harcèlement, sans violences sexistes et sexuelles. Pour plus de moyens pour la lutte contre les VSS.

– Pour une augmentation des salaires, le dégel du point d’indice avec rattrapage sur les années passées. 

– Pour une réduction du temps de travail et des emplois du temps qui permettent un rééquilibrage entre vie professionnelle, vie familiale et vie sociale.

– Pour la mise en place d’un congé menstruel (au moins 20 jours par an, sans jour de carence ni délai). Pour la gratuité des protections hygiéniques.

– Pour un allongement du congé maternité : 4 mois dont deux obligatoires après la naissance (congé rémunéré intégralement). La transformation du congé « paternité » en congé « second parent » et son allongement.

– Pour l’application du programme EVARS et la formation des personnels.

– Pour un travail sur la mixité des filières et parcours : il faut dégenrer les formations.