Les annonces viennent de tomber, la ministre poursuit la politique de ses prédécesseurs et surtout celle d’Attal. Le gouvernement continue la casse de l’école publique et de nos métiers et maintient l’école du tri scolaire et social.
NON À L’ÉCOLE DU TRI SOCIAL ET SCOLAIRE !
Les groupes de niveaux concerneraient également à présent les classes de 4ème et de 3ème à raison d’une heure par semaine. Ce faible volume horaire dans l’extension du dispositif est probablement dû à la cure d’austérité du gouvernement Barnier mais, malgré tout, les dotations horaires sont inexistantes et des heures seront à prendre sur d’autres dispositifs. Par ailleurs, les élèves qui échoueront à l’examen du DNB se verraient claquer la porte du lycée général et technologique au visage : direction la classe « prépa Seconde », classe ghetto, une première année de CAP ou encore le privé, qui en profitera. C’est un nouveau cadeau pour l’apprentissage. Celui-ci coûte 28 millions de subventions publiques injectées au patronat. Les élèves n’ont pas le même accès aux savoirs qu’en lycée professionnel et décrochent beaucoup plus.
Une nouveauté concernant le BAC, car le lycée n’est pas épargné, une épreuve anticipée de maths sera organisée en première. Cela rajoute de la maltraitance aux lycéen·nes déjà stressé·es depuis le bac Blanquer et le contrôle continu. De plus il est à craindre que les maths disparaissent de l’enseignement en terminale, c’est encore des heures postes rabotées et une gestion à courte vue de la pénurie des enseignant·es de mathématiques.
Le Choc des savoirs impose une ségrégation scolaire et sociale flagrante. Refusons-la !
NON À LA CASSE DE NOS MÉTIERS !
En septembre, dans les faits, de nombreuses équipes ont pu maintenir de l’hétérogénéité dans les classes de 6ème et 5ème : 64 % des collèges ont contourné le dispositif. Les équipes pédagogiques qui ont mis en place les groupes de niveaux sont en souffrance contrairement au narratif de la ministre. Celle-ci annonce que des manuels labellisés seront proposés pour le français et les mathématiques pour le CP et le CE1, or c’est bien une manière de nous mettre au pas. Refusons la caporalisation, la standardisation et cette vision de l’enseignant comme simple exécutant.
DES ANNONCES DANS UN CONTEXTE D’AUSTÉRITÉ
Rappelons que ces annonces tombent en pleine cure d’austérité (voir notre communiqué Budget 2025). Or, les trois journées de carence en cas d’arrêt maladie ordinaire et les 10% en moins par jour pourraient financer les groupes de niveaux en 4eme et 3eme : quel cynisme et quelle provocation ! Kasbarian admirateur du trumpiste Elon Musk nous réserve encore des attaques…
Personne ne veut du Choc des savoirs : les élèves, leurs familles et les personnels réclament un plan d’urgence pour l’école ! Il faut des moyens humains et matériels ! La ministre estime qu’il faudra créer entre 1000 et 1500 postes pour mettre en œuvre l’extension des groupes de niveaux. Elle annonce également la création de 150 postes de CPE et de 600 postes d’AED. Il faut créer de nombreux postes, oui, mais pas pour mettre en place le tri des élèves. Il faut créer massivement des postes pour baisser le nombre d’élèves par classe, tout en maintenant l’hétérogénéité pour une mixité scolaire et sociale. Il faut également augmenter le nombre d’AESH, d’infirmier-ères scolaires, rénover le bâti…
Organisons-nous, mobilisons-nous pour dire non à cette école du tri ! Mobilisons-nous pour stopper la casse de l’école publique, pour des moyens humains et financiers ! C’est nous, enseignant·es, AED, AESH, personnels santé-sociaux, etc. qui faisons fonctionner l’école. C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui pouvons décider de bâtir un mouvement fort. Luttons pour un service public d’enseignement de qualité dans un objectif d’émancipation collective !