Après ses propositions du « Choc des Savoirs » pour lesquelles il est allé puiser dans les programmes de la droite et de l’extrême droite, le ministre poursuit sa fuite en avant réactionnaire en proposant une expérimentation de l’uniforme à l’École. Après avoir pilonné le collège unique (qu’il renomme d’ailleurs « collège uniforme ») toute la semaine, voilà que Gabriel Attal ressort le marronnier du conservatisme.
Masquer les inégalités ?
Ne nous laissons pas berner par ce type de proposition, la lutte contre les inégalités est souvent l’argument utilisé par les conservateurs. Pourtant, ce gouvernement applique une politique qui creuse sans interruption les inégalités, il s’agit donc d’une « mesure paravent » pour les masquer et envoyer toujours davantage de clins d’œil à l’extrême droite. Si le classement Pisa possède une vertu, c’est celle de démontrer que notre école brille par sa grande capacité à trier les élèves en fonction de leurs classes sociales. Aussi, pour lutter vraiment contre les inégalités, battons nous pour un vrai plan d’urgence et une véritable politique d’éducation prioritaire : donnons plus à celles et ceux qui ont toujours moins !
Une mise au pas de la jeunesse
Par cette proposition le ministre montre également une volonté d’enrégimenter une jeunesse qui n’a pourtant rien demandé. Tout cela fait écho au Service National Universel, singeant l’ancien service militaire, que le gouvernement désire rendre obligatoire. Pour l’instant il n’y aurait que des pantalons, polos et pulls de prévus, cela interroge sur l’absence de jupe ou de robe et les normes de genre imposées. A l’âge où les personnalités se forgent et où beaucoup de jeunes construisent leur individualité, le gouvernement montre un visage violent et réactionnaire pour satisfaire un électorat bourgeois vieillissant et nostalgique d’une France mythifiée (non l’uniforme n’a jamais existé en France !). On peut d’ailleurs s’interroger sur la suite : si les élèves doivent porter un uniforme pourquoi on n’obligerait pas les personnels à faire de même ?
Ce que prévoit Gabriel Attal
La dite expérimentation doit débuter en septembre 2024 et concernera les collectivités se portant volontaires (on peut s’attendre à celles dirigées par la droite et l’extrême droite). Ces expérimentations votées en conseil d’administration et en conseil des écoles (ou pas !) seront limitées car une partie sera financée par l’État et l’autre par les collectivités, tout le monde va donc payer ce délire conservateur par l’impôt.
Selon des études américaines, l’uniforme scolaire n’aurait pas d’impact réel sur l’assiduité des élèves ou le climat scolaire. La classe sociale se voit toujours, dans l’usure des uniformes ou pas. Les familles, en premier lieu les femmes avec les inégalités de genre, seront impactées car il faudra organiser la gestion de ce linge (lessives…) Le ministre assure que l’expérimentation sera suivie par une « commission scientifique », on peut s’interroger sur son rôle, sa composition et ses méthodes. Nous ne sommes pas dupes, l’évaluation sera sans doute une vraie mascarade.
Contre l’uniformisation de la jeunesse, commençons immédiatement à nous mobiliser :
– Servons-nous des instances (conseils d’administration, conseil d’école) pour montrer notre opposition
– Commençons dès maintenant à élaborer notre argumentaire pour convaincre nos collègues
Toutes et tous ensemble, élèves, personnels et parents d’élèves, refusons l’uniforme !
Notre école n’est pas celle de la soumission ni de l’obéissance, ni de la mise au pas mais celle de l’émancipation et de l’épanouissement individuel et collectif. Pour une école égalitaire et démocratique, nous refusons une jeunesse uniforme !